vendredi 25 septembre 2015

Indemnités de formation de Sokambi, Les mésaventures de Bonaventure

Comme beaucoup de joueurs de football de l’Afrique subsaharienne de bonne valeur, il avait cru que le fait de ₺monter₺ vers l’un des trois pays du Nord du continent lui ouvrirait les portes du véritable professionnalisme qui, selon les récits qui se racontent de bouches à oreilles dans les gourbis et les huttes du Continent Noir, se pratique au-delà de la mer Méditerranée, dans les pays d’Europe connue aussi pour être le Vieux Continent. Un passage le plus court possible pour mieux se faire connaitre des agents de joueurs et des recruteurs européens. Surtout, lorsque l’on rejoint une équipe disputant les compétitions continentales qui augmentent l’exposition médiatique qui est déjà la leur lorsqu’ils ont revêtu la tunique de leurs sélections nationales jeunes ou plus.
On s’accorde à dire que cette aventure ₺préprofessionnelle₺ est financièrement rentable pour les joueurs africains de talent noyés dans la masse qui, dans les clubs du Maghreb, perçoivent des salaires mirobolants comparativement à ceux qui ont cours dans leurs pays. En tous cas, pour ces jeunes joueurs à peine sortis de l’adolescence, sélectionnés dans des équipes nationales médianes (Espoirs, Olympiques, CHAN) les contrats se signent au moins à la hauteur des rémunérations offertes par les clubs des divisions inférieures françaises, formateurs de  beaucoup de joueurs binationaux évoluent dans les championnats élites des pays maghrébins et surtout d’Algérie. Une fortune comparativement au niveau de vie dans leurs pays.
L’Algérie était le rêve du jeune (24 ans aujourd’hui) international gabonais Bonaventure Sokambi recruté par l’ASO Chlef qualifié pour les compétitions africaines. Un rêve, une aventure qui se sont  transformés en mésaventure et cauchemar.
Comme pour la quasi-totalité des clubs professionnels algériens, le triple challenge (championnat  de Ligue, Coupe d’Algérie, Ligue des champions ou Coupe de la CAF) est synonyme, non pas de promotion mais de retour dans le ventre mou du championnat et souvent de relégation en Ligue 2 (le MC El Eulma et l’ASO Chlef peuvent en témoigner).
En signant à l’ASO Chleff, Bonaventure Sokambi ne connaissait pas la malédiction qui frappe les clubs algériens. Il l’a appris à ses dépens. Relégué avec son équipe en division inférieure, Sokambi ne peut plus faire partie de l’effectif. La réglementation algérienne ne permet le recrutement de joueurs de nationalité étrangère qu’aux clubs de Ligue 1 qui en cas de relégation doivent les libérer bien que rien dans ce cas d’espèce ne soit stipuler expressément dans le corpus réglementaire et encore moins dans le contrat qui lie le joueur et le club.
Contraints et forcés, l’ASO Chlef et Sokambi s’entendent avec le CR Belouizdad pour un transfert. Tout est bien qui finit bien. Sauf que l’histoire n’aurait aucun charme s’il n’y avait pas un rebondissement. Le club où Sokambi était signataire (CF Mounana) avant de rejoindre l’ASO Chleff se rappelle au bon souvenir de chacun en réclamant l’indemnité de transfert (60 000  euros) dont est redevable le club chélifien qui fait la sourde oreille.
En Algérie, la situation des trois parties (Sokambi, ASO Chlef, CRB) est en règle. Le CF Mounana doit attendre le bon vouloir des dirigeants chélifiens ou plutôt que la situation financière du club s’améliore dans un temps…. Indéterminé et indéterminable. D’autant que le cas Sokambi (on s’en doute bien) n’est pas leur priorité.

Afin d’honorer une sélection en équipe nationale gabonaise, Sokambi rentre au pays, participe à la victoire et s’apprête à rejoindre le CRB quand il est interpellé par les forces de l’ordre de son pays, mis en détention, libéré après avoir passé une nuit en cellule et interdit de quitter le territoire (retrait du passeport) à la demande du CF Mounana qui a entrepris des actions en justice. Pour tout le monde (les dirigeants du CRB, la presse nationale et la presse africaine), Bonaventure est retenu en otage.  

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