Ecouter parler Samira
Messad, équivaut à écouter un discours incohérent qu’il faut en permanence interrompre,
recadrer pour isoler, retrouver le fil rouge de son affaire. Un fil que l’on
perd souvent tant elle passe d’un sujet à un autre, sautant d’un remerciement
ou d’une expression de gratitude à… des propos désobligeants adressés à ceux
qui, selon ses propos inlassablement répétés, seraient à l’origine de sa
situation actuelle. Il faut constamment être attentif pour comprendre les
éléments, les étapes successives de ce qui pourrait donner du sens à sa
mésaventure.
A l’image des musulmans
qui, à la Mecque jette la pierre sur Satan, dans une des étapes de la
purification, Samira Messad voue aux gémonies Ahmed Boubrit, le DTN de
la FAA relevé de ses fonctions par le nouveau président de la fédération. Elle
croit fermement qu’il est à l’origine de l’aggravation de sa suspension. Une
croyance qui s’est fortifiée depuis que celui-ci, au mois de février dernier, a
fait preuve de mépris, de condescendance réprobatrice à son égard. L’animosité
ressentie prendrait ses racines au cours des années ayant précédé la suspension
en raison du refus de la retenir en sélection nationale ou en stages de
préparation. Un refus mal compris par l’athlète prétendant qu’elle aurait pu
remporter des médailles dans les compétitions nationales de second niveau
(championnats maghrébins ou arabes). Messad n’a pas compris que la
communication n’est pas le fort du DTN.
Samira Messad est présentement un véritable
volcan qui brûle tout sur son passage, un véritable flot de lave qui cherche sa
voie. Elle est aussi comme un oued en furie qui emporte tout. Tandis qu’elle
croyait que son cauchemar était terminé, le rebondissement que fut l’aggravation
de la sanction prononcée initialement a été un choc qu’elle peine à surmonter
sachant qu’elle se considère innocente des faits qui lui sont reprochés.
Aujourd’hui, elle est
poussée par une folle envie destructrice, celle qui domine les personnes qui
n’ont plus rien à perdre puisqu’on leur a tout pris ! Le sentiment d’oppression
conjugué à celui de la vengeance ressenti par les démunis dans leurs relations
avec les nantis s’exprimant au nom de la loi. Pour Samira, ce sont 20 années de
sa vie qui sont parties….en fumée.
Samira Messad a vécu aussi,
malgré les difficultés rencontrées en si peu de temps, comme dans une sorte de cocon
artificiel. Il est vrai qu’il n’a pas été douillet et confortable. Orpheline au
début de la période de puberté, elle s’est
retrouvée, pendant toutes ces années (où un bonheur factice lui a été offert
par l’athlétisme) précédant l’Enfer actuel, dans un milieu bienveillant,
compréhensif, riche en sollicitudes. Dans une famille d’adoption.
En dépit de toutes les
attentions qui lui furent prodiguées, Samira Messad a nomadisé. Elle a connu
trois clubs de la ville de Bejaïa. Son premier club a été le MBB (où elle est
restée 10 ans), puis le CSHB et enfin l’ESJB.
Sans compter, cette année
2009 où elle a pris une licence en individuel. Des clubs quittés sur des coups
de tête que les dirigeants de ces clubs semblent avoir compris. Des dirigeants
compatissants, pleins de mansuétude pour une jeune femme déboussolée par les déboires
que la vie de tous les jours propose aux défavorisés.
Samira Messad, dont la
sensibilité est à fleur de peau, est une proie facile (avons-nous compris) aux
influences et aux discours subjectifs. Elle ne sait pas toujours faire la part
des choses. Apparemment induite en erreur par les beaux discours. Que dire
alors de ses réactions à l’emporte-pièce dans l’emportement et la confusion produits par un sentiment de révolte que l’on
sent irrépressible.
Elle reconnait que,
sur cette question de nomadisme, elle a fait des erreurs. Sans savoir qu’elle
l’avait déjà implicitement admis en relevant et en citant les actions
charitables (ramener le médecin pour soigner sa mère à la maison, l’aider
financièrement pour se déplacer afin de soigner ses blessures aussi bien à
Sétif qu’au CNMS, penser à eux lors des fêtes religieuses, ainsi qu’une
quantité de ces « petits gestes » qu’elle n’a pas honte
d’évoquer parce qu’elle en connait la valeur) et le réconfort que lui apportèrent
(au cours de cette période difficile que
fut l’olympiade 2008-2012) ceux qui furent soit les managers de clubs soit des entraineurs
(Hocine Ourabah, Oukaci, Feghouli, Ouchene, etc.).
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