Lorsque l’on se retourne vers un passé récent, la dernière année, les
derniers mois de l’olympiade qui s’est
achevée avec les jeux olympiques de Rio, il est possible de mesurer l’écart
entre les objectifs fantasmés, semés aux quatre vents par des dirigeants
sportifs dépassés par une machinerie qu’ils n’ont pas su s’approprier ou dont
ils n’ont jamais eu la maîtrise.
Les espérances de médailles pompeusement annoncés par les fédérations,
le comité olympique puis, au sommet de la pyramide sportive, par le ministère
de la jeunesse et des sports n’ont été que des illusions propagandistes que
l’on fit miroiter aux yeux d’un peuple
déconcerté.
Des quatre médailles pompeusement conjecturées (sans que ne soit
précisée la couleur du métal bien que pour l’athlétisme tous les pronostiqueurs
tablaient sur une médaille d’or pour Toufik Makhloufi et une médaille de bronze
pour Larbi Bouraâda), seules deux médailles d’argent - remportées par un seul
athlète parti pour en ramener une seule qui aurait tenue compagnie dans son
palmarès à celle de Londres 2012) - ont rempli l’escarcelle algérienne. La
réalité du sport, celle construite sur les valeurs travail et la sueur, universellement et
intemporellement avancées pour glorifier
la réussite, est passée par là.
La première justification de cet échec comptable a été de faire valoir
cette satanée incertitude du sport départageant les champions mais qui chez
nous camoufle à merveille les insuffisances des uns et la suffisance des
autres, les approximations méthodologiques et les impasses organisationnelles.
Le bilan médiatico-virtuel tel qu’il nous a été présenté sur les
réseaux sociaux fait ressortir une prétendue incompétence du comité olympique
algérien (et de sa commission de préparation olympique) couvrant d’un voile
pudique l’inaptitude des fédérations à prendre en charge la réalisation d’un
aussi gigantesque projet. Le COA a été le parfait bouc-émissaire au sens
biblique du terme. Celui qui doit payer pour les fautes des autres.
« Chat échaudé craint l’eau froide » dit l’adage. Le comité
olympique a pris apparemment bonne note des dysfonctionnements rencontrés par
la préparation de l’élite. Le président du COA, Mustapha Berraf en a
conscience. Certainement de concert avec ses collègues de l’instance olympique
nationale et les membres de la commission de préparation olympique, il compte classer
dans les archives de l’olympisme algérien l’épisode désastreux de Rio.
Lors d’un forum organisé, il y a peu, par des confrères à la maison de
la presse Tahar Djaout, il affirmé
que «le COA ne compte plus s'immiscer
dans la préparation des athlètes d'élite» qui, en 2017, auront à leurs
programmes des échéances internationales
dont on amplifie généreusement l’importance (les 4èmes Jeux de la
solidarité islamique qui auront lieu du 12 au 22 mai à Bakou en Azerbaïdjan,
ainsi que les 18èmes Jeux méditerranéens,
initialement prévus du 30 juin au 10
juillet à Tarragone en Espagne avant que son organisation ne soit reportée à
juin 2018).
Dans l’univers feutré qui est celui des instances sportives où les
imprécations des stades et salles n’ont pas court, le président du COA a
déclaré que, contrairement à ce qui fut le cas lors des Jeux Olympiques de Rio
2016, cette mission importante relèvera désormais des différentes fédérations.
Le comité olympique ne veut plus servir de paravent. Les fédérations sont également
mises face à leurs responsabilités.
Cette position compréhensible risque de marquer durablement le déroulement
et les objectifs de la prochaine olympiade. Berraf et ses pairs du COA n’ont
aucune certitude quant à leurs présences dans le prochain comité dont l’AGE est
prévue pour le 29 avril 2017, en couronnement du processus de renouvellement de
l’ensemble des structures sportives (ligues, fédérations) actuellement en cours
dans un climat tendu.
L’expérience de Rio est trop forte, psychologiquement marquante pour qu’elle soit oubliée y compris si la
totalité du conseil actuel n’en fait plus partie.
Le plus intéressant n’est pas cet avenir que l’on pressent morose.
Berraf a confirmé certaines informations distillées depuis le début de l’année 2016.
Dans la solennité qui sied à un forum, devant un parterre de journalistes plus
attentifs à ses propos qu’il y a seulement quelques semaines, Mustapha Berraf a confirmé ce que laissait
soupçonner quelques petites phrases rapidement oubliées ou auxquelles les
commentateurs n’ont pas accordé l’importance nécessaire. Les partis-pris n’ont
pas permis également de mesurer la gravité de la situation.
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