lundi 16 janvier 2017

Polémiques (84), Bouraâda dénonce la FAA

« A mon avis », a déclaré Bouraâda avant de monter dans l’avion qui le ramena à Alger, « quand un athlète a des dispositions pour faire de bons résultats, il devrait bénéficier de tous les moyens nécessaires pour gagner des médailles».  En disant cela, Larbi Bouraâda traduit par des mots ce qui lui a été susurré tant de fois. Il croit fermement (car auréolé de la 5ème place décrochée aux championnats du monde de Pékin) appartenir à cette catégorie particulière d’athlètes à laquelle la nation reconnaissante devrait accorder toute son attention.

C’est cette croyance (profondément ancrée dans son esprit), proche de la mégalomanie  qui le fait appartenir au niveau de  l’excellence athlétique algérienne. Ils (lui et son entraîneur) revendiquent (on ne le dira jamais assez souvent) le même statut, les mêmes avantages matériels, logistiques, etc. que Makhloufi. Sans avoir gagné une seule médaille mondiale ou olympique. Sans avoir fait ses preuves ailleurs que dans les laboratoires.

« Deux à trois ans de préparation ». A en croire notre Larbi national, ex-candidat à une médaille de bronze, sa préparation pour les jeux de Rio aurait dû débuter en 2014 ou mieux en 2013. En la circonstance, Bouraâda nous semble frappé d’amnésie.

En juin 2012, il a été sanctionné d’une suspension de deux années s’achevant en juin 2014. Deux saisons de préparation auraient donc été perdues à cause…… (il ne le dit pas) de « produits contaminées » que lui aurait injectés son entraîneur. Ne disons rien.

Bouraâda ne dit pas (cela aurait été d’une élégance et d’une honnêteté rares mais il préférable d’oublier ce qui déplait)  que le retard dans la préparation lui incombe ainsi qu’à son entraineur. Personne ne l’a obligé à se doper. A ne pas s’interroger sur les injections qu’il recevait.

Mais, peut-on sérieusement lui reprocher de s’être plié à la volonté de son entraîneur alors que Zahra Bouras (diplômée de l’enseignement supérieur et fille de l’actuel président de la FAA) acceptait, elle aussi, cette situation abracadabrante? Malgré (ainsi qu’elle le déclara dans les semaines qui suivirent le contrôle positif) les signes physiques et hormonaux visibles ! Que dire alors des échos peu rassurants, des « médisances » qui parvenaient quotidiennement à leurs oreilles.

L’amnésie de Bouraâda est sélective. Il n’est pas le seul. La réglementation internationale ne permet pas, à un athlète sanctionné pour violation des règles de dopage, l’utilisation des installations sportives, de s’approcher du milieu sportif. Un sanctionné pour dopage est un paria. Il est hors-jeu lorsqu’on joue au  football ou hors champs si on est au contact des NTIC.

Une lecture des procès-verbaux 2013 de la FAA (donc sous la présidence Bouras) indique que Bouraâda a été convié à participer (son nom figure sur la liste des athlètes) à un stage de préparation à Leverkusen (Allemagne), sous  la coupe de Mahour Bacha. Suite aux désagréments provoqués par cette situation plus que délicate, Bouraâda aurait postérieurement participé clandestinement à d’autres stages. Conséquence de ce cafouillage, le président de la FAA aurait reçu de l’IAAF (informée par une âme sensible au respect de la réglementation) une « mise en garde ». Et, le site fédéral a été ensuite purgé. Les copies des PDF existent chez quelques personnes qui les conservent précieusement.

Surprise ! Alors que l’on s’attendait à une attaque en règle de la CPO, ennemie déclarée de son coach, c’est la fédération qui est clouée au pilori. Bouraâda, sans prendre de gants, s’attaque à la FAA en disant, suite à une question posée : «C’est en effet le rôle d’une fédération de satisfaire toutes ces exigences ».

Bouraâda n’a même pas un peu de reconnaissance pour ce qu’elle a fait pour lui, les transgressions à la réglementation qui ont été commises. Il lui en faut plus, toujours plus. Lui ou son entraîneur ? On ne sait !


Le discours qu’il tient par la suite étonne. On sent qu’il ne lui appartient pas. Trop bien rodé pour une personne qui n’a pas ses marques avec la presse. Trop d’agressivité aussi. Une agressivité bien compréhensible pour un athlète à qui on a fait croire qu’il serait médaillé, qui a véritablement cru en ses chances et surtout s’est entraîné comme un forcené. La déception l’a-t-elle fait parler ?

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