lundi 3 avril 2017

Les Algériens et le dopage (4), Le voile se déchire-t-il ?

La forêt de Bouchaoui et le Sato bruissent sans arrêt de rumeurs et d’intox s’écoulant  en un flot constant et inépuisable. En ces deux hauts lieux de l’athlétisme, elles naissent et s’y propagent à la vitesse de la lumière. Les clones de Mahour Bacha s’en plaignent lorsqu’elles le visent.  

Ces dernières années, sans doute parce que nous suivons quelques-uns des protagonistes, nous avons observé que la propagation de ces rumeurs est aidée, démultipliée à l’infini par cet accélérateur technologique matérialisé par les supports de diffusion instantanée que sont les réseaux sociaux, ces modes modernes de transmission instantanée de nouvelles ayant supplanté ou complétant la presse traditionnelle écrite et audiovisuelle. Des canaux de communication utilisés à d’autres fins dont des tentatives de déformation de la vérité et de désinformation.

Les rumeurs naissent le plus souvent dans des esprits aux desseins connus et identifiés (en ces lieux de détente et de travail athlétique) par leurs proximités avec l’ancienne fédération et le comité olympique qui ont accaparés l’attention de tous au cours des derniers mois par les polémiques qu’ils ont initiés. Sans oublier ceux dont l’objectif est de perpétuer le statu quo présent que l’on dit profitable à leurs intérêts.

Remarquons aussi que ces « rumeurs » sont quelquefois des informations bien réelles, bien documentées et souvent livrées au public par le biais de notables du sport agissant en coulisses, par des voies détournées pour déstabiliser les Autres. C’est le fameux « off » qui s’étend par des réseaux informels et fait de ces notables des vecteurs de propagation.

Les 101 chroniques de la série « Polémiques » ont tenté avec difficultés de débroussailler cet environnement opaque, de décortiquer, de décrypter les vastes enjeux qui semblent se dissimuler derrière les paravents dressés, les écrans de fumée placés entre leurs initiateurs et le public.

Contrairement au monde du football examiné quotidiennement à la loupe par une presse sportive proche de la presse people avide de scandale, le petit univers de l’athlétisme se rétrécissant d’année en année y est bien silencieux. Il prend sa revanche sur le web.

Le phénomène du dopage, que nous avons à peine effleuré dans nos chroniques, n’intéresse en réalité guère. Pourtant, lorsque la question est abordée, il est condamné par tous les membres de la « famille » y compris paradoxalement ceux qui seraient des agents de dissémination. Et, quand bien même il suscite un intérêt, celui-ci est fugace. La page est rapidement tournée pour laisser place à une chape de plomb qui interdit toute véritable investigation ou une simple appréhension globale des faits.

C’est un véritable embrouillamini auquel la recherche d’information est confrontée. Alessandro Donati, un technicien italien auteur d’un rapport sur le dopage, avait quelque part raison lorsqu’il assimila le royaume du dopage à l’empire de la drogue. Le silence (l’omerta complice) et les rumeurs lui sont favorables.

C’est sous le manteau, par des indiscrétions que nous avons appris le couac des championnats du monde d’athlétisme de Moscou 2013 qui vit la délégation algérienne acheter pour une somme coquette des produits pharmaceutiques disponibles dans les officines du pays.

Kamel Benmissi, après son éviction des élections à la présidence de la FAA, en parla. Il est réputé être en conflit permanent avec des membres de l’ancien bureau fédéral présidé par Amar Bouras. Ce dernier est lui-même connu pour être un partisan de la préparation biologique (si extensible qu’elle est proche du dopage) ainsi que de ses accointances avec Ahmed Mahour Bacha.

La réputation d’entraîneur de haut niveau d’Ahmed Mahour Bacha est accompagnée depuis toujours (y compris pendant sa carrière d’athlète)  par des rumeurs insistantes de dopage. Des rumeurs qui se sont renforcées (par accumulation) au fil des années  avant d’être fortifiées  par la polémique étouffée causée par le cas de dopage de deux athlètes algériens de premier plan. Zahra Bouras (fille d’Amar Bouras) et Larbi Bouraâda qui furent contrôlés positivement à l’étranger. Ils étaient alors sous sa coupe.


Benmissi a été un des rares notables de l’athlétisme (si ce n’est le seul) à dénoncer publiquement (et à avoir évoqué à de multiples reprises devant des journalistes sans que ses propos ne soient repris) cette situation préjudiciable à la bonne réputation de l’athlétisme national.

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