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l y a quelques semaines, le
manager général du CSC, surprenait tout son monde en faisant part de
l’intention de réaliser un centre de préparation. L’explication qu’il avait
fournie à titre de justification de ses propos est que le CSC de la ₺Réforme
sportive₺ n’avait rien laissé en héritage au CSC d’aujourd’hui qui, à
un moment donné de son existence pratiquement (deux décennies) fut le CMC,
pourtant considéré en ce temps-là, par les fameux ₺dirigeants civils₺,
comme non-représentatif du ₺Club₺
historique. Le CSC professionnel, celui de la SSPA, aurait voulu hériter de la
₺Réforme₺,
de l’Etat algérien. Un raccourci très surprenant de la part de dirigeants
prônant la liberté de gestion, le libéralisme effréné matérialisé
essentiellement par l’inflation des salaires versés aux joueurs et aux
entraîneurs et réclamant l’aide financière permanente de l’Etat pour survivre.
Une illustration de l’économie de marché spécifique aux mœurs algériennes :
faire des affaires avec l’argent de l’Autre.
Il va s’en dire qu’une telle déclaration ne pouvait sembler
qu’iconoclaste à une période où les ₺dirigeants
opérationnels₺ du CSC, les membres sanafiriens du conseil
d’administration, s’étaient réunis en association pour ₺plumer₺ (au moins par
leurs agissements empreints de duplicité) l’actionnaire principal (le groupe
Tassili) et étaient confrontés à une impasse résultant du blocage des fonds par
celui-ci.
C’est la même intention
(réaliser un centre de préparation) qui fait partie du programme des nouveaux
dirigeants de l’autre doyen, ce Mouloudia d’Alger placé sous la tutelle de
l’entreprise publique mère du Groupe Tassili, la compagnie pétrolière nationale
Sonatrach. Empêtré également dans des situations aussi cauchemardesques (crise
de résultats, changements du staff technique, joueurs décriés par le ₺peuple
mouloudéen₺) que celle vécue par le CSC, le nouveau président du CA de la ₺SSPA/
Le doyen₺ (pourtant ancien cadre de l’entreprise, accessoirement supporter et
frère d’une ancienne idole vénérée à ce jour du club) n’a trouvé pour seule issue que l’annonce d’un
projet de réalisation d’un centre de préparation qui, il faut le reconnaitre,
s’avère indispensable et décisif pour la pérennité d’un club quasi-centenaire en situation de SSF (sans stade fixe), mis
par ses anciens dirigeants dans une position d’éternel quémandeur de créneaux
d’entrainements.
₺Parole, parole₺ chantait
la diva égypto-italo-française de la chanson de variété Dalida. Les
déclarations de ces deux responsables de clubs de football professionnel
s’inscrivent, nous semble-t-il, dans le registre des discours de propagande
électoraliste en direction de masses populaires dopées au football et sevrées
de résultats sportifs probants. Discours propagandistes puisque ces fameux
centres de préparation font partie du programme de l’Etat à destination des
clubs de Ligue 1 et 2 en vue de leurs insertions dans ce véritable
professionnalisme qui ne veut pas montrer le bout de son nez, les efforts de
l’Etat (et de ses démembrements que sont les collectivités locales) étant
annihilés par l’impéritie et la folie dépensière à courte vue des dirigeants
sportifs.
L’effort de l’Etat étant
conséquent (attribution gracieuse de l’assiette foncière sur laquelle sera
érigé le futur centre de préparation ainsi qu’une enveloppe de 35 milliards de
centimes pour les études et la réalisation proprement dite de ce centre), on se
demande à quoi peut être utilisé le concours financier sollicité des deux
entreprises publiques. Cependant, nous concevons que certaines installations
logistiques (les hôtels) ne soient pas comprises dans le cahier de charges retenus
par le ministère de la jeunesse et des sports. Du moins dans la perception que
peuvent en avoir les dirigeants de ces deux clubs (et bien d’autres encore) qui
voient dans cette structure d’hébergement de standing un outil de création de
ressources financières et non un lieu d’hébergement des joueurs ou des
stagiaires. Dans ce contexte, il est évident que la localisation de la ₺base
de vie du club₺ envisagée par les structures étatiques de soutien au
développement du football professionnel ne pourra pas être en adéquation avec le projet
commercial des dirigeants du club.
Pendant ce temps, le PAC,
club qui vient de remonter en Ligue 2, après s’être morfondu dans les divisions
inférieures, possède, à Tessala El Merdja, dans la Mitidja, sa propre base qui n’a pas attendue l’aide de
l’Etat. Les responsables du club l’ont réalisée avec leurs fonds propres (une
quinzaine de milliards de centimes). Une initiative qui porte ses fruits avec
un de ses ₺footballeurs aux pieds nus₺ (Bensebaïni) devenu professionnel en Europe et nouveau capé
de l’équipe nationale. A à peine 20 ans ! L’âge moyen des joueurs de l’équipe qui occupe
présentement une place honorable dans la hiérarchie de la Ligue 2.
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