Selon ces discours que,
souvent on retrouve dans les commentaires sur Facebook et qui sont repris en
partie par Larbi Bouraâda, les membres de la Fédération sont considérés comme
faisant partie « en principe des enfants de la
discipline » avec un en principe qui aurait tendance à les en bannir.
Ce discours est maintes
ressassé, en particulier lorsque « les enfants de la discipline »,
restant à identifier, veulent en chasser les « bouchers et les boulangers »
(insulte suprême dans leur jargon) qui seraient les représentants d’une
pratique athlétique commerçante et commerciale et qui aurait investi la
discipline. Une pratique qui serait, dans ce milieu devenu interlope, celui des
groupes (entraîneurs, dirigeants et athlètes) attirés, préoccupés par la quête
et la conquête de l’euro.
Dans le discours de
Bouraâda, les membres de la FAA, parce qu’ils appartiennent justement « à
la famille » sont sensés bien
connaitre « les exigences du haut niveau ». On ne sait par quel revirement, Larbi Bouraâda s’est inscrit dans
un registre proche de la dérision. Ceux qui devraient être des soutiens
inébranlables et inconditionnels seraient en fait des freins.
Selon lui, ce sont ces
comportements qui empêche de « de gagner des médailles aux JO, malgré la présence de talents». Bien évidemment,
nous devons comprendre qu’il fait partie de ces talents dont on doit prendre
soin.
Le décathlonien algérien
en a gros sur le cœur. Il en a plus
qu’assez de l’improvisation : « À l’approche d’un événement sportif,
on court à gauche et à droite et on tente de préparer l’athlète à la dernière
minute ». Il en profite pour pousser un cri de rage, certainement
partagé par beaucoup d’acteurs de l’athlétisme algérien : « Nous
sommes très loin du niveau mondial ». En matière de planification de la
préparation, oublie-t-il de préciser. Parce qu’ils auraient le potentiel, les capacités, les
qualités pour atteindre ce niveau.
On serait tenté de le
croire si, pour illustrer les manquements fédéraux, il n’avait pas évoqué les
problèmes rencontrés pour avoir à ses
côtés son entraîneur-adjoint Hocine Mohamed. Un entraîneur évincé lors du
retrait récent de son entraîneur de toujours.
Bien qu’il n’ait pas
réussi le challenge que l’on pronostiquait, celui de décrocher une médaille
olympique, Larbi Bouraâda se dit « (…) très
content de ma performance, ce n’est pas chose facile de se classer dans les
cinq premiers aux JO ». Avant de ressortir l’argument du « manque
de moyens et de compétition ainsi que la blessure m’ont empêché de réaliser mon
objectif ». On sait ce qu’il en est.
La rengaine qui a
cours dans l’athlétisme algérien est connue de tous. Elle est celle qui
contient la formule magique que prononcent régulièrement les « sorciers »
de la discipline et du mouvement sportif national : « avec plus
de soutien et d’encouragements ».
Avec cette incantation
concluant généralement l’échec, il est certain que Larbi Bouraâda aurait titillé le champion
olympique, l’Américain Ashton Eaton. Un rêve éveillé qui aurait pu devenir
réalité avec une prise en charge plus sérieuse qu’elle ne l’a été, qu’elle ne
l’est actuellement.
C’est pour cela que via les média, il interpelle
les pouvoirs publics : « J’ai besoin d’aide de la Fédération, des
moyens pour travailler et progresser. Je veux des moyens de récupération et du
matériel d’entraînement. Je veux aussi disposer d’un kinésithérapeute, c’est la
moindre des choses pour un athlète de l’équipe nationale ».
Le cri de Larbi
Bouraâda est assourdissant. Il retentit dans un univers où les athlètes sont
sous perfusion permanente. Eternels assistés. En l’écoutant, il nous revient en
mémoire des narrations sur les vies estudiantines contemporaines d’athlètes de
toutes nationalités recoupant celles de champions algériens racontant leurs vies sur les campus
universitaires américains. Sans soutiens et les petits boulots dans les
cafétérias du collège obtenus grâce à l’entraîneur.
Serions-nous amener à
un mea-culpa ? Toute l’aide multiforme reçue de la fédération, du comité
olympique, du ministère serait-elle illusoire ? Que doivent dire les
autres athlètes de l’équipe nationale ? L’athlétisme algérien est
véritablement déroutant !
A Rio, seuls Makhloufi
et Bouraâda ont pu bénéficier des services de la voiture officielle. Ils ont
été les seuls également à avoir eu recours aux prestations de la clinique
italienne de Técarthérapie. Etrangement, Bouraâda, pendant la durée de son
épreuve, avait à sa disposition un kinésithérapeute qui s’est déplacé jusqu’à
cette clinique. Makhloufi en avait deux !
Sans le vouloir, Larbi Bouraâda a dévoilé la gestion de
l’excellence athlétique, le fonctionnement du haut niveau par la fédération.
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