Les caméras et les micros se tendent encore et toujours vers le
Mouloudia d’Alger qui exerce une attraction certaine et inégalée également sur les stylos
et les calepins. Il ne se passe pas, malheureusement pour ce club, un jour sans
que l’on évoque une situation calamiteuse. Comme si quelqu’un avait jeté sur le
Mouloudia un mauvais sort, dirons certains.
Depuis la rentrée sportive, le Mouloudia enchaine les déconvenues.
Impossible d’ailleurs de toutes les citées tant la liste est longue et toutes
plus invraisemblables que les autres. L’aède grec Homère avait fait d’Ulysse,
roi de la petite île d’Ithaque, le personnage principal du poème qui la rendu
célèbre. Les péripéties qui marquent son voyage de retour vers son royaume,
après la victoire contre Troie, se succèdent les unes aux autres, le font ₺tomber
de Charybde en Scylla₺ (d’une difficulté à une autre pire que la
précédente) pour donner un titre à ce périple infernal (l’Odyssée)
entré dans la tradition littéraire. Ses disciples modernes pourraient
s’inspirer du Mouloudia pour écrire le scénario d’une saga.
L’on eu, comme pour débuter du pied gauche la saison estivale, celle
du repos des joueurs et du mercato, l’épisode de l’₺affaire Jonathan Matijas₺,
un recrutement de gardien de but, d’apparence anodine, simple comme un bonjour,
qui s’éternisa, jusqu’à la veille du championnat après une très longue série de
rebondissements étourdissants à la dimension du Mouloudia et du football
professionnel.
La domiciliation du Mouloudia n’est pas encore un dossier clos. Les
₺Chenaoua₺ (joueurs, dirigeants et supporters) s’entêtent mordicus à vouloir
évoluer au stade du 5 juillet réhabilité. Malgré tous ses moyens, ₺le club
doyen₺, sous soulignons à dessein cette appellation qu’on plait à lui attribuer
pour magnifier son importance dans le paysage footballistique algérien, est ce
que nous avons précédemment appelé un club sans stade fixe, un club
professionnel nomade.
Le rêve ambitieux de se produire sur le plus grand d’Algérie, le seul
capable disent ses laudateurs d’abriter le mythe du football national, s’est
transformé en un cauchemar qui n’a pu se terminer qu’en queue de poisson et la
reprise des souvenirs glorieux, maintes fois ressassés, des héros d’hier et
d’avant-hier.
Il semblerait que le Mouloudia soit devenu un moulin à paroles
s’inspirant de cet accessoire rituel des moines tibétains que l’on met en œuvre
pour que leurs prières soient agréées par Bouddha. Le tapage médiatique censé
faire avancer la proposition mouloudéenne de jouer tous ses matchs importants
(à commencer par les derbies en allers et retours et ensuite les fameuses ₺grandes
affiches₺) au stade du 5 juillet s’est avérée n’être qu’incantations. Le
Mouloudia ne jouera que les derbies au ₺grand stade₺ et se voit, ainsi que la
malédiction le veut, contraint de négocier avec les ₺frères ennemis₺ de l’USMA
pour obtenir des créneaux d’entrainement et d’y jouer en alternance. Pour bien tasser l’amertume, la fameuse équipe
première se partagera entre trois stades : le 5 juillet pour jouer les
grands matchs, Bologhine pour y disputer les autres rencontres et
l’entrainement et Draria, pour d’autres créneaux d’entrainement. Si les
négociations aboutissent, bien sur. On ne sait jamais avec les…. jeteurs de
mauvais sort. Cependant, reconnaissons qu’au final, le MCA est le mieux pourvu
en installations fleurant bon l’instabilité et les déplacements constants.
Autre dossier, celui des entraineurs (de renom pourtant) ₺renvoyés₺,
malgré leurs expertises reconnues partout dans le monde, exercer leurs métiers
dans les tribunes car dépourvus de diplômes ou plutôt pour n’avoir pas fourni à
la DTN les équivalences qui permettent l’établissement des licences les
autorisant réglementairement à s’assoir sur le banc de touche. Une histoire
donc de papiers pour balancer une histoire de béton.
Ces mésaventures balisaient en quelque sorte la relation du MCA avec
son environnement. On peut, sans démagogie, conclure qu’elle est des plus
mouvementée. En interne, il semblerait qu’il en soit de même. Le DG du club
professionnel se serait fait agressé dans son bureau par des proches du club.
Trop, c’est trop ! Pas d’autre solution que l’option roquia pour trouver
cette sérénité qui fait défaut.
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