vendredi 11 novembre 2016

Le revers de la médaille


Au retour de la délégation ayant participé aux jeux olympiques de Rio de Janeiro, Rezki Azaoun, secrétaire général de la fédération algérienne d’athlétisme, avait été, par une de ses curieuses circonstances dont l’athlétisme algérien est friand, relevé de ses fonctions à la suite d’une décision unilatéralement prise par le président de la FAA, Amar Bouras.
Un courrier du secrétaire général du ministère de la jeunesse et des sports daté du 27 octobre a réintégré l’intéressé dans ses fonctions et mis les points sur les ₺ ₺.
Si l’on fait abstraction des situations conflictuelles latentes que connait en permanence la fédération d’athlétisme, cette péripétie relative à la situation administrative d’un cadre permanent de la FAA nommé par les pouvoirs publics, il aurait été possible d’envisager une plausible incompréhension (en matière de gestion administrative) de l’encadrement de la fédération en l’absence d’un cadre compétent dans cet aspect primordial de la gestion de l’instance sportive.  En l’occurrence, le  secrétaire général relevé des fonctions qu’il assumait jusque-là.
Sauf que, en réalité, la procédure de nomination et de mise fin aux fonctions des cadres permanents est parfaitement maîtrisée par les nombreux soutiens et partisans qui, au sein de l’instance fédérale, entourent Amar Bouras.
En particulier par Ahmed Mahour Bacha qui avait été concerné, il y a une dizaine d’années de cela, par une situation du même genre.  A l’époque, lorsque l’entraîneur de Larbi Bouraâda avait été relevé de ses fonctions de directeur des équipes nationales, il avait fait valoir l’argumentation ministérielle ou, pour plus d’exactitude, la notion de « parallélisme des formes » qui fut en ce temps-là invoquée.
Nous observerons que le référent juridique (contenu dans le corps de la correspondance ministérielle) renvoie une réglementation plus récente que celle sur laquelle s’était en son temps appuyée Mahour Bacha. Il est en effet fait référence au décret exécutif du 7 janvier 2010 portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques à l’administration chargée des sports  et au décret 14.330 du 27 novembre 2014 portant statut et fonctionnement des fédérations. Donc à une réglementation que l’instance fédérale, en l’absence du secrétaire général directement concerné à la fois par la procédure de mise fin aux fonctions et par le respect des procédures administratives, a superbement ignorée.
Dans le courrier du SG du MJS nous relevons qu’il est noté, dans le premier paragraphe, que le président de la FAA a « informé Monsieur le Ministre de la décision de fin de fonction prise à l’encontre de Monsieur Azaoun Rezki en qualité de secrétaire général de la fédération ».
Pour mieux comprendre, Amar Bouras a informé le ministre, qu’en sa qualité de président de la FAA, il a mis fin aux fonctions d’un cadre nommé par le ministère, qu’il n’avait pas fait cas de l’autorité ministérielle. Certains croient plutôt que le président de la FAA a voulu forcer la main du MJS.
Dans le même courrier, le Secrétaire Général du ministère rappelle au président de la FAA que Monsieur Azaoun a été nommé par décision ministérielle et que sa fin de fonction doit obligatoirement revêtir les mêmes formes.
Pour ce cas d’espèce, la fédération aurait du adresser au ministre une proposition de mise fin aux fonctions « motivée, accompagnée d’un rapport détaillé justifiant les faits reprochés au concerné » ainsi que « le procès verbal de la réunion du bureau fédéral ayant délibéré sur ce cas précis ».
La proposition de nomination du directeur des équipes nationales  en qualité de secrétaire général intérimaire a été invalidée par le même courrier. Le président de la FAA avait envisagé de faire cumuler (temporairement) deux fonctions importantes par un cadre permanent en poste depuis une décennie à la tête des équipes nationales et voudrait trouver une sinécure. Quelques « faux amis » de Bouras et accessoirement de Brahmia, membres de la « Troisième force », prétendent que ce mouvement avait pour objectif de faire passer quelques factures douteuses que la rectitude proverbiale d’Azaoun aurait examinées scrupuleusement.
Pour l’heure, d’aucuns s’interrogent sur la réaction du président de la FAA qui avait crié sur tous les toits (en réalité à tous ceux qui voulaient bien l’écouter au stade annexe) qu’il présenterait sa démission au cas où Rezki Azaoun serait réintégré par le ministre.

Il est vrai également qu’il a pris ses dispositions en se mettant en relation avec la fédération saoudienne d’athlétisme où un poste lui serait proposé et que dans quelques semaines son mandat aura expiré.

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