lundi 21 septembre 2015

Choix de lutte antidopage, Excès français ou économies algériennes


Sur le plan de l’éthique, la lutte contre le dopage doit être un combat permanent et sans pitié. En Algérie, le mouvement sportif n’a pas encore adopté cette doctrine impitoyable ainsi que le démontre les trois cas constatés au printemps et cet été. L’automne sera sans doute une saison qui devrait nous donner un autre cas puisque un joueur de football professionnel aurait été contrôlé positif. Aucune sanction n’a été prononcée jusqu’à maintenant puisque les investigations n’en sont qu’à la première phase et le joueur concerné par cette affaire doit être auditionné par les commissions de discipline de la LFP puis par la commission médicale de la FAF.
Selon les premières informations publiées, il s’agirait d’un cas qui découlerait de la consommation de produits pharmaceutiques prescrits par un médecin (du secteur libéral) pour, selon les dirigeants de son club informés du résultat positif du contrôle par la commission médicale fédérale, traiter une angine bactériologique dans le courant de la semaine qui a précédé la troisième journée du championnat de Ligue 1. Les informations ne précisent pas si l’ordonnance médicale a été présentée au moment du contrôle ou s’il s’agit d’une justification a posteriori.
La France a connu un cas qui présente de nombreuses similitudes avec celui du footballeur algérien. Il s’agit d’une athlète suspendue, début juillet, pour une période de 9 mois pour avoir utiliser un médicament (« Rhinofluimucil ») contre la rhino pharyngite. Les éléments de l’affaire française sont connus. L’athlète participe, dans le centre de la France, à un cross le 21 décembre de l’année dernière et est convoquée pour un contrôle antidopage. A ce moment-là, elle mentionne aux contrôleurs cette prise de médicaments et présente une ordonnance médicale lui prescrivant 5 jours de pulvérisations nasales. L’ordonnance est datée du 8 décembre. L’agence française de lutte contre le dopage (AFLD) constate que l’athlète « a absorbé de son propre chef, postérieurement au 13 décembre 2014 le reliquat du médicament prescrit le 8 décembre pour une durée de cinq jours ».
A la suite du contrôle positif, la fédération française d’athlétisme avait infligé, au début du mois de mars, une suspension de 9 mois à la coureuse. Mais, l’AFLD a jugé bon quelques jours plus tard (au début du mois d’avril) de s’autosaisir de ce dossier et d’examiner les faits relevés à l’encontre de la crosswoman. Au début juillet, l’AFLD prononce la même sanction : 9 mois d’interdiction de compétitions.
Cette sanction a surpris par cette sanction qualifiée de « surprenante ». Certains ont même considéré que la lutte anti-dopage est un très beau combat « à condition de ne pas se fourvoyer dans des dérives incompréhensibles ». Cette  décision rendue par l’AFLD, ont-ils dit,  parait s’inscrire dans cet axe.
Des observateurs sportifs, habituellement enclins à la sévérité lorsqu’il s’agit d’athlètes d’autres nations, se sont interrogés d’abord sur les motivations de cette auto-saisine de l’instance de l’anti-dopage pour un cas aussi bénin que celui d’un médicament pour le rhume pris trop longtemps et ont tenté de l’expliquer par la volonté de faire du chiffre et d’augmenter les statistiques des contrôles positifs.
Ils l’ont également replacé dans un contexte où l’AFLD n’aurait pas lésiné sur les moyens déployés pour examiner ce dossier alors que le président de l’instance a été au printemps critiqué par un rapport de la Cour des Comptes pour l’excessivité du coût des contrôles anti-dopage menés par l’Agence. Le rapport de la Cour des Comptes avait recommandé de mieux cibler les contrôles.
Le président de l’AFLD avait alors manifesté son opposition à toute restriction de la cible aux seuls sportifs de haut niveau et professionnels. Il avait alors réaffirmé, à de nombreuses reprises, sa volonté de procéder à des contrôles également à l’encontre des sportifs amateurs, ce qu’est l’athlète sanctionnée.

Rappelons que chez nous, le président du comité olympique a déclaré son opposition à la réalisation national de contrôle antidopage en prétextant que le coût d’une analyse réalisée en Algérie serait supérieur à celui des examens faits à l’étranger. Ce nouveau cas démontre la nécessité contraire. 

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