Nous devons certainement appartenir à l’espèce disparue des diplodocus
pour fulminer en lisant, dans les colonnes d’un titre bien installé de la presse
sportive nationale, qu’un joueur est pénalisé pour avoir été retenu en équipe
nationale. Il est vrai que nous appartenons à cette catégorie de personnes qui
a cru qu’une sélection en équipes nationales, ne serait-ce que pour un stage de
courte durée jamais renouvelé, était une récompense pour des efforts fournis
auparavant pour se hisser justement au…..plus haut niveau de la pratique dans
une discipline sportive (ou autres) quelconque. Y compris pourquoi pas dans une
sélection de jeux de cartes. Une récompense certes mais aussi un honneur de faire
partie des…meilleurs du pays à un moment donné.
Dans le corps de l’article consacré à ce sujet ou plus exactement (la
nuance est extrêmement importante) aux causes qui seraient à l’origine du début
de saison difficile d’une grande équipe du championnat de Ligue 1 qui serait
privé du talent de ce joueur. Celui-ci, à en croire notre confrère, n’aurait
plus sa place dans l’équipe avec laquelle il est en contrat. D’abord parce
qu’il est souvent convoqué par le sélectionneur de l’équipe nationale militaire
en préparation des jeux mondiaux militaires qui se disputeront prochainement en
Corée du Sud. Ensuite, cela revient finalement au même, car l’entraineur de son
club l’aurait relégué sur le banc de touche pour être souvent absent aux
entrainements de son équipe.
La position du coach en chef est compréhensible. Nouvellement arrivé,
il ne connait pas encore la valeur de ce joueur et attend de se faire un
jugement personnel pour l’incorporer. Cet entraineur (étranger de surcroit),
dont c’est la première expérience dans notre pays, doit se douter que le joueur
en question possède des qualités indéniables. Sinon, il n’aurait pas été retenu
dans une sélection nationale. Interrogé à ce propos, l’entraîneur en question
nous dirait certainement que le joueur dont il s’agit ne fait pas encore partie
de ses plans et qu’il attend qu’il ait achevé ses obligations nationales pour
mieux le connaitre, etc.
Il faut dire aussi qu’aucune des parties intéressées par le sujet
(joueurs, entraineur(s), dirigeants du club) n’ont abordé le sujet. Chacune
d’elles connait parfaitement la situation. Toutes sont dans l’obligation de se
plier à cette règle qui veut qu’une sélection doit être honorée et que le refus
d’une sélection sans justification est passible de sanction.
Dans de nombreux pays, il aurait été dégradant de faire état de
désagréments comme ceux invoqués. Au-delà de l’obligation administrative,
réglementaire que porte l’intégration dans une sélection de son pays, pour un
sportif digne de ce nom, la sélection est
plus qu’un honneur. Elle est la marque de la reconnaissance sociale, de
l’appartenance à la nation. Un signe qui dépasse tous les désagréments en tous
genres dans la vie personnelle, familiale et sociale (on a tendance à souvent
l’oublier) qui accompagnent ce choix. Y compris les ponctions qui sont opérées
ailleurs (dans des pays où la législation sportive n’est pas aussi accommodante
que la réglementation algérienne) sur la rémunération ou les droits aux congés.
La peur de la sanction est secondaire. La sélection sublime. Elle
véhicule aussi un certain nombre d’avantages que l’on feint de ne pas
percevoir.
La sélection est une forme de valorisation. Le football professionnel
algérien balbutiant en a fait son crédo. Un joueur étranger ne peut être
qualifié par la LNF s’il ne fait pas la preuve de sa qualité d’international
dans son pays (cf le cas Robertson du MCA, resté en attente de qualification
pendant de longs mois). La Grande Bretagne est encore plus exigeante. Elle ne
délivre pas de permis de travail « joueur professionnel » si le
joueur en question ne justifie pas de sa participation à des tournois
internationaux reconnus par les instances mondiales du football.
Au-delà de cet aspect distinctif, la sélection impacte positivement la
rémunération du joueur et la valeur monétaire transcrite en droits d’images.
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