mercredi 9 septembre 2015

Mouloudia d’Alger, Doit-on faire appel à un exorciste ?


Les caméras et les micros se tendent encore et toujours vers le Mouloudia d’Alger qui exerce une attraction  certaine et inégalée également sur les stylos et les calepins. Il ne se passe pas, malheureusement pour ce club, un jour sans que l’on évoque une situation calamiteuse. Comme si quelqu’un avait jeté sur le Mouloudia un mauvais sort, dirons certains.
Depuis la rentrée sportive, le Mouloudia enchaine les déconvenues. Impossible d’ailleurs de toutes les citées tant la liste est longue et toutes plus invraisemblables que les autres. L’aède grec Homère avait fait d’Ulysse, roi de la petite île d’Ithaque, le personnage principal du poème qui la rendu célèbre. Les péripéties qui marquent son voyage de retour vers son royaume, après la victoire contre Troie, se succèdent les unes aux autres, le font ₺tomber de Charybde en Scylla₺ (d’une difficulté à une autre pire que la précédente) pour donner un titre à ce périple infernal (l’Odyssée) entré dans la tradition littéraire. Ses disciples modernes pourraient s’inspirer du Mouloudia pour écrire le scénario d’une saga.
L’on eu, comme pour débuter du pied gauche la saison estivale, celle du repos des joueurs et du mercato, l’épisode de l’₺affaire Jonathan Matijas₺, un recrutement de gardien de but, d’apparence anodine, simple comme un bonjour, qui s’éternisa, jusqu’à la veille du championnat après une très longue série de rebondissements étourdissants à la dimension du Mouloudia et du football professionnel.
La domiciliation du Mouloudia n’est pas encore un dossier clos. Les ₺Chenaoua₺ (joueurs, dirigeants et supporters) s’entêtent mordicus à vouloir évoluer au stade du 5 juillet réhabilité. Malgré tous ses moyens, ₺le club doyen₺, sous soulignons à dessein cette appellation qu’on plait à lui attribuer pour magnifier son importance dans le paysage footballistique algérien, est ce que nous avons précédemment appelé un club sans stade fixe, un club professionnel nomade.
Le rêve ambitieux de se produire sur le plus grand d’Algérie, le seul capable disent ses laudateurs d’abriter le mythe du football national, s’est transformé en un cauchemar qui n’a pu se terminer qu’en queue de poisson et la reprise des souvenirs glorieux, maintes fois ressassés, des héros d’hier et d’avant-hier.
Il semblerait que le Mouloudia soit devenu un moulin à paroles s’inspirant de cet accessoire rituel des moines tibétains que l’on met en œuvre pour que leurs prières soient agréées par Bouddha. Le tapage médiatique censé faire avancer la proposition mouloudéenne de jouer tous ses matchs importants (à commencer par les derbies en allers et retours et ensuite les fameuses ₺grandes affiches₺) au stade du 5 juillet s’est avérée n’être qu’incantations. Le Mouloudia ne jouera que les derbies au ₺grand stade₺ et se voit, ainsi que la malédiction le veut, contraint de négocier avec les ₺frères ennemis₺ de l’USMA pour obtenir des créneaux d’entrainement et d’y jouer en alternance.  Pour bien tasser l’amertume, la fameuse équipe première se partagera entre trois stades : le 5 juillet pour jouer les grands matchs, Bologhine pour y disputer les autres rencontres et l’entrainement et Draria, pour d’autres créneaux d’entrainement. Si les négociations aboutissent, bien sur. On ne sait jamais avec les…. jeteurs de mauvais sort. Cependant, reconnaissons qu’au final, le MCA est le mieux pourvu en installations fleurant bon l’instabilité et les déplacements constants.
Autre dossier, celui des entraineurs (de renom pourtant) ₺renvoyés₺, malgré leurs expertises reconnues partout dans le monde, exercer leurs métiers dans les tribunes car dépourvus de diplômes ou plutôt pour n’avoir pas fourni à la DTN les équivalences qui permettent l’établissement des licences les autorisant réglementairement à s’assoir sur le banc de touche. Une histoire donc de papiers pour balancer une histoire de béton.

Ces mésaventures balisaient en quelque sorte la relation du MCA avec son environnement. On peut, sans démagogie, conclure qu’elle est des plus mouvementée. En interne, il semblerait qu’il en soit de même. Le DG du club professionnel se serait fait agressé dans son bureau par des proches du club. Trop, c’est trop ! Pas d’autre solution que l’option roquia pour trouver cette sérénité qui fait défaut.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire