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ran, capitale de l’Ouest du
pays, est précédée d’une réputation, que nous avons dernièrement ici même évoqué,
de ville de tourisme balnéaire, urbain
et nocturne où il fait bon vivre. Une grande cité où les plaisirs de la table,
de la bonne chair font partie des traditions de bonne hospitalité que l’on
retrouve d’ailleurs dans toutes les villes historiquement marquées par les
civilisations antiques et féodales et dans les caravansérails. Oran est ville
portuaire depuis la nuit des temps, une ville d’escales maritimes qui ne peut
déparer l’image que l’on connait de ces
cités qui lui ressemblent et qui bordent les côtes de « la
mer intérieure » et des océans que l’on voit dans les œuvres de
l’art cinématographique.
Nous ne pourrons affirmer que la gestion des clubs professionnels de
football oranais soit véritablement différente de celle des clubs existants sur
le reste du territoire national. Nous ne
sommes pas tenter de le faire puisque
les variations culturelles sont, nous dit-on, très peu importantes. La gestion
à partir des bureaux du siège social des entreprises des premiers responsables
de club semble être une pratique courante, bien ancrée et bien partagée. A
Oran, la presse sportive attribue à ce fait une importance essentielle à la
critique, savamment dissimulée, du mode de gestion du MCO, dont l’actuel
premier responsable respecte des horaires de travail plutôt indus (obligations
professionnelles obligent) comparativement aux horaires de la majorité du
commun des mortels et des responsables d’entreprises et de clubs.
Cette même presse sportive locale a signalé, à maintes reprises, du
temps où les relations entre le président du club Ahmed « Baba »
Belhadj et l’entraîneur en chef, Jean-Marie Cavalli, étaient au plus beau, que
les deux compères se rencontraient régulièrement au restaurant pour discuter
des affaires du club. Une façon qui peut paraitre tout à fait fonctionnelle
puisqu’elle permet de joindre l’utile à l’agréable aussi bien pour l’expatrié
(Jean Marie Cavalli), certainement enclin à
préférer diner périodiquement en bonne compagnie, que pour le chef
d’entreprise aux horaires de travail hors normes (« Baba » Belhadj)
trouvant par là même une commodité pour s’informer de la vie du groupe sportif.
On comprendra bien sur que ce rituel gastronomique ait pu déranger certaines
mauvaises langues et de ceux qui, camouflés dans les rouages mouloudéens, sont
aux premières loges lorsque apparaissent les situations conflictuelles. Il
semblerait, notons-le, que ce cérémonial ait été aboli depuis la détérioration des
relations entre les deux anciens complices. Ce qui démontre l’importance et la
place que revêt ce repas dans le mode de gouvernance du Mouloudia d’Oran actuel
puisque, pour une tentative de départ anticipé, Jean Marie Cavalli a du forcer
la porte du « bureau de Belhadj », en réunion avec certains membres
du CA au restaurant de son complexe touristique.
Le même jour (ou presque), les principaux gestionnaires (Mohamed
« Moumouh » Saâdoune et Merouane Baghor) du second grand club d’Oran,
celui de Medina Djedida pour le différencier du club chers aux Hamraoua, ont
rencontré leur entraineur en chef (Kamel Mouassa) pour discuter des modalités
de résiliation (à l’amiable) du contrat de travail les unissant. Le lieu de la
rencontre ? Un restaurant de la place d’Oran (plus exactement un haut lieu
du tourisme oranais qu’est « la corniche oranaise », comme
se plait à l’écrire un de nos confrères pour situer le lieu du rendez-vous et
sans doute pour indiquer que sur ce plan-là du moins le MCO et l’ASMO sont très
proches) une manière très appropriée de signifier la valeur symbolique que
prend ce lieu de rencontre et de convivialité dans les mœurs du football
professionnel et certainement du monde des affaires puisque les gestionnaires
du football en sont issus.
Alors que dans le cas de l’ASMO, le repas au restaurant autorisait de
conclure en toute convivialité une relation appelée à être rompue et pour
Mouassa d’avaler la pilule, ailleurs, les présidents de clubs ou les premiers
responsables de l’entreprise propriétaire du club rencontrent les joueurs et les membres du
staff technique dans des restaurants pour les motiver, les transcender avant un
match important, leur annoncer le paiement de primes, de salaires, la
régularisation d’arriérés, etc.
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