jeudi 9 mars 2017

David Torrence (9) La théorie des cercles de Barber

David Torrence, selon la première partie de son  témoignage rapporté précédemment, n’a finalement joué qu’un rôle secondaire dans l’ «Opération Rial », l’aboutissement d’investigations menées en secret pendant trois années (depuis 2013).
Par un curieux hasard, l’année du déclenchement de l’enquête sur les pratiques du groupe Aden est aussi celle qui a vu le changement de nationalité de David Torrence. Elle est également celle qui succéda aux jeux olympiques de Londres marqués par la victoire inattendue de Toufik Makhloufi sur le 1500. L’année qui vit également le champion olympique algérien se faire discret prétextant une maladie.
Depuis le printemps 2012 (certains « experts » algériens prétendent qu’il aurait été en contact avec Aden dès le début de l’année 2012 à l’occasion d’un stage organisé au Kenya), Makhloufi fait partie conventionnellement du groupe entraîné par le coach somalo-britannique. Il le restera ( ?) jusqu’à la fin de la saison sportive 2014.
Nous avons écrit précédemment que David Torrence ne fit pas partie du premier cercle des athlètes entraînés par Aden Jama. Cette notion doit être éclaircie. Nous la devons à Kyle Barber, responsable des investigations auprès de l’IAAF.
Selon des déclarations à la presse française, il avait acquis la conviction, après un nombre important d’informations glanées au cours de mois d’enquête, que le groupe dit d’Aden était composé de deux cercles. Le premier de ces deux groupes est «un petit groupe à l’intérieur qui est assez protégé, assez solide ». Un groupe d’athlètes qui s’entraînent en permanence avec lui. Kyle Barber dit de ce groupuscule qu’il « le suit jusqu’au bout ». Selon lui, ce groupe serait au cœur du système de dopage mis en place par Aden Jama.
Le second groupe serait « plus externe ». Il serait composé, toujours selon les propos de Barber, d’ « athlètes qui vont, qui viennent, qui s’entraînent avec eux pendant les mois d’été, les stages, en Suède, en Espagne. Puis ils repartent », s’entraînant à distance avec un programme qu’il leur a concocté.
Les lecteurs algériens doivent maintenant voir des informations remontées à la surface de leurs mémoires. Celles publiées par la presse nationale. Aujourd’hui, il ne fait plus aucun doute que Toufik Makhloufi, s’il ne fut pas au cœur du système, en était proche. Kyle Barber, pour ce qui le concerne, le croit fermement. C’est une des raisons qui fit qu’il tenta de prendre langue avec lui.
Selon Barber, pour démonter les mécanismes du système de dopage d’Aden, il fallait accéder à ce groupe central : « Si on ne réussit pas à pénétrer au milieu, on ne saura jamais. C’est pour cela qu’il faut un athlète qui était vraiment au milieu. Là, il n’y a que deux personnes, Makhloufi et Driouch. Car les autres qui se sont entraînés 6 mois avec lui n’étaient jamais dans le centre».
Makhloufi et Driouch ont en commun d’être maghrébins et de ne plus appartenir au groupe. Nous savons aussi que le nombre de Marocains impliqués dans le dopage, objets de sanction est important. Sans exagération, ils sont aussi nombreux que les Russes, les Kenyans ou les Turcs. Un raisonnement facile que celui de Barber. Mais, reconnaissons que les deux athlètes ont été (à un moment donné) proches d’Aden.
Etrangement, l’IAAF et Kyle Barber obtiendront quelques informations par le second cercle, par le cercle externe, celui qui leur semblait peu concerné par le dopage (ou du moins peu accessible aux arguments pouvant être présenté) car n’ayant rien à déclarer, car non concerné. Selon la thèse de Barber.

Kyle Barber a pourtant été en contact, à la fin de l’année 2015, avec le jeune qatari d’origine marocaine Hamza Driouch convaincu de dopage et suspendu pendant deux ans en raison d’une anomalie de son PBA (passeport biologique d’athlète.

Le désir de Barber était de persuader le jeune coureur, fragilisé par une série d’événements malheureux (décès de son père, devenu qatari quasiment par obligation et maintenant suspendu), de raconter son vécu avec le groupe Aden.


A ce moment (après près d’une année de suspension), Hamza Driouch, déstabilisé par ce qui lui arrive, était prêt à tout dévoiler. Dans la presse électronique française, il laisse percer des éléments accusateurs et incrimine directement Aden dans ses malheurs. Une année plus tard, il niera ses déclarations.

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