mardi 3 mai 2016

Préparation olympique (5), En quête de signes

D
ans la communication, comme dans toutes les activités humaines, du sens peut naître de peu, d’indices, de traces, de marques qu’il faut simplement chercher (ou trouver) pour comprendre. Comme l’homme de Neandertal ou les Peaux Rouges, ces Indiens des bandes dessinées et des westerns, l’être humain a toujours été en quête de signes indiquant la présence d’une proie à tuer ou d’un prédateur à éviter.
Un seul signe n’est pas suffisant pour donner du sens. Plusieurs le permettent. L’analyse de ces signes et du résultat qui en résulte est la sémiologie qui en sciences médicales recensent les symptômes pour diagnostiquer la maladie. En communication, plus que dans les autres domaines, tous les éléments y compris les images, les photos et caricatures, les légendes  ainsi les que mots (noms, adjectifs, expressions, phrases, paragraphes, etc.) participant à l’analyse du discours, relèvent de sa sémiologie.
Le mandat fédéral qui s’achève a débuté sous de mauvais auspices qui conduiront à une gestion très approximative des athlètes de haut niveau. A ce sujet, nous rappellerons la manière plus que chaotique avec laquelle a été menée la participation de Toufik Makhloufi (dont on n’espérait pas qu’il aille en finale) aux jeux olympiques de Londres. Le comportement de l’athlète (et de la délégation également) a fait planer des doutes et à susciter des commentaires fâcheux sur sa participation à la finale du 1 500, sur l’imbroglio médical et son abandon inintelligent sur le 800 mètres qui a précédé la course (Makhloufi était inscrit sur 800 et 1 500) et les insinuations de dopage.
Depuis, Toufik Makhloufi est au cœur de multiples polémiques. Ne soyons pas dupes. Le champion olympique n’est pas un enfant de cœur se laissant marcher sur les pieds. Il est allé à bonne école. Celle du Mouloudia et de l’équipe nationale. Son titre olympique a été suivi par une année quasiment sabbatique provoquée, selon des informations divergentes, par une blessure ou par une maladie. Personne ne semble connaitre la réalité qui n’intéresse véritablement personne.  
La biographie à écrire de Toufik Makhloufi est riche en débats âpres et en protagonistes de haut rang : le champion olympique, le précédent ministre de la jeunesse et des sports, le président du Comité Olympique Algérien, les responsables de la FAA dans un premier temps (hiver 2014). Puis, une année plus tard (hiver 2015), le coach Philippe Dupont est venu s’ajouter au tour de table. Sans omettre la presse qui ne pouvait manquer (ou attiser) le déballage de linge sale d’une « famille » sportive se déchirant à grands coups de dents.
Les péripéties qataries de la préparation d’Abdelmalek Lahoulou, confirment en grande partie nos analyses de l’époque. La fédération, ses responsables en relation avec ceux des instances sportives nationales, sans qu’il n’y paraisse,  a été le pivot des ratages successifs.  
Souvenons-nous du début de la préparation en vue des championnats du monde Pékin perturbé et retardé par une histoire d’entraîneur qui n’aurait pas obtenu l’agrément de la fédération, de l’obligation qui lui aurait été faite d’être accompagné par un autre entraineur désigné par elle pour un stage à l’étranger  dont le lieu a changé au motif que le hôtel retenu ne serait digne du standing de notre champion (ou des responsables de la FAA ?), de l’exigence par la fédération de la désignation d’un de ses membres (le DTN) pour se rendre aux Etats Unis en transportant dans une mallette quelques 200 000 euros en billets de banque pour régler des factures, de la signature d’une convention de coaching avec Philippe Dupont un semestre avant les championnats du monde. C’est-à-dire toute une série de situations perturbantes qui, jusqu’à maintenant, n’est pas totalement élucidée et dont on peut supposer qu’elle est (en partie) à l’origine de l’échec chinois.
Si l’on devait évoquer le début de la présente saison, on se doit de rappeler le coup de gueule du coach français qui s’était irrité d’une lourdeur en matière d’obtention du visa Schengen qui aurait fait rater à T. Makhloufi un stage au Portugal en compagnie des meilleurs coureurs de demi-fond français dont le coach à la charge. Un épisode qui a permis de dévoiler un certain nombre d’informations restées jusque-là confidentielles et qui furent livrées en pâture aux lecteurs d’un site français spécialisé en athlétisme avant qu’elles ne soient communiquées aux lecteurs algériens.


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