Dans la lettre adressée au bureau fédéral de la FAA et aux
instances sportives concernées, Benmissi précise (ne faisant pas dans les
demi-mesures) que les agissements de la FAA (il implique l’ensemble des membres
du bureau fédéral et à travers eux l’institution sportive nationale) sont « en complète violation »
avec le code d’éthique de l’IAAF et de « son annexe consacrée au
statut de l’athlète durant la suspension ».
Sur ce point, nous devons admettre que Kamel Benmissi est totalement
en phase avec la réglementation. En particulier avec le code mondial de la lutte
antidopage de 2009 (en vigueur au moment des faits puisqu’il ne sera amendé
qu’à partir de janvier 2015 avec ce qui est la version actuellement appliquée)
porteur de ce que l’on peut, sans exagération aucune, reconnaitre comme étant la
réglementation universelle encadrant la lutte antidopage à laquelle toutes les
réglementations internationales et nationales doivent obligatoirement souscrire
et se référer.
Ce code mondial de 2009, dans un commentaire explicatif de
l'article 10.10.1 (relatif au statut des athlètes pendant la suspension)
indique, sans ambiguïté, que « le sportif suspendu ne peut
participer à un camp d'entraînement, à une démonstration ou à un entraînement
organisé par sa fédération nationale ou un club membre de cette fédération
nationale…. ».
Benmissi observe également que le directeur technique
national (maintenu à son poste grâce au soutien du bureau fédéral) « continue
d’apposer le nom des athlètes suspendus pour dopage des athlètes classés par la
fédération pour bénéficier des stages et autres aides ».
Faisant part de ses craintes bien réelles, le membre de
l’assemblée générale alerte le président de la FAA (ainsi que les autres
destinataires de sa correspondance, n’ayons garde de l’oublier) sur ce qu’il
appréhende comme une insouciance pouvant nuire « gravement aux
athlètes par un renforcement de leurs peines de suspension » dans
un premier temps et ensuite « aux intérêts de notre pays ».
En effet, l’article 10.10.2
portant sur la « violation de l’interdiction de participation
pendant la suspension » stipule que « lorsqu’un
sportif ou une autre personne faisant l’objet d’une suspension viole l’interdiction de participation pendant
la suspension décrite à l’article
10.10.1, les résultats de cette participation sont annulés et la période de
suspension imposée initialement recommence à la date de l’infraction ».
Informée par on ne
sait quelle source, l’IAAF sanctionnera légèrement (Benmissi qui suit le dossier de près écrit
que la fédération a reçu des remontrances) la fédération algérienne
d’athlétisme. Une application stricte de l’article en question aurait dû valoir
à Larbi Bouraâda et Zahra Bouras, un recul du retour sur les pistes (juin 2015
au lieu de juin2014). La fédération certainement questionnée sur ce sujet s’est
montrée persuasive. L’IAAF ne devait certainement pas être en possession des
deux procès-verbaux que la fédération s’est de toute évidence bien gardée de
lui envoyer.
Benmissi prend soin de
rappeler, « aux honorables élus », ce qu’est le statut
d’athlètes suspendus. Un statut qui,
dans la perception juridique que nous devons en avoir, entraîne, conséquemment
à la suspension, « la perte de la qualité de membre de notre
association nationale ». Pour Benmissi, l’effet de ce statut
d’athlètes suspendus, cette perte de qualité
de membre de la fédération et de toutes les structures en dépendant étant que
« toute dépense ou aide de quelque nature que ce soit en leur faveur
constituerait un délit d’abus de biens sociaux relevant du code pénal ».
Il faut également
inclure, pour faire bonne mesure et une meilleure connaissance du contexte, la
CNAD (commission nationale anti dopage), le référent algérien de l’AMA (agence
mondiale du dopage) en Algérie dont le
fonctionnement semblerait paraitre équivoque. Elle est l’institution
algérienne en charge des missions qui lui sont dévolues réglementairement (de
par la loi) dont celles de sensibilisation, mise en place des processus de
contrôles, programmes, prélèvements, sanctions, etc. La CNAD a été créée par l’arrêté ministériel
N° 70 du 30 octobre 2011, modifié et complété par l’arrêté N° 185 du 05
décembre 2013 et par l’arrêté N° 052 du 10 juillet 2014. Elle encadre la lutte
contre le dopage en Algérie où elle a les mêmes fonctions que l’AMA vis-à-vis
du comité olympique algérien et des fédérations nationales.
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