mercredi 16 novembre 2016

La confrérie maléfique


Une passion frénétique s’est emparée des ligues de wilayas d’athlétisme en cette période d’élection. On ne compte plus celles qui ont constaté le dépôt  de recours auprès des directions de la jeunesse et des sports souvent complices de la débandade qui s’est installée dans les rouages des structures de gestion au niveau des wilayas.
Constantine, Bordj Bou Arreridj, Annaba, Blida, etc. font partie de ces ligues où, selon les informations qui nous parviennent directement (ou par les réseaux sociaux), la gestion de la discipline sportive serait catastrophique. La discipline n’est plus ce qu’elle a été. Constantine se meurt à petit feu. Annaba est dans le coma.
A Bordj Bou Arreridj, les clubs du chef lieu de la wilaya font illusion. Ils essayent tant bien que mal de survivre et de rester dans le haut des classements (individuels et par équipes) des courses de demi-fond et de fond, en cross ou sur route. Le travail des uns masque les carences des autres.
Les piliers de l’athlétisme bordjien sont exclus du collège électoral. Ils ne sont pas membres de l’assemblée générale. Ils ont été à l’origine des résultats nationaux et internationaux qui ne pèsent rien face à la parole emplie de vacuité des envahisseurs, des nouveaux venus. Les recours gênants ont été glissés dans un tiroir obligeant les fondateurs à s’adresser aux tribunaux.
De Blida, on nous apprend que ceux qui firent l’histoire de l’athlétisme blidéen n’y ont guère plus d’importance. Leurs places ont été occupées par des personnes, sans passé ni futur, refusant de leur accorder la considération que le travail sur le terrain, auprès de la ligue ou des équipes nationales d’hier et d’avant-hier mérite.
Aucun respect pour les artisans des heures les plus glorieuses. Celles où un Mohamed Selmi bataillait dans la boue des cross country et sur le bitume des semi et des marathons un peu partout sur les cinq continents. Ceux qui l’ont porté à bout de bras sont aujourd’hui persona-non-grata à la ligue. Les valeurs qu’ils portent dérangent. Son ancien entraîneur s’est plaint auprès de la DRAL de la wilaya. Il a été renvoyé à la DJS, juge et partie. Pourtant, il est là depuis la nuit des temps. Comme un chêne planté dans le décor, il les a vus arrivé en culottes courtes, les pieds nus  et la morve au nez. Ne pouvant le faire plier, on l’a déraciné.
A Constantine, la réglementation a été purement et simplement piétinée à la vue et au su de tous. On ne se cache pas. L’impunité est assurée. A la fin de l’assemblée générale ordinaire d’une ligue qui n’est plus que l’ombre d’elle même, le président a insisté pour que se déroule immédiatement une assemblée générale élective. Il a eu beau jeu de faire valoir la souveraineté de l’AG pour faire abstraction des règles du jeu électif (commission de candidature, commission de recours, examen des candidatures, délais, etc.). La vox populi avait parlé. Comme en 1992. Pour d’autres élections.
Des recours ont été déposés. Ils ont été finalement pris en considération par la DJS qui fit organiser l’AGE trois jours après l’examen du  recours. Un semblant de processus électoral a été mené au pas de course. Toujours en dépit des règles. Encore une fois malmenées. Faire semblant est le cri du cœur athlétique constantinois.
L’ancien président est réélu. Verdict des urnes, rien à dire. Si ce n’est qu’un nouveau recours est déposé. Un mois plus tard, la DJS n’a pas rendu sa réponse. La FAA également saisie s’est tue. La wilaya fait la morte ou a renvoyé le dossier à la DJS (tutelle du secteur concerné) jouant sur tous les tableaux. Personne ne veut examiner, ne veut débattre sereinement la question des cumuls qui serait à l’origine du dit-recours. On exhibe les textes sans pouvoir en dire le sens.
A Annaba, un membre de l’AG refuse d’être considéré comme le représentant des officiels puisqu’il n’en est pas un et revendique le statut de membre fondateur qui est réellement le sien. Son leitmotiv, mille fois entendu, est qu’il est « Radjel el Kanoun » (homme de loi). Il exige donc, au nom de la loi, que sa réclamation soit enregistrée par l’huissier présent sur les lieux. Celui-ci ne le fait pas et quitte la salle. La liste des membres fondateurs n’ayant pas été présentée par les organisateurs, l’assemblée générale capote. La faute à celui qui demande l’application de la loi et que l’on respecte son statut. Les membres de l’assemblée générale le connaissent bien, très bien. Trop bien. Il est un des leurs depuis si longtemps. Depuis une éternité.
Une demi-heure plus tard, une campagne de désinformation débute sur les réseaux sociaux. Elle est emmenée par Ahmed Mahour Bacha. Rien d’anormal à cela. Le membre en question est Amar Brahmia.  Quelques noms parmi les membres fondateurs figurant sur le procès verbal retrouvé un peu plus tard : Amrouci, Mekerssi, Messaouda Oucherif-Khellili, le défunt El Hadi Sayah, etc. Du beau monde, n’est-ce-pas ?

Nous en déduisons que les ligues seraient livrées, pieds et poings liés, à l’incompétence et à l’inertie avec l’agrément de protecteurs confortablement installés au niveau des DJS validant à tours de bras des assemblées générales se tenant en dépit de toutes les règles procédurales. Leur crédo faire semblant d’être présent sur le terrain. A soutenir contre vents et marées les petits copains.

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