lundi 23 novembre 2015

Centres de préparation, La crise logistique des doyens


I
l y a quelques semaines, le manager général du CSC, surprenait tout son monde en faisant part de l’intention de réaliser un centre de préparation. L’explication qu’il avait fournie à titre de justification de ses propos est que le CSC de la ₺Réforme sportive₺ n’avait rien laissé en héritage au CSC d’aujourd’hui qui, à un moment donné de son existence pratiquement (deux décennies) fut le CMC, pourtant considéré en ce temps-là, par les fameux ₺dirigeants civils₺, comme  non-représentatif du ₺Club₺ historique. Le CSC professionnel, celui de la SSPA, aurait voulu hériter de la ₺Réforme₺, de l’Etat algérien. Un raccourci très surprenant de la part de dirigeants prônant la liberté de gestion, le libéralisme effréné matérialisé essentiellement par l’inflation des salaires versés aux joueurs et aux entraîneurs et réclamant l’aide financière permanente de l’Etat pour survivre. Une illustration de l’économie de marché spécifique aux mœurs algériennes : faire des affaires avec l’argent de l’Autre.    
Il va s’en dire qu’une telle déclaration ne pouvait sembler qu’iconoclaste à une période où les ₺dirigeants opérationnels₺  du CSC, les membres sanafiriens du conseil d’administration, s’étaient réunis en association pour ₺plumer₺ (au moins par leurs agissements empreints de duplicité) l’actionnaire principal (le groupe Tassili) et étaient confrontés à une impasse résultant du blocage des fonds par celui-ci.
C’est la même intention (réaliser un centre de préparation) qui fait partie du programme des nouveaux dirigeants de l’autre doyen, ce Mouloudia d’Alger placé sous la tutelle de l’entreprise publique mère du Groupe Tassili, la compagnie pétrolière nationale Sonatrach. Empêtré également dans des situations aussi cauchemardesques (crise de résultats, changements du staff technique, joueurs décriés par le ₺peuple mouloudéen₺) que celle vécue par le CSC, le nouveau président du CA de la ₺SSPA/ Le doyen₺ (pourtant ancien cadre de l’entreprise, accessoirement supporter et frère d’une ancienne idole vénérée à ce jour du club)  n’a trouvé pour seule issue que l’annonce d’un projet de réalisation d’un centre de préparation qui, il faut le reconnaitre, s’avère indispensable et décisif pour la pérennité  d’un club quasi-centenaire  en situation de SSF (sans stade fixe), mis par ses anciens dirigeants dans une position d’éternel quémandeur de créneaux d’entrainements. 
Parole, parole₺ chantait la diva égypto-italo-française de la chanson de variété Dalida. Les déclarations de ces deux responsables de clubs de football professionnel s’inscrivent, nous semble-t-il, dans le registre des discours de propagande électoraliste en direction de masses populaires dopées au football et sevrées de résultats sportifs probants. Discours propagandistes puisque ces fameux centres de préparation font partie du programme de l’Etat à destination des clubs de Ligue 1 et 2 en vue de leurs insertions dans ce véritable professionnalisme qui ne veut pas montrer le bout de son nez, les efforts de l’Etat (et de ses démembrements que sont les collectivités locales) étant annihilés par l’impéritie et la folie dépensière à courte vue des dirigeants sportifs.
L’effort de l’Etat étant conséquent (attribution gracieuse de l’assiette foncière sur laquelle sera érigé le futur centre de préparation ainsi qu’une enveloppe de 35 milliards de centimes pour les études et la réalisation proprement dite de ce centre), on se demande à quoi peut être utilisé le concours financier sollicité des deux entreprises publiques. Cependant, nous concevons que certaines installations logistiques (les hôtels) ne soient pas comprises dans le cahier de charges retenus par le ministère de la jeunesse et des sports. Du moins dans la perception que peuvent en avoir les dirigeants de ces deux clubs (et bien d’autres encore) qui voient dans cette structure d’hébergement de standing un outil de création de ressources financières et non un lieu d’hébergement des joueurs ou des stagiaires. Dans ce contexte, il est évident que la localisation de la ₺base de vie du club₺ envisagée par les structures étatiques de soutien au développement du football professionnel ne pourra  pas être en adéquation avec le projet commercial des dirigeants du club.

Pendant ce temps, le PAC, club qui vient de remonter en Ligue 2, après s’être morfondu dans les divisions inférieures, possède, à Tessala El Merdja, dans la Mitidja,  sa propre base qui n’a pas attendue l’aide de l’Etat. Les responsables du club l’ont réalisée avec leurs fonds propres (une quinzaine de milliards de centimes). Une initiative qui porte ses fruits avec un de ses ₺footballeurs aux pieds nus₺ (Bensebaïni)  devenu professionnel en Europe et nouveau capé de l’équipe nationale. A à peine 20 ans !  L’âge moyen des joueurs de l’équipe qui occupe présentement une place honorable dans la hiérarchie de la Ligue 2. 

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