Le milieu du football est traversé ces derniers jours par une idée
aberrante (du point de vue de l’équité sportive) consistant à domicilier toutes
les grandes rencontres du championnat de Ligue 1 au stade du 5 juillet. Cette
idée découle de la réouverture-homologation de ce stade de grandes dimensions
et de l’impossibilité de trouver une infrastructure ayant la capacité
suffisante pour recevoir tous les fans du Mouloudia d’Alger.
Il s’y ajoute aussi cette croyance complètement farfelue, mais à la
dimension de ce qui prend forme arrogante, véhiculée en premier lieu par des
journalistes-supporters farouches du club auxquels se sont joints, par
mimétisme, d’abord les supporters puis que les joueurs qui, au lieu de croire à
des balivernes journalistiques à tendances sensationnalistes pour duper les
lecteurs et accroitre leur influence, feraient mieux de faire l’effort de
s’adapter aux conditions d’évolution qui leur sont proposées et donc de faire
leur métier de footballeur professionnel. Les fameuses conditions idylliques
qu’ils évoquent n’étant pas de leur temps sportif, mais d’une époque révolue
qu’ils n’ont pas connue.
Faire évoluer le Mouloudia totalement acquis serait cependant
insuffisant, il ne restait plus pour bien faire que d’y faire jouer, en aller
et retour, les autres matchs du Mouloudia, ceux qu’il aurait à disputer face à l’Entente
de Sétif, le CS Constantine, le MC Oran, la JS Kabylie, ASM Oran et le MO
Béjaïa qui drainent des foules immenses ainsi que ceux contre les équipes
géographiquement excentrées (JS Saoura
et RC Relizane). Ou ceux dont les supporters ne sont pas encore nombreux (DRB
Tadjenanet).
Au final, le Mouloudia ne jouerait qu’un match en déplacement, contre
l’USM Blida au stade Tchaker, l’autre stade où est domicilié l’EN. La logique
du président de la LNF est fondée, nous semble-t-il sur un background, où les
incidences financières sont primordiales et les aspects sportifs, accessoires
et même secondaires. Si cela est compréhensible, compte tenu des difficultés
financières et de trésorerie qui sont l’apanage malheureux des clubs sportifs
professionnels à la recherche permanentes de ressources capables de suppléer aux
errements des dirigeants en matière de rémunération des joueurs, cela conduit à
des dérapages discursifs comme celui de faire jouer un match CRB- JSK en (aller
et retour) dans cette arène mythique. Notons que l’idée qui est dans l’air ou
du moins qui est déductible de ces prémices est de faire jouer tous les clubs
algérois au stade du 5 juillet lors de leurs confrontations avec les grandes
équipes de l’intérieur du pays. Et bien évidemment toutes ces rencontres de
prestige s’y joueraient en aller et retour, au nom de cette rentabilité
financière portée en bannière.
Soyons sérieux, cette idée fort intéressante en elle-même (lorsqu’elle
est restreinte aux derbies algérois en permettant à tous les supporters
algérois de trouver une place, sans chicaneries oiseuses et déplacées, dans les
tribunes) engendre d’autres difficultés (dont la première sera la répartition
des recettes aux guichets) de service public comme celle consistant à assurer
dans de bonnes conditions le déplacement (sur les routes nationales et l’autoroute)
des milliers de supporters du CSC, de l’Entente, du MOB, etc. privés de ces
grandes affiches et donc contraints de s’agglutiner devant les portillons du
stade olympique.
Ce qui est désolant n’est pas cette mécanique que l’on veut mettre en
place (des arguments rationnels acceptables et compréhensibles par tous
existent) mais la manière dont elle est présentée. Les clubs algérois ne
désirant pas jouer au 5 juillet seront privés des droits de télévision. Un
chantage qui ne dit pas son nom. Kerbadj, en Zeus moderne du haut de son Olympe
de Belouizdad, a tonné et menace de foudroyer les récalcitrants. Pourtant
l’argument ultime kerbadjien n’est pas porteur. Mahfoud Kerbadj a chiffré les
droits annuels de télévision à 2 milliards de centimes. Une somme qui
représente, à titre d’exemple, le double de la billetterie resquillée lors du
dernier match CSC-MCO et qui donc n’est pas entré dans les caisses du club cher
aux Sanafirs.
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