mercredi 15 mars 2017

AGE de la FAA (5), Dans l’’univers du non-dit


Les témoignages apportés par deux personnalités honorables du mouvement sportif ont le mérite d’éclairer autrement la situation de Kamel Benmissi. Le mandat olympique de ce dernier a été interrompu suite à un énième changement des dispositions législatives et réglementaires.
Nous avons vu trop rapidement que les statuts prétendument adoptés en janvier 2016 ne sont pas disponibles sur (le site obsolète à tous points de vue) de la FAA qui ne propose que ceux de 2013. Après avoir remarqué la courte durée de vie de ces statuts (3 années, 2013-2016) que nous dirons rédigés sur mesure, nous observerons  que la structure fédérale fait appel dans son fonctionnement à l’oralité. Un mode de fonctionnement, favorisant la propagation de rumeurs, emprunté à la tradition sociétale et au fonctionnement des sphères structurantes de la société algérienne moderne.
Dans le milieu, l’impétuosité, le franc-parler  de Benmissi sont connus. Il nous apprend qu’il n’a pas fait recours à la décision de la commission de candidatures qui (explique-t-il) à manquer à ses devoirs. Ce serait par « les rumeurs » qu’il aurait appris le rejet de sa candidature. A ce sujet, il indique que « à la veille de l’assemblée générale (nous devons comprendre l’AGE du 9 mars annulée et reportée à une date non fixée avant de l’être pour le 16 mars), j’ai demandé une notification sur le rejet de ma candidature et on n’a pas pu taper trois lignes durant toute la journée ». Et que les membres de la commission se dispersent.
Kamel Benmissi, comme beaucoup, ne connait pas les raisons réelles du report des élections. A ce sujet, il affirme simplement qu’ « il y a beaucoup de non-dits et de rumeurs » avant d’assener le coup de massue qui se veut décisif : « on murmure qu’il y a un candidat que le Ministère veut imposer ». Encore et toujours ces rumeurs dont quelques-unes pourraient (comme souvent) être malveillantes, servir de ballon-sonde.  
Notre ami l’ « expert » est quant à lui plus affirmatif. Ce candidat (Abdelhakim Dib) porté par des « sous fifres du MJS » est unique, le seul sauvé de la bourrasque, un cadre du MJS, un rescapé de la réglementation sur le cumul des fonctions. Celle qui fut allégrement piétinée pendant des années (et lors des dernières AGE de ligues de wilayas) qui empêcherait (on s’en rend compte seulement maintenant, dans les sphères habituellement manipulatrices, à l’occasion de l’AGE de la fédération échappant à leurs griffes) un cadre administratif ou technique du secteur de postuler à une fonction élective.
C’est un effet boomerang pour le clan au pouvoir depuis des années au sein de la FAA. Sa connivence avec d’autres « sous fifres du MJS » ayant quitté inéluctablement l’espace sectoriel, n’est plus. Il assiste surpris à  l’émergence d’une autre génération de cadres ministériels qui habilement, en utilisant les mêmes moyens que leurs prédécesseurs, auraient su conduire au retrait ou à l’éviction des poulains des clans connus et mettre fin à l’impérialisme népotique initialement existant. Le clan est pris à son propre piège.
Benmissi semble ne pas accorder « beaucoup d’intérêt aux rumeurs » et à ces agitations qui pourtant sont légions dans le microcosme qu’est l’immense complexe olympique du 5 juillet et ses dépendances et la Place du 1er Mai. Ce sont ces rumeurs (reprises par la presse nationale) qui expliquent les retraits de deux candidats (Saïd Ahmim et Yacine Louail), soumis, selon la vox populi sportive, à des pressions faisant appels aux menaces et aux chantages.
Benmissi, détenteur de la première médaille algérienne en cross-country (elle est exposée au musée olympique), qui dit avoir « mal au cœur de voir notre fédération et notre athlétisme partir ainsi en vrille », en a pourtant vu d’autres au cours de son existence consacrée à la promotion de l’athlétisme et à la dénonciation de la mauvaise gestion de la FAA.
A une question sur les déclarations d’inéligibilité d’un grand nombre de présidents de fédération prononcées par la commission d’évaluation  mise sur pied par le MJS et l’interventionnisme du secteur ministériel, il observe que les « gens qui sont éliminés ont des choses à se reprocher et ils n’ont pas d’ailleurs réagi » et, que de son point de vue, « les pouvoirs publics ont amorcé une campagne d’assainissement (qui) est la bienvenue même si elle est quelque peu maladroite ».

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