lundi 14 novembre 2016

Polémiques (49), Sur un fond de préjugés

Une fausse idée est véhiculée par « les commerçants du sport » et les illuminés de tous bords. Elle alimente à profusion le discrédit que l’on attache aux binationaux, en affirmant que ces sportifs se tournent vers les « Verts » pour avoir rencontré des difficultés à intégrer les équipes de France. Evidemment, ce qui pourrait être véridique pour ce qui concerne le football ne l’est pas lorsque l’on se penche sur le passé de certains champions qui en ont été membres et ont concouru pour des titres européens avec le maillot arborant le « Coq gaulois».

Yasmina Omrani (en athlétisme) ou Victor Sintès (en escrime) sont les exemples que l’on ne signale jamais. Des  champions confirmés changeant de nationalité sportive.  Normal, dans les milieux populaires et sportifs, ces deux disciplines sont d’un standing inférieur à celui du football malgré le palmarès de l’athlétisme regorgeant de médailles mondiales et olympiques.

En  arrière-plan de cette émigration,  on trouve  la dimension identitaire. C’est l’argument  qui est le plus souvent mise en avant lors des interviews de circonstance données pour expliquer leurs arrivées en équipe nationale. L’élément fondateur récurrent de la décision prise laisse entrevoir l’influence, le souhait familial.

Un sentiment sur lequel se greffe un malaise sociétal, celui de ne pas avoir  trouvé la place espérée dans la société où très souvent ils sont nés. Souvent aggravé par une impression latente, diffuse de discrimination. Il renvoie aux ratages de l’intégration et de l’assimilation, au repli sur soi, dans les communautés regroupées dans ces « quartiers », ressemblant plus à des ghettos qu’aux « beaux quartiers » de leurs villes.

Dans pratiquement toutes les disciplines sportives, ses sportifs dérangent. Mieux formés, ils prennent la place des « vedettes » des vendredis footballistiques nationaux ainsi qu’on peut le constater avec la configuration de l’équipe nationale de football où les « nationaux » représentent actuellement une infime partie de la composition. 
 
Ces sportifs venus d’une autre planète sportive dérangent également par un franc-parler (et des habitudes) inhabituel dans la société algérienne où le sentiment de soumission est dominant.
L’année 2016, l’année des jeux olympiques de Rio, a été riche, en débats, en polémiques dans beaucoup de disciplines. Surtout pendant la période des jeux et dans les jours qui ont suivi le retour de la délégation algérienne. La boxe, le judo ont essuyés quelques rafales car on attendait beaucoup (peut être trop) de leurs représentants qui, pour différentes raisons, sont passés à côté des espoirs de médailles qu’ils avaient  fait naitre.

Quoiqu’il ait été dit sur les plateaux de télévision où de nombreux anciens champions, entraîneurs et dirigeants mis sur la touche par le système fédéral ou affidés à celui-ci, globalement et contrairement aux déclarations des seigneurs de l’athlétisme, la préparation a très rarement été mise en cause.

L’athlétisme, la discipline-reine des jeux, a été celle qui a fait énormément parler d’elle. Bien avant que les jeux n’aient été ouverts, bien avant que la flamme olympique n’allume la vasque. Avant même que la saison sportive 2015-2016 ne débute. Elle est la discipline qui comptabilise le plus grand nombre de médailles. Celle que l’on scrute avec le plus d’attention.

Nous avons évoqué le durcissement des critères de sélection et le raccourcissement de la période de réalisation des minima. Comparativement aux exigences de l’IAAF et du CIO. La fédération algérienne s’est voulue plus sévère que les instances sportives internationales. Comme si le réservoir des athlètes susceptibles de concourir à Rio pouvait être aussi pléthorique que peuvent l’être certaines délégations  telles les sélections américaine, chinoise ou des nations de l’Union Européenne.


Nous avons également relevé que les athlètes ayant participé aux championnats du monde de Pékin 2015 ont été mis dans l’obligation (psychologique et chronométrique) de confirmer (renouveler les minima) leurs performances au lieu de se préparer convenablement pour une échéance qui ne se représente que tous les quatre ans. Le top du top en événements sportifs. La fédération, pourtant adossée à une agence de communication, n’a pas su transmettre le message aux athlètes capables d’endosser le maillot national. Ses préoccupations étaient certainement ailleurs. 

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