Nous rappellerons,
pour revisiter la petite histoire de l’athlétisme algérien, qu’un sprinter
néo-zélandais (à moins de 10.40, de même valeur chronométrique que Mustapha
Kamel Selmi, le meilleur sprinter
algérien de la période) aurait été le premier athlète surpris dopé en Algérie.
Ce fut à l’occasion du meeting international d’athlétisme de Constantine
organisé en 1996.
L’idée de ce contrôle
anti-dopage, en ces temps aujourd’hui préhistoriques, avait été émise par feu le docteur Baba et
proposée au comité d’organisation du meeting constantinois par le DOS
(directeur de l’organisation sportive) de l’époque, Idriss Haouès annoncé (dans
les conditions que l’on connait) pour être le prochain DTN de la FAA.
Lorsque l’on examine (dans
une tentative de compréhension du cas présent) le parcours de Samira Messad, la
première remarque que nous devons objectivement
faire, est qu’il est des plus erratiques.
La seconde observation
est que son niveau de performance n’est pas celui que l’on attend habituellement du haut niveau, de celui qui
peut attirer l’attention des observateurs obnubilés par le chrono, par les
vedettes de l’athlétisme. La hurdleuse est âgée de 27 ans au moment des faits.
Ses chronos n’ont rien de bien extraordinaire.
Samira Messad est
incontestablement, au cours des quelques deux ou trois ans années qui précèdent
sa suspension, une athlète de niveau national. Pour ceux qui connaissent un peu
le milieu des haies en Algérie, elle possédait les capacités pour intégrer
(tardivement il est vrai) avec un peu d’aide et de sollicitude, la « 3ème
classe » de notre hiérarchie de l’élite nationale, objet de l’
intérêt de la défunte DTN. Cette « 3ème classe »
qui fait émerger les athlètes de club, les retire du lot, de la gangue, de la
masse des athlètes qui sont là remplissant les couloirs des stades en formant
l’armée des figurants qui assurent la présence de la discipline lorsque les
stars sont en voyages, en stages ou compétitions en Europe.
Samira est une athlète
qui appartient donc à la catégorie des « démunis », des
sans grade qui peuplent les phases finales des championnats nationaux. Elle n’a
pu évoluer normalement, favorablement. Sa progression n’a été possible qu’avec
la modeste (mais précieuse) aide des clubs bougiotes au sein desquels elle a
évolué.
Malgré cela, en dépit
d’un soutien qui ne pouvait être plus conséquent, elle n’était qu’aux portes
des sélections nationales seniors. Ainsi qu’elle le dit aujourd’hui avec cette
colère contenue car longtemps retenue, ne demandant qu’à exploser, elle
prétendait seulement, en cette année 2015, qu’à une sélection pour les championnats
d’Afrique zone 1 (championnats maghrébins) et éventuellement pour les
championnats arabes. Elle savait avoir atteint son Everest. Avec cependant,
dans un coin de l’esprit, cet espoir ténu
d’aller plus haut animant les athlètes ambitieux croyant en leurs chances de
percer si…. Samira Messad n’était pas
postulante (elle le savait trop bien) à une participation aux championnats du
monde ou aux jeux olympiques.
Quand on le recherche
dans le fameux « Top 10 », recueil maigrelet de l’élite
athlétique, le nom de Samira Messad n’est pas facile à trouver avec facilité. Elle
y figure certes mais pas autant que son talent précoce l’avait un jour laissé
entrevoir.
Avec le recul, en y
regardant bien, elle présentait le profil parfait pour en faire un bouc-émissaire,
le mouton sacrificiel de l’Aïd El Kebir, celui sur lequel « on
essuie le couteau sanglant».
Depuis 2012, la
fédération, qui est dans le viseur des instances internationales, cherche à écarter
Bliss, ce Satan, ce diable qui tourmente les créatures de Dieu comme il incita
nos parents originels (Adem et Hawa) à voir ce qu’ils ne devaient pas voir ou
plutôt en les tentant avec la Pomme…... de la facilité.
En fait, nous pensons
qu’il serait plus approprié de croire qu’il s’agissait d’éloigner l’attention
qui lui est portée. La mise en garde qui lui a été adressée par une IAAF (qui à
cause de faits identiques sur laquelle elle a fermé les yeux, sera elle aussi,
quelques mois plus tard, dans la tourmente) en est la preuve flagrante. La FAA
était attendue au tournant. Bliss est déjà dans la maison FAA. Il y sévit
depuis longtemps. « Satan » n’est-il pas le surnom
donné à un des acteurs du phénomène du dopage en Algérie ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire