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a préparation olympique, plus que toutes les autres préparations aux
compétitions mondiales, est liée aux questions monétaires. Aux beaux billets
verts des Etats-Unis ou européens qui font tourner des têtes dont on dit
pourtant qu’elles sont les plus solides du pays. Surtout ces coupures qui, sans
faire de bruit, sans se faire remarquer, passent les frontières, dans le cadre
de missions, de délégations officielles, se transforment en investissements
dans la pierre ou en placements dans les paradis fiscaux.
On ne connaitra sans soute jamais le montant exact de la préparation
olympique 2016. Le recollement, la consolidation (la commission de préparation
olympique n’est pas la seule structure susceptible de financer cette
préparation même si on lui a collé tous les stages possibles et imaginables)
des sommes dépensées pour cette préparation olympique n’est pas la première
préoccupation des décideurs, n’appartient à leurs schémas de pensées. Nous
n’avons pas connaissance d’audits financiers et comptables portant sur les
préparations des jeux olympiques (ou compétitions de haut niveau) antérieurs.
Même le montant annoncé par le président du COA nous semble loin de la
réalité. Le montant débloqué par le ministère de la jeunesse et des sports
serait de 31 milliards de centimes. La moitié de ce montant aurait déjà été
décaissée « en attendant le reste qui est en instance
d’affectation ». Le budget réel serait plus élevé puisque, selon
les déclarations du premier responsable du COA, qui reconnait ce fait, « il
faudra ajouter les moyens financiers dégagés par le COA et ses sponsors, mais
aussi le CIO». La destination de cet argent a été précisée,
il « est pour faire la préparation et non pour autre chose »
et plus précisément « aux athlètes qui peuvent remporter des
médailles ».
Larbi Bourraâda est l’athlète qui est au cœur du maelstrom déclenché
par cette préparation olympique qui prend des contours difficiles à cerner à
travers les déclarations des uns et des autres. Au moment où les différents
intervenants sont en ébullition, en confrontation médiatique, il déclare à
l’agence nationale de presse qu’il continue à s’entraîner durement à Alger et
attends « l’enveloppe financière de la part du comité olympique pour
entamer ma préparation en Espagne et au Portugal ». Incompréhensiblement, alors qu’il espère
le déblocage de cette enveloppe, celle-ci serait à sa disposition attendant
d’être retirée. Un montant variant, selon les sources, entre 32 000 et
40 000 dollars.
Bourraâda semble sûr de lui, ambitieux même : « Je vise le
podium olympique à Rio, au vu de mon niveau et de mes performances ces deux
dernières années. Je suis certain de pouvoir réaliser un exploit, mais j'ai
besoin de sérénité et de concentration totale sans aucune dispersion ».
Sauf qu’il ne dispose ni de l’une ni de l’autre et se dit inquiet quant à la réalisation
de son programme concocté par son entraîneur, Mohamed Hocine, dont on dit qu’il
fut celui de Baya Rahouli.
Le statut de
Mohamed Hocine prête aussi à confusion. Comme tout ce qui est lié à la
préparation de Bourraâda. Selon Mahour Bacha, il ne serait qu’un assistant
chargé des sauts. La FAA, reprenant sans commentaire l’information diffusée par
l’APS indiquant que Mohamed Hocine est l’entraineur de Bourraâda, ne s’insurge
pas et entretient la confusion qui nait dans les esprits.
Mahour Bacha,
sur sa page Facebook, avoue l’existence d’un diffèrent (normal et surmontable)
avec l’athlète. Il semblerait, à l’analyse des éléments d’informations
disponibles, que ce différent serait apparu avec le forfait des championnats du
monde indoor et la publication d’un commentaire attribué à Mahour Bacha,
accompagnant un article de presse sur ce sujet.
Ce commentaire,
à la fois très facétieux et déplacé (compte tenu des circonstances) lie ce
forfait à l’utilisation du meldonium, nouveau produit dopant apparu en début
d’année. On comprend que Bourraâda n’ait pas apprécié d’être ainsi torpillé par
son propre entraîneur qui, pour se dédouaner, fit paraitre un avertissement sur
sa « page officielle ». Malheureusement, Ahmed Mahour
Bacha, à ce que l’on raconte, serait réputé pour ce type de pratique destinée à
décontenancer les gêneurs.
Bourraâda bien
sûr n’a pas apprécié cet épisode qui lui rappelle de très mauvais souvenirs. En
2012, sa progression a été interrompue par un contrôle antidopage positif sur
lequel il ne s’est jamais (à notre connaissance) exprimé. A ce que nous savons,
il ne serait pas du genre à épancher ses états d’âmes dans les journaux.
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