Lorsque l’interviewer demanda à Abdelhamid Zerrifi s’il soupçonnait
« la DTN d’avoir avantagé certains
athlètes» - question cruciale s’il en est de la part d’un quotidien que
l’on ne peut ranger dans la catégorie des fervents soutiens de la FAA,
ostensiblement ciblée par la publication des deux articles consacrés (aux
intersaisons 2014-2015 et 2015-2016) à Toufik Makhloufi en guerre contre le
système sportif national dont le premier représentant, celui avec lequel il est
en relation directe est, à ses yeux, la fédération) – le coureur de 3 000
mètres steeple observe que c’est la course (celle qui a permis à Messaoudi de
réaliser le minima de participation), le contexte dans lequel elle a été
organisée qui le gêne grandement. Il a su éviter adroitement le piège qui lui était tendu. Une telle pensée, celle présentée par
le journaliste, ne lui avait pas effleuré l’esprit. Elle n’appartient pas à son
mode de pensée, aux valeurs dans lesquelles il a été éduqué.
Il remarque qu’elle a été courue à deux heures du matin (il ne relève pas
- sans doute parce que cela ne fait pas partie de ses préoccupations majeures ou
que cela soit pour lui un fait secondaire, sans importance particulière - qu’il
s’agissait d’une soirée du mois de Ramadhan), que seulement 3 athlètes étaient
au départ. On ne sait pas s’il a été
invité à y prendre part. Nous devons envisager que personne n’a pensé à faire
de cette course et de cette compétition meublant les soirées ramadanesques, une
épreuve sélective.
Pire, pour cette tentative de réalisation d’une performance de haut
niveau, aucun lièvre (« sans meneur d'allure »
fut l’expression très expressive qu’il a utilisée) n’avait été désigné. Il faut
reconnaitre que c’est très déconcertant. Il constate que, dans de telles
conditions, sans réelle adversité, « réaliser les minimas c'est costaud ».
Donc, Zerrifi salue, sans arrière pensée, le chrono. Quant à nous, nous penserons
simplement que s’il avait été bercé, au cours des 10 années qui viennent de
s’écouler, par l’ambiance qui règne au Sato il aurait tenu un autre discours.
Moins protocolaire. Le chrono aurait été mis en doute.
Abdelhamid Zerrifi sait ce qu’est ce genre de course. Il y a participé.
Dans les colonnes du quotidien français « L’Indépendant »,
dans un article qui lui a été consacré en sa qualité de représentant (algérien)
de la ligue régionale du Languedoc-Roussillon aux championnats du monde de
Pékin (2015), il est possible de comprendre qu’il n’en garde pas un bon
souvenir.
Dans l’article qu’il lui a été consacré, suite à la sélection pour les
championnats du monde de Pékin, notre confrère français rapporte les propos de
« Hamid Blondin ». Ils expriment les sentiments mitigés
qu’il a pour la course montée par la FAA. Celle à laquelle il a participé.
« Comme la majorité des athlètes, Hamid Zerrifi a tremblé jusqu'au bout.
Sa qualification pour les Championnats du Monde de Pékin (22 au 30 août) tenait
à un fil. "La Fédération Algérienne a monté une course
pour pouvoir faire les minimas, mais il n'y avait pas de lièvres, se désole le Perpignanais, qui court sous
les couleurs blanches et vertes de son pays d'origine. Il fallait être dans
les 45 premiers mondiaux au temps. Je suis 37e…" ».
Ce passage décrit la difficulté à obtenir le ticket pour Pékin finalement
acquis au temps. Le 37ème chrono mondial, après déduction de tous
les athlètes ne faisant pas partie du quota de 3 athlètes par membre de l’IAAF
autorisés par la réglementation internationale.
On pourrait croire que l’éloignement, que vivre en exil, dans un autre
pays que celui qu’il représente, aurait provoqué ce sentiment d’abandon, d’être
considéré comme un étranger. C’est alors qu’il lance au journaliste un défi,
celui de se rapprocher, d’interroger les
athlètes de l'équipe nationale (les Algéro-algériens, les « locaux »
du football) et de leur demander s’ils se sentent soutenus et aidés.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire