mercredi 25 janvier 2017

Polémiques (92), Makhloufi en rupture de ban

L’athlétisme algérien évolue dans un brouillard très épais. Les informations (jamais officielles) qui circulent s’appuient sur des rumeurs et bien entendu sur leurs contraires. Chacun apporte son grain à moudre au moulin. Chacun en fonction de ses intérêts quelques fois mesquins.
L’une de ces rumeurs rapporta que l’entraîneur pressenti par la fédération aurait pu être Amar Benida, l’époux et entraîneur de Nouria Benida-Merah, la championne du 1 500 mètres des jeux olympiques de Sidney (2000). Lui-même ancien coureur de 1 500, en charge de l’élite nationale du demi-fond (Hathat et Belferrar qui seront sélectionnés pour  les JO de Rio 2016).  Un proche des rouages fédéraux.
Amar Benida sera, avec le DTN, un des protagonistes passifs de l’incident dit de « la voiture officielle » qui eut lieu à Rio après les épreuves de la première journée du décathlon auquel participait Larbi Bouraâda. Cette voiture qui devait accompagner le décathlonien à la clinique italienne de Técarthérapie et conduisit à une polémique médiatique qui restera longtemps dans les annales de l’athlétisme algérien bien malade. Amar Benida est également réputé proche d’Ahmed Mahour Bacha.
Benida ou pas Benida, peu importe. Makhloufi est seul pendant quelques mois. Il passa outre au véto fédéral et à la position d’attente ministérielle (le dossier de sortie étant concrétisé par le MJS) et s’envola pour les Etats Unis en compagnie d’un kiné et de deux sparring-partners dont Halli Nacereddine, un athlète résidant alors dans les pays scandinaves qui traversa comme une comète l’espace athlétique algérien. A l’instar de nombreux espoirs du demi-fond.
L’après-Londres (la saison 2013) peut être considérée comme une saison blanche. Toufik Makhloufi a été affaibli sans que l’on sache véritablement quelle en est la cause.  Une « maladie » qui a interrompu sa préparation, entravé sa progression chronométrique, ses ambitions et a engendré de fortes suspicions.
 On ne peut pas côtoyer le Diable sans que cela n’ait un effet sur le regard que portent sur vous ces Autres  prêts à bondir au moindre faux pas! Certains de ses contradicteurs (parmi les plus hardis) ont évoqué une année sabbatique pour…cause de désintoxication, élimination de son organisme des produits qu’il aurait ingurgité. Champion olympique en titre, il est devenu un coureur à suivre de près, avec un marquage à la culotte comme disent les footballeurs. Le système Adams est là pour le traquer.
Tous les commérages qui ont eu cours ont été facilités par l’absence d’une politique de communication fédérale bancale. Une situation préjudiciable au champion démontrant à nouveau l’incapacité de l’instance à protéger son champion, son héros. La politique de l’autruche : s’enfoncer la tête dans le sable pour ne pas voir le danger.
Nous constaterons malheureusement que la fédération ne pouvait décemment pas combattre de telles allusions puisque le président de la fédération a été compromis indirectement (par le biais de sa fille et de son meilleur ami) dans l’affaire du dopage de juin 2012. Elle n’aurait pas été crédible.
Certains indices laissent croire que, pendant son escapade américaine, Makhloufi reçu une aide symbolique d’Abderrahmane Morceli, devenu entraîneur en chef de l’équipe de cross-country du Riverside Collège où étudia et s’entraîna son frère, le champion du monde et olympique du 1500, Noureddine Morceli. Une certitude, c’est qu’au fil de la diminution des ressources financières de Makhloufi qui investit, dit-il dans l’interview, dans ce stage ses économies, le groupe de départ s’amenuisa. Les partenaires algériens d’entrainement quittèrent le stage. Aux Etats Unis, le petit groupe n’avait pas d’entraîneur pour superviser le travail effectué, la réalisation du programme.
C’est à cette période que Makhloufi rencontra le groupe d’athlètes français coachés par Philippe Dupont. Le groupe Makhloufi et le groupe français étaient en stage à Albuquerque que Noureddine Morceli fit connaitre en Algérie. Ils (Makhloufi et ces mêmes athlètes français, cette fois-ci accompagnés de leur mentor) raffermiront leurs liens plus tard au cours d’un autre stage à Font Romeu, le centre de préparation en altitude français.

C’est lors de ce stage américain que semble avoir émergée l’idée de la future collaboration. Une idée qui fut confortée par les bonnes relations qu’entretenaient Makhloufi et les coureurs de demi-fond français d’origine algérienne. Plus tard, Makhloufi dira aussi qu’il avait choisi Dupont parce qu’il connaissait la mentalité des athlètes algériens.

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