mardi 25 avril 2017

Samira Messad (7) Le double discours de Bouras

En toute logique, cette déclaration du président de la FAA, évoquée dans la précédente chronique, le concerne personnellement. Elle n’implique en aucune manière les membres du bureau fédéral.
Le président de la FAA poursuit en affirmant que la FAA « respecte, comme elle l’a toujours fait, la réglementation en vigueur de l’IAAF concernant notamment les questions liées au dopage ». Il se lancera plus tard dans une longue argumentation pour illustrer la prise en charge du dopage en appliquant l’esprit de cette lutte qui serait ralentie par les insuffisances de financement. Toujours le manque de moyens alors que la pensée qui commande les  actions est engagée dans une autre direction.
Dans la suite de sa réponse à la correspondance de Benmissi,  le président de la FAA aborde le sujet des procès-verbaux  n° 4 et 5 relatifs aux réunions qui se sont respectivement tenues en juin et août 2013. Gardons en mémoire que l’interpellation de Benmissi date du 27 janvier 2014 et la réponse de Bouras du 10 mars 2014.  Dans cette réponse, Il en nie leurs contenus ou du moins il cherche une échappatoire en dénaturant le sens de l’intervention de Benmissi. Pour ce faire, Bouras invoque une erreur de transcription dont nous remarquerons qu’elle n’a pas (depuis) été corrigée.
On y apprend que ce qui dans le procès-verbal de la réunion est annoncée comme une proposition émanant du DTN « était en fait une intention des membres de la grande famille de l’athlétisme afin de permettre à Zahra Bouras et Larbi Bourrada de poursuivre leur  préparation pour qu’ils puissent aborder la compétition dans les meilleures conditions possibles, une fois leur sanction consommée ». Bouras peut-il supprimer cette lettre ?
Il est difficile de contredire les arguments de Bouras. Dont celui qui fait des deux athlètes des héros de l’athlétisme algérien « ayant porté haut le drapeau Algérien » mais qui oublie  sciemment de dire qu’en se dopant ils l’on traîné dans la boue.
Contre toute attente, Bouras   - dont l’attention particulière qu’il porte à ces deux athlètes (sa fille et l’athlète de son ami) qu’il a lui-même cités alors que Benmissi ne parlait que d’athlètes suspendus pour dopage sans donner leurs noms lui vaut d’être visé par Kamel Benmissi par la possibilité d’accusations devant la justice d’« abus de biens sociaux »   et de « conflit d’intérêt » - se lance dans une longue digression aux relents politiciens dans laquelle il fait apparaître un programme de contrôle proposé par le DTN et validé par la CNAD, « actuellement en application »  avec le souci de « combattre ce dangereux fléau au risque de gangréner nos meilleurs athlètes ».

Bouras, en adepte de l’expression « fait ce que je dis, mais ne fait pas ce que je fais », indique également que la fédération d’athlétisme est la fédération nationale qui compte le plus grand nombre de contrôles effectués à l’entraînement, en compétitions, en Algérie et à l’étranger. Ce qui est peut-être vrai mais est insuffisant, dérisoire, désopilant  lorsque Samira Messad raconte les conditions dans lesquelles se déroulent ces contrôles.
En employant la formule « des membres de la grande famille de l’athlétisme », Bouras élargit insidieusement (mais dans sa situation, cela est tout à fait normal) le nombre des partisans de la décision prise par le bureau fédéral en les faisant passer des onze membres présents à la réunion à ce qui immanquablement fait penser à une multitude alors qu’il se réduit à celui plus réduit que l’on doit voir exclusivement parmi les proches (entraineurs et dirigeants ainsi que leur cour) des athlètes.

Dans cet échange de courrier que nous avons découvert récemment, Benmissi poursuit avoir cru que la déclaration faite à ma presse était « une simple déclaration destinée à souder les rangs de la famille de l’athlétisme ». A son étonnement, cette déclaration « a été suivie d’actes concrets » qui sont rapportés dans sa correspondance. Il a le mérite de faire observer dans un cadre officiel, par écrit dans un microcosme privilégiant l’oralité qu’il s’agit d’athlètes qui,  en dépit de leurs statuts de suspendus pour des raisons de dopage, « continuent d’être pris en charge dans des stages en Algérie et à l’étranger ». 

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