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a dernière dissension au sein du Mouloudia a été déclenchée le jour
même de la défaite dans le match derby qui opposait les Chenaoua aux Kawassirs
de l’USM El Harrach. Une défaite lourde de conséquences tant sur le plan de la
comptabilité qui détermine la hiérarchie footballistique que sur celui des
relations internes au sein d’un Mouloudia éternellement confus et, prétendument, de la relations entre les
joueurs et les supporters chauffés à blanc à longueur d’année par des
correspondants de presse chauvins et souvent irresponsables.
La fracture interne, si l’on en croit la chronologie des événements,
serait apparue avec le comportement atrabilaire et les propos incongrus (auquel
il nous a malheureusement accoutumé depuis 2010) du gardien de but Faouzi
Chaouchi, héros valeureux d’Oum Dourman qui ne s’est aucunement assagi malgré
les multiples sanctions prises à son encontre. Dans cet emportement qui le
caractérise aujourd’hui, Chaouchi s’en est pris, dans ses déclarations d’après-match,
à son camarade de club (l’autre gardien de but de l’équipe) qui lui aurait,
selon l’enfant terrible de Bordj Menaïel, manqué de respect en se levant pour
s’échauffer après le second but harrachi. Les déclarations intempestives et
épidermiques du bouillant Chaouchi ne pouvaient que donner du grain à moudre à
des confrères avides de ces situations médiatiquement à la fois savoureuses et
ennuyeuses.
Jonathan Matijas, la « doublure » de Chaouchi, un
franco-algérien ayant transité par l’USM Bel Abbés quitté après des péripéties
pour le moins troubles (passage par la CRL pour faire valoir ses droits et une
relégation de l’équipe) ne fut informé des propos acidulés de Chaouchi que le
lendemain de la rencontre par d’autres joueurs du club et les journalistes
venus aux nouvelles et prêts à recueillir une déclaration aussi vindicative et fracassante que celle de
Chaouchi qu’ils auraient pu monter en épingle. Il n’en fut malheureusement
rien. Il n’avait pas lu la presse et su se montrer, en professionnel,
raisonnable dans ses déclarations.
Il n’empêche que les vagues médiatiques, obligèrent l’entraîneur en
chef fraichement nommé, Meziane Ighil, à intervenir et à discuter en aparté avec
ses deux joueurs pour aplanir un différent qui n’en était pas un. Quant au
stage qui devait permettre la mise à niveau physique et tactique il devint un
stage de raffermissement des liens. Pour
relancer un incendie éteint dès sa première flammèche le sujet est revenu sur
le devant de la scène à travers l’interview d’autres franco-algérien révélant
qu’il n’y avait pas de conflit « locaux « » vs «
franco-algériens » mais seulement des rapports distants suite à des
difficultés de communication langagière. Comment ne pas l’être quand on ne peut
se parler et se comprendre ?
La politique du Mouloudia (et des clubs professionnels algériens) fait
que trois langues (arabe, français et amazigh) sont en présence. Les
antagonismes socio et psycholinguistiques présents dans la société algérienne seraient
donc inévitablement reproduits dans cette équipe et l’on nous fait comprendre
qu’il serait impossible d’y échapper. Si
cette théorie fumeuse était exacte, c’est l’esprit d’ouverture et de communion
qui normalement préside à la naissance et au bon fonctionnement des clubs qui
est remis en question. Ces clubs seraient donc des juxtapositions de groupes
sociaux étanches répartis en unilingues (arabophone, théoriquement le plus
important sur le plan numérique, amazighophones et francophone) et de groupes
bilingues (arabo-francophone, amazigho-francophone) ou plurilingues
(arabo-amazigho-francophone) permettant la soudure avec les groupes unilingues.
En persévérant dans cette voie nous
entrons de plain-pied dans une autre polémique celle qui a trait à la maitrise
des langues maternelles nationales (amazigh et arabe dialectal) et à
l’enseignement des langues étrangères et à des problématiques plus complexes
que cette apparence de simplicité.
Dans d’autres circonstances, le dossier aurait été clos en un tour de
main. De telles situations existent dans tous les grands clubs professionnels
où se côtoient diverses nationalités et diverses langues. Le Réal de Madrid, le
FC Barcelone, les Manchester (United et City), le Bayern de Munich, la Juventus
de Turin ou le Dynamo de Kiev et tant
d’autres clubs de tous les continents sont confronté à des effectifs cosmopolites et
obtiennent des résultats probants en utilisant une seule langue (celle du ballon
rond qui se déplace dans les limites d’un terrain de football) qui transcende
toutes les autres.
Si les faits révélés étaient avérés, cela signifierait simplement en
fin de compte que les dirigeants ont failli. Mais, cela nous le savons depuis
longtemps. Pour d’autres considérations.
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