Au retour de la délégation ayant participé aux jeux olympiques de Rio
de Janeiro, Rezki Azaoun, secrétaire général de la fédération algérienne
d’athlétisme, avait été, par une de ses curieuses circonstances dont l’athlétisme
algérien est friand, relevé de ses fonctions à la suite d’une décision
unilatéralement prise par le président de la FAA, Amar Bouras.
Un courrier du secrétaire général du ministère de la jeunesse et des
sports daté du 27 octobre a réintégré l’intéressé dans ses fonctions et mis les
points sur les ₺ i ₺.
Si l’on fait abstraction des situations conflictuelles latentes que
connait en permanence la fédération d’athlétisme, cette péripétie relative à la
situation administrative d’un cadre permanent de la FAA nommé par les pouvoirs
publics, il aurait été possible d’envisager une plausible incompréhension (en
matière de gestion administrative) de l’encadrement de la fédération en
l’absence d’un cadre compétent dans cet aspect primordial de la gestion de l’instance
sportive. En l’occurrence, le secrétaire général relevé des fonctions qu’il
assumait jusque-là.
Sauf que, en réalité, la procédure de nomination et de mise fin aux
fonctions des cadres permanents est parfaitement maîtrisée par les nombreux
soutiens et partisans qui, au sein de l’instance fédérale, entourent Amar
Bouras.
En particulier par Ahmed Mahour Bacha qui avait été concerné, il y a
une dizaine d’années de cela, par une situation du même genre. A l’époque, lorsque l’entraîneur de Larbi Bouraâda
avait été relevé de ses fonctions de directeur des équipes nationales, il avait
fait valoir l’argumentation ministérielle ou, pour plus d’exactitude, la notion
de « parallélisme
des formes » qui fut en ce temps-là invoquée.
Nous observerons que le référent juridique (contenu dans le corps de
la correspondance ministérielle) renvoie une réglementation plus récente que
celle sur laquelle s’était en son temps appuyée Mahour Bacha. Il est en effet
fait référence au décret exécutif du 7 janvier 2010 portant statut particulier
des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques à l’administration chargée
des sports et au décret 14.330 du 27
novembre 2014 portant statut et fonctionnement des fédérations. Donc à une
réglementation que l’instance fédérale, en l’absence du secrétaire général
directement concerné à la fois par la procédure de mise fin aux fonctions et
par le respect des procédures administratives, a superbement ignorée.
Dans le courrier du SG du MJS nous relevons qu’il est noté, dans le
premier paragraphe, que le président de la FAA a « informé Monsieur le Ministre de
la décision de fin de fonction prise à l’encontre de Monsieur Azaoun Rezki en
qualité de secrétaire général de la fédération ».
Pour mieux comprendre, Amar Bouras a informé le ministre, qu’en sa
qualité de président de la FAA, il a mis fin aux fonctions d’un cadre nommé par
le ministère, qu’il n’avait pas fait cas de l’autorité ministérielle. Certains
croient plutôt que le président de la FAA a voulu forcer la main du MJS.
Dans le même courrier, le Secrétaire Général du ministère rappelle au
président de la FAA que Monsieur Azaoun a été nommé par décision ministérielle
et que sa fin de fonction doit obligatoirement revêtir les mêmes formes.
Pour ce cas d’espèce, la fédération aurait du adresser au ministre une
proposition de mise fin aux fonctions « motivée, accompagnée d’un rapport
détaillé justifiant les faits reprochés au concerné » ainsi que
« le procès verbal de la réunion du bureau fédéral ayant délibéré sur ce
cas précis ».
La proposition de nomination du directeur
des équipes nationales en qualité de
secrétaire général intérimaire a été invalidée par le même courrier. Le
président de la FAA avait envisagé de faire cumuler (temporairement) deux
fonctions importantes par un cadre permanent en poste depuis une décennie à la
tête des équipes nationales et voudrait trouver une sinécure. Quelques « faux
amis » de Bouras et accessoirement de Brahmia, membres
de la « Troisième force », prétendent que ce mouvement avait
pour objectif de faire passer quelques factures douteuses que la rectitude
proverbiale d’Azaoun aurait examinées scrupuleusement.
Pour l’heure, d’aucuns s’interrogent sur la réaction du président de la
FAA qui avait crié sur tous les toits (en réalité à tous ceux qui voulaient bien
l’écouter au stade annexe) qu’il présenterait sa démission au cas où Rezki
Azaoun serait réintégré par le ministre.
Il est vrai également qu’il a pris ses dispositions en se mettant en
relation avec la fédération saoudienne d’athlétisme où un poste lui serait
proposé et que dans quelques semaines son mandat aura expiré.
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