L’USM Alger, Soustara où
est regroupé le noyau dur des supporters de l’équipe, Alger et l’Algérie
sportive et amatrice de football sont sous le choc. Youcef Belaili, qui serait LE joueur professionnel emblématique algérien
(et celui qui perçoit le salaire le plus élevé) a été suspendu par la
confédération africaine de football, pendant deux ans de toutes compétitions.
Youcef Belaili, un jeune
joueur de 23 ans, porté à bouts de bras par la presse sportive nationale faisant
peser sur ses épaules l’énorme pression de représenter le football local en
pleine déconfiture puisque les joueurs formés localement sont en nombre
restreint en équipe nationale A et qu’un grand nombre de joueurs des équipes de
Ligue 1 sont recrutés dans les rangs du football français, a été contrôlé
positif à un produit non identifié dans les communiqués de la CAF et de la FAF,
lors d’un prélèvement effectué au début du mois d’août dernier lors d’un match
de la Champion’s League africaine disputé entre le MC El Eulma et l’USMA Alger
disputé au stade Messaoud Zeggar d’El Eulma, capitale du commerce et des
services, pour le compte de la quatrième journée de la phase de poules.
Entendu par la commission médicale de la FAF, le joueur a, selon le
communiqué de l’instance dirigeante du football algérien, « reconnu
les faits qui lui sont reprochés et a renoncé au droit de faire l’analyse de
l’échantillon « B » comme le prévoit la réglementation ».
La première conséquence immédiate est que l’USMA sera privée de celui
considéré comme son maître à jouer, son métronome à quelques jours de son
rendez-vous africain pour le compte de la demi-finale de la Ligue des champions
face à Al Hillal du Soudan.
Pourtant ce dossier ne semble pas clair. Tandis que Belaili avoue
devant la commission médicale s’être dopé, devant la presse sportive, il
dénonce une manipulation permettant à ses soutiens de préparer le terrain à
l’élaboration d’une théorie du complot. Au moment où il est interviewé, Belaili
déclare être « sous le choc »ayant appris l’information par le biais de
la presse et « n’avoir rien officiellement ni de la CAF ni la FAF »(1).
Interrogé sur ses premières réactions, il dit avoir essayé de joindre
Haddad (le président de l’USMA)qui l’aurait rassuré en déclarant que le club
n’avait rien reçu et qui lui aurait
demandé de se présenter à Bologhine pour s’entraîner et de tenter
d’oublier cette affaire. Il aurait aussi pris attache, après plusieurs tentatives,
avec le président de la FAF qui était aux Lieux saints dont il attend « qu’il
réussira à m’extirper de cette affaire ».
Devant la presse et surtout les caméras, Youcef Belaili est affirmatif
« je n’ai pas besoin de prendre un produit dopant pour me distinguer. Je
le répète, je ne l’ai jamais fait depuis le début de ma carrière ».
Il observe également que « quelques
personnes malsaines tentent de profiter de chaque occasion pour stopper mon
ascension, c’est malheureux. Je suis déçu de constater qu’on veut à tout prix
me détruire ».
Cette malheureuse affaire permet à beaucoup de personnes d’intervenir
sur le terrain médiatique. Un quotidien sportif a rapporté hier que, juste
après la diffusion du communiqué de la FAF, un responsable non identifié de la
FAF aurait déclaré que le contrôle
anti-dopage aurait révélé une consommation antérieure de longue durée du
produit incriminé.
Plus grave encore, selon cette
source journalistique non identifiée, trois autres joueurs de l’USMA utiliseraient
le même produit « risquent eux aussi de connaître le même
sort, dans le cas où un contrôle anti-dopage serait effectué prochainement.
D’ailleurs, même la FAF devrait se pencher sur leur cas prochainement».
Selon le journal en question la source aurait cité « un défenseur
central, un milieu offensif et enfin le troisième, un élément polyvalent qui
peut jouer à tous les postes ». La FAF attendrait la fin de
l’aventure africaine de l’USMA pour se pencher sur ce dossier.
Si cela s’avérait véridique, la FAF
serait alors à considérer comme complice de dopage en vertu de l’article
189 de la loi 13.05 du 23 juillet 2013 qui stipule que « Le dopage constitue une violation des règles
antidopage établies par le code mondial antidopage, notamment par les faits
suivants (….), l’incitation, la
contribution, la dissimulation ou toute autre forme de complicité
impliquant la violation ou la tentative de violation d’une règle antidopage,
(…) ».
Cette complicité par dissimulation n’est pas à
écarter lorsque toutes les instances fédérales sportives ferment les yeux sur
ce phénomène et que le comité olympique algérien, par la voix de son président,
préconise de ne pas mener à son terme le projet de réalisation du centre
national de lutte antidopage resté dans les tiroirs.
L’avalanche des cas positifs est symptomatique
d’une situation de déliquescence. Le joueur Rafik Boussaid du RCA a été
suspendu pour deux ans le jour de la diffusion de la sanction prononcée par
l’Afrique footballistique à l’encontre de Youcef Belaili. Au cours de l’été,
trois sportifs de haut niveau (champions nations et internationaux en cyclisme,
lutte et athlétisme) ont été suspendus pour des faits identiques. Par ailleurs,
la rumeur publique fait état de 10 athlètes suspectés de dopage lors des
championnats d’Algérie Open (début août). C’est aussi dans les milieux de
l’athlétisme que circule une information faisant état de l’existence d’un
réseau d’approvisionnement en produits interdits depuis la Russie
1. L’interview aurait été réalisée lundi en début d’après-midi, donc au moment où
l’information commençait à s’ébruiter.
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