Dans le football national, deux équipes se distinguent des
autres : le Mouloudia d’Alger et le CS Constantine. Deux équipes qui se
disputent, par « historiens » interposés, le titre honorifique de
doyen du football algérien qui n’intéressent pratiquement personne si ce n’est
les journalistes-supporters avides de ce sensationnel qui fait vendre du
papier. Ils se distinguent aussi des autres clubs par la passion que leur
portent des supporters fous d’une passion qui ne peut d’avoir pour égale que celle
d’égarés dans le désert pour un verre d’eau. Des supporters qui, malgré
quelques dérapages navrants, sont sympathiques isolément et tant qu’ils n’ont
pas dépassé les limites de la bienséance ce qui malheureusement est l’un de
leurs travers partagés avec cette couleur verte sur leurs maillots qui en font des « petits
bonhommes verts », des aliens, des
extraterrestres qui, pour sortir de cet ordinaire
qui ne fait pas partie de leurs conceptions, ont accepté de se laisser surnommer
d’ailleurs ₺Chenaoua₺ et ₺Sanafirs₺ qui, dans l’imagerie populaire beaucoup
plus sympathique qu’on ne le croit, est synonyme de petite taille à laquelle s’adjoint
cette impression de multitude qui font qu’ils sont aussi souvent, très souvent,
trop souvent même comparé à ces nuées de sauterelles dévastatrices, des Attila
modernes qui détruisent tout là où ils passent, ne laissant derrière eux qu’une
réputation déplorable.
₺Chenaoua₺ et ₺Sanafirs₺ ont aussi un point commun dont beaucoup, si
ce n’est beaucoup, auraient bien souhaité qu’il ne fasse pas partie de cette
caractéristique qui les rend insupportables aux yeux des autres : les
discours à l’emporte pièce et les frasques discursives des dirigeants qui se
trouvent à la tête de ces deux équipes. Mais, il est vrai qu’à l’outrance des
supporters et des correspondants de presse doit correspondre l’exagération des
responsables portés par les ailes de cette incohérence effrénée, de l’absence
de raison qui nait de la passion.
C’est cet amour infernal qui, semble-t-il, les poussent tous
(supporters, journalistes, dirigeants) vers ces décalages qui conduisent aux
pires hérésies possibles et imaginables en matière de gestion du club en
particulier dans le volet du recrutements de joueurs attirés par les salaires
mirifiques offerts au nom d’une primauté historique, d’un palmarès squelettique
comparativement aux illusions de grandeur générées et d’un standing à tenir.
Chaque été, ces deux clubs tiennent en haleine leurs fans par
l’annonce de noms prestigieux, à la mesure d’un football national atteint de
médiocrité, et d’histoires à dormir debout. L’argent coulant prétendument à
flots, ces deux clubs se permettent tous les excès dont celui de croire que leur
statut ne peut mener à eux que les meilleurs qui, malheureusement, déçoivent
très rapidement, avant même que ne se termine la phase aller.
Cette année, le CSC a fait que l’incroyable advienne : se rendre
compte après seulement trois matchs qu’un joueur ne possède pas les qualités
attendues que l’on avait cru déceler le temps d’un essai aussi rapide qu’un
éclair. En fait, la preuve indéniable mainte fois administrée que la
présélection et la sélection des joueurs sont devenues une partie de poker
menteur où les agents de joueurs sont les meilleurs et non pas le fruit d’une
démarche réfléchie et étalée dans le temps.
Les dirigeants se préparent à résilier le contrat du
joueur Aumbay « made in…» quelque part, hors des frontières nationales,
recruté pour quatre sous (au tarif national) correspondant au salaire d’un espoir d’ici et surtout de
là-bas dont on attend beaucoup trop pour
un salaire tout juste. Un joueur porté aux nues au temps de son arrivée dans
l’effectif, magnifié comme s’il devait devenir ₺la prunelle des yeux₺ des
dizaines de milliers de regards. Et qui, au regard de celui qui, match après
match, n’est finalement guère mieux que ceux que l’on avait sous la main, dans
les terrains vagues d’à côté et des stades de proximité. Du moins à ce que l’on
dit lorsqu’un veut le virer comme un malpropre. Un échec attribué aux qualités
du joueur mais qui en fait est celui des
recruteurs. La
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