vendredi 4 septembre 2015

Domiciliations au "stade du 5 juillet" (2), Du haut de l’Olympe belouizdadi



Le milieu du football est traversé ces derniers jours par une idée aberrante (du point de vue de l’équité sportive) consistant à domicilier toutes les grandes rencontres du championnat de Ligue 1 au stade du 5 juillet. Cette idée découle de la réouverture-homologation de ce stade de grandes dimensions et de l’impossibilité de trouver une infrastructure ayant la capacité suffisante pour recevoir tous les fans du Mouloudia d’Alger.
Il s’y ajoute aussi cette croyance complètement farfelue, mais à la dimension de ce qui prend forme arrogante, véhiculée en premier lieu par des journalistes-supporters farouches du club auxquels se sont joints, par mimétisme, d’abord les supporters puis que les joueurs qui, au lieu de croire à des balivernes journalistiques à tendances sensationnalistes pour duper les lecteurs et accroitre leur influence, feraient mieux de faire l’effort de s’adapter aux conditions d’évolution qui leur sont proposées et donc de faire leur métier de footballeur professionnel. Les fameuses conditions idylliques qu’ils évoquent n’étant pas de leur temps sportif, mais d’une époque révolue qu’ils n’ont pas connue.
Faire évoluer le Mouloudia totalement acquis serait cependant insuffisant, il ne restait plus pour bien faire que d’y faire jouer, en aller et retour, les autres matchs du Mouloudia, ceux qu’il aurait à disputer face à l’Entente de Sétif, le CS Constantine, le MC Oran, la JS Kabylie, ASM Oran et le MO Béjaïa qui drainent des foules immenses ainsi que ceux contre les équipes géographiquement  excentrées (JS Saoura et RC Relizane). Ou ceux dont les supporters ne sont pas encore nombreux (DRB Tadjenanet).
Au final, le Mouloudia ne jouerait qu’un match en déplacement, contre l’USM Blida au stade Tchaker, l’autre stade où est domicilié l’EN. La logique du président de la LNF est fondée, nous semble-t-il sur un background, où les incidences financières sont primordiales et les aspects sportifs, accessoires et même secondaires. Si cela est compréhensible, compte tenu des difficultés financières et de trésorerie qui sont l’apanage malheureux des clubs sportifs professionnels à la recherche permanentes de ressources capables de suppléer aux errements des dirigeants en matière de rémunération des joueurs, cela conduit à des dérapages discursifs comme celui de faire jouer un match CRB- JSK en (aller et retour) dans cette arène mythique. Notons que l’idée qui est dans l’air ou du moins qui est déductible de ces prémices est de faire jouer tous les clubs algérois au stade du 5 juillet lors de leurs confrontations avec les grandes équipes de l’intérieur du pays. Et bien évidemment toutes ces rencontres de prestige s’y joueraient en aller et retour, au nom de cette rentabilité financière portée en bannière.
Soyons sérieux, cette idée fort intéressante en elle-même (lorsqu’elle est restreinte aux derbies algérois en permettant à tous les supporters algérois de trouver une place, sans chicaneries oiseuses et déplacées, dans les tribunes) engendre d’autres difficultés (dont la première sera la répartition des recettes aux guichets) de service public comme celle consistant à assurer dans de bonnes conditions le déplacement (sur les routes nationales et l’autoroute) des milliers de supporters du CSC, de l’Entente, du MOB, etc. privés de ces grandes affiches et donc contraints de s’agglutiner devant les portillons du stade olympique.  

Ce qui est désolant n’est pas cette mécanique que l’on veut mettre en place (des arguments rationnels acceptables et compréhensibles par tous existent) mais la manière dont elle est présentée. Les clubs algérois ne désirant pas jouer au 5 juillet seront privés des droits de télévision. Un chantage qui ne dit pas son nom. Kerbadj, en Zeus moderne du haut de son Olympe de Belouizdad, a tonné et menace de foudroyer les récalcitrants. Pourtant l’argument ultime kerbadjien n’est pas porteur. Mahfoud Kerbadj a chiffré les droits annuels de télévision à 2 milliards de centimes. Une somme qui représente, à titre d’exemple, le double de la billetterie resquillée lors du dernier match CSC-MCO et qui donc n’est pas entré dans les caisses du club cher aux Sanafirs.    

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