Outre le choix de l’entraîneur-accompagnateur, le diffèrent
entre Toufik Makhloufi et la fédération portait également sur le lieu et les
conditions de déroulement du stage de préparation. Selon les autorités
sportives les conditions d’hébergement n’auraient pas été dignes du statut de
champion olympique.
Dans sa critique médiatique, Makhloufi dira que les
conditions de stage (celles que lui-même avaient pourtant choisies et qui
avaient été refusées par les instances sportives) étaient au niveau de celles
qui avaient été les siennes lorsqu’il était en préparation avec les athlètes du
« groupe Aden ». Des athlètes de premier plan mondial
dont Genzebe Dibaba. Le must du demi-fond national n’était pas trop regardant
sur les conditions de stage. Il n’était pas aussi exigeant que la fédération
algérienne.
Nous ne doutons pas qu’un examen sérieux des dépenses
engagées montrera certainement, aux membres de l’assemblée générale de la FAA,
que l’inflation a débuté à ce moment-là.
Brahmia, en sa qualité de co-président de la commission de la
préparation olympique, tenait les cordons de la bourse olympique (nous croyons
avoir compris qu’il fut l’échelon ultime d’un processus de décision initié par
les fédérations et entériné par une commission mixte MJS- COA). Il dira (en
2016) que le montant journalier par athlète a été quasiment doublé pour
atteindre 95 dollars/jour.
Pendant que Makhloufi s’entraînait (avec ses propres moyens)
aux Etats Unis, les décideurs sportifs se renvoyaient la balle, débattaient
dans une version modernisée de Gulliver au pays de Lilliput. Avant l’écriture
d’un scénario digne de séries télévisées où l’on verra le DTN prendre l’avion
pour le pays de l’ « Oncle Sam » en transportant
200 000 euros dans une mallette.
Ahmed Boubrit était devenu convoyeur de fonds.
Toufik Makhloufi, coureur de 1 500 a été élevé à des sommets
médiatiques que nul autre athlète (pratiquant d’athlétisme) n’atteindra avant
des années. Ses prédécesseurs n’ont pas eu autant d’attention. Mais, comme le
dit si bien l’adage : « Autres temps, autres mœurs ».
Les champions et les médaillés d’hier et d’avant-hier évoluaient dans un
véritable désert médiatique. Aujourd’hui, la centaine de journaux et les
dizaines de chaînes de télévision se battent pour un instant précieux du
champion. La polémique aidant !
L’importance de Makhloufi dans la société algérienne est à
déceler dans l’intervention que fit, dans les colonnes du quotidien qui avait
abrité l’interview de l’athlète, le ministre de la jeunesse et des sports de
l’époque. Les explications données par le professeur en cardiologie revêtirent
la forme d’une mise au point. Le ministre, représentant de l’Etat, avait été contraint
de descendre dans l’arène pour tenter d’éclaircir une situation bien
embrouillée dans laquelle interviennent maladroitement les responsables de
l’athlétisme et du comité olympique.
Au printemps 2015,
Philippe Dupond devint le coach de Makhloufi. En contractant une convention
avec la fédération algérienne d’athlétisme, Philippe Dupont se mis sur le dos
des entraîneurs et des dirigeants
français à qui il fut très difficile de comprendre que le manager du demi-fond
français au sein de la FFA puisse coacher un athlète étranger, de surcroit rival
direct des coureurs français qu’il dirigeait.
N’ayant pas accordé à Aden la totalité du bénéfice du titre
olympique de 2012, nous n’imputerons pas à Philippe Dupont la quatrième place
des championnats du monde de Pékin ressentie comme un échec par « le
peuple algérien ».
Pour une durée de préparation quasiment identique (à partir
de la signature des conventions), sous la coupe d’un nouveau coach, deux
résultats différents. C’est certainement en s’appuyant sur ces expériences aux
circonstances malheureuses de Makhloufi (Aden 2012 et Dupont 2015) que Larbi
Bouraâda évoquera l’approche fédérale de trois mois de préparation avant une
compétition importante.
Remarquons que lorsque Makhloufi a rejoint Aden, il était
prêt à faire exploser les chronos. Quand il arrive dans le groupe de Dupont, il
est préparation déséquilibrée. C’est sans doute-là qu’il est possible de
trouver l’explication à l’échec relatif de Pékin.
Philippe Dupont était connu
dans le milieu de l’athlétisme algérien et international pour avoir été
l’entraineur du vice-champion olympique du 5000 des jeux de Sidney. On se
souvient que ce dernier (Ali Saidi Sief)
fut impliqué dans un contrôle antidopage positif non élucidé à ce jour qui lui
vaudra une suspension et le déclassement de la seconde place du 5 000
mètres des championnats du monde d’Edmonton (2001).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire