Zerrifi ne s’est pas trop épanché sur le cas Anou devenu un mercenaire de
la course à pied. Il a simplement été cité (la proximité aidant) comme un des
ratages de l’athlétisme algérien. Un de ceux qu’il connait. Un parmi des
centaines de laissés sur le bord de la route par les choix des hommes qui sont
le système.
Considéré comme un spécialiste du
1 500 mètres (2ème du Top 10 2016 en 3.38.11), il court
aujourd’hui sur toutes les distances du 400 (51.19) au 3 000 mètres
steeple (8.51.89, 9ème performance nationale de l’année) ainsi que
dernièrement (avec un succès au 10 kilomètres de Montpellier) les courses sur
route que l’on dit plus rémunératrices. Il
est intégré dans une vision technique plus polyvalente que celle qui a cours au
pays et dans une conception du club différente.
Rien n’a filtré sur les conditions de signature au Montpellier AM. Nous
devons cependant supposer que les intérêts du club ont été pris en charge plus
sérieusement que dans le système sportif, relationnel et communicationnel
algérien : courir là où l’image du club le nécessite, apporter des points
pour le classement du club qui n’est (de toute évidence) pas le bricolage de la
FAA, faire briller les couleurs en contrepartie d’avantages restant à découvrir
telles ces actions de promotion, de sensibilisation dans les « quartiers »
à prédominance maghrébine.
Anou a pris, à n’en pas douter, pour modèle les coureurs Marocains. Un
mode de vie qui présente le risque élevé de tomber dans les pièges du dopage
qui est la marque malheureuse de l’actualité des successeurs des Aouita et El
Guerroudj engagés dans une « carrière professionnelle »
destinée aux seconds couteaux, les scories des systèmes marocains, algériens,
etc. Tous (ou presque) des coureurs de 1 500 à 3.35-3.36 en catégorie « Espoirs ».
Retenez ce chrono.
Pour Zerrifi, la sélection pour les JO de Rio a été la goutte qui a fait
débordée le vase. Un vase plein à ras bord de comportements méprisants et
méprisables. Le ressentiment de Zerrifi
tient en quelques mots : « Je n'ai eu aucun soutien ».
De la FAA s’entend. Net, clair et sans bavures.
Zerrifi éclaire son rapport à la France au sujet de laquelle il
déclare qu’elle « est aussi mon pays car j'y vis depuis l'âge
de 3 ans » et à l’Algérie qu’il a choisi sur le plan
sportif : « J’ai décidé de courir pour l’Algérie, c’est
mon pays natal »). Un discours laconique qui est loin des envolées des footballeurs.
Zerrifi ne nie pas l’aide qu’il a reçue de la fédération. Sans entrer
dans les détails, il constate qu’elle est dérisoire. Pire, qu’elle lui est
inutile. Lorsque l’on suit sa narration désorientée, nous remarquerons que
l’aide financière que reçoit ce résident à l’étranger l’est en dinars. Une monnaie qui n’est pas convertible
et ne lui est d’aucune utilité. Sa préparation se fait à l’étranger, et à ce
titre payable en euros.
Pour ceux que cela gênerait aux entournures que l’on parle d’argent, de
dinars et d’euros, notons que la partie la plus importante de la préparation
des athlètes « locaux » se déroule à l’étranger (en France, en
Espagne, au Portugal, au Kenya, en Afrique du Sud, au Qatar, aux Etats Unis),
des contrées exotiques. La star de l’athlétisme algérien, Toufik Makhloufi
(ainsi que d’autres athlètes) est en permanence en dehors du territoire
national.
Zerrifi ne le sait pas (ou n’a pas voulu aborder ce thème parmi les plus
délicat de la sphère sportive compte tenu du statut particulier du champion
olympique), Toufik Makhloufi a pu, grâce aux moyens de préparation qui lui sont
accordés, acquérir une voiture d’occasion lui servant pour ses déplacements à
Angers où il était basé et louer un appartement. Il s’en ouvre dans un
reportage qui a été consacré (par un des sites français spécialisés en athlétisme
et les courses hors stades) à celui qui alors était devenu le nouveau protégé
du manager demi-fond de la fédération française d’athlétisme, Philippe Dupont
qui vit dans cette ville de l’Ouest français.
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