L’
|
IAAF, la fédération
internationale d’athlétisme est au cœur de la tourmente. Les dossiers de dopage
et de corruption ouverts cet été ne sont pas encore clos qu’une nouvelle
polémique s’est mise en branle et risque de la secouer fortement dans les
jours, les semaines et les mois à venir. Son nouveau président, le Britannique
lord Sébastian Coe, élu au mois d’août dernier à la place de son mentor le
Sénégalais Lamine Diack (depuis mis en examen par la justice française pour
corruption et blanchiment d’argent) fait face à des accusations de conflit
d’intérêts qui risquent de s’aggraver en d’autres accusations plus graves.
La Russie a été écartée pour
quelque temps. Le temps de la mse en conformité avec les conditions de »
l’AMA et de l’AAF. La participation de ses athlètes aux jeux olympiques de Rio
de Janeiro (en août prochain) est plus qu’incertaine. Ils seront d’ores et déjà absents des championnats
d’Europe de cross country (début décembre) et des championnats du monde
d’athlétisme en salle. Une absence qui fera les affaires d’au moins trois
nations (les Etats Unis, la Grande Bretagne et l’Allemagne) qui bénéficieront
également des suspensions quasi-probable des nations qui, ces dernières années,
dominent outrageusement les courses de demi-fond et de fond (Kenya) et les
courses de sprint et de haies (Jamaïque) rongées , au même titre que la Russie
par le fléau du dopage. Ce qui ne signifie pas que les nations porteuses de la
bonne parole en soient totalement exemptes. La liste des athlètes inéligibles à
la compétition diffusée régulièrement par l’IAAF en fait foi.
La Russie est suspendue de
toute activité pour s’être tue sur les pratiques de dopage alors que des
accusations d’extorsions de fonds ont été émises par des athlètes russes, des
coachs et des managers d’athlètes de la même nationalité qui auraient pu
poursuivre leurs pratiques de dopage en glissant la pièce (en fait des
centaines de milliers d’euros) à des dirigeants corrompus de connivence avec de
hauts responsables de l’IAAF dont le président sénégalais de cette institution
internationale sportive, ses conseillers en marketing et juridique (dont son
fils) et le premier responsable du département de lutte contre le dopage. La
décision a été prise par le conseil de l’IAAF sur recommandations d’une
commission indépendante (dirigée par un vieux dirigeant américain Dick Pound)
de l’AMA (agence mondiale de lutte anti dopage), présidée par sir Craig Reedie,
un autre vieux dirigeant britannique également membre du CIO, organisation
sportive internationale éclaboussée à plusieurs reprises par des scandales.
Sébastian Coe, élu sur un programme de remise en ordre d’une
fédération internationale à la dérive, était visé par des allégations de
laxisme. Avant son élection, il était très proche de son président Lamine Diack
et du président de la FIFA, « Sepp » Blatter mis en examen par la
justice suisse qui l’avait choisi pour présider un temps le comité d’éthique de
la FIFA. Sa présence à la tête du comité de candidature puis du comité
d’organisation des jeux olympiques de Londres entaché par un nombre important
de cas de dopage (réels et suspicieux) lui a fait ces derniers mois de l’ombre.
Mais, bien avant son élection à la tête de l’IAAF, sa proximité avec
l’équipementier Nike, avait fait débat. Ambassadeur de Nike, qui le
rémunérerait à 142 000 euros par an, il aurait facilité l’attribution (sans
que ne soit respectée la procédure et donc sans examen des autres candidatures)
des championnats du monde d’athlétisme 2021 à Eugène (Etats Unis), berceau de
l’équipementier qui avait été devancée de peu
par Doha lors de l’attribution des championnats du monde de 2019.
La polémique a été relancée mardi
dernier par le site de la BBC affirmant détenir un courrier électronique
(daté du 30 janvier 2015) dans lequel des responsables de Nike suggéreraient
que Coe aurait fait du lobbying auprès de Diack. L’attribution s’est faite, à
la surprise générale, lors de la réunion d’avril 2015 alors que la décision
aurait du être prise en novembre 2016.
Les révélations de la BBC tombent très mal. En effet, une réunion du
conseil de l’IAAF devait se tenir pour avancer sur le dossier du dopage en
Russie. Après la décision de suspension provisoire de ce pays de toutes
compétitions à neuf mois des Jeux olympiques de Rio, la fédération
internationale devait faire connaitre les modalités devant permettre à la
Russie de réintégrer le giron de l'IAAF.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire