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out le pays baigne dans le « conspirationnisme »,
les « redressements » et la « main
étrangère ». Ce phénomène social n’a rien d’exceptionnel lorsque
l’on se situe dans le caractère universaliste de la « théorie du
complot » qui s’engouffre dans toutes les activités humaines et
qui a bon dos lorsqu’il s’agit d’expliquer certaines situations anormales,
quelquefois inexplicables en l’absence d’éléments probants d’appréciation.
Amar et Zahra Bouras sont rentrés
précipitamment du Bénin où l’athlète devait participer aux 800 mètres des
championnats d’Afrique avec la ferme ambition de conserver le titre conquis
deux ans plus tôt. Zahra est en forme, elle avait, quelques jours plutôt, provoqué
une petite effervescence dans les milieux de l’athlétisme en se rapprochant du
record national de la distance détenu par Hassiba Boulmerka. Un record vieux de
deux décennies ! Un chrono ayant de la valeur au niveau mondial.
Remportant la victoire au
cours de deux meetings disputés (les 5 et 9 juin 2012) en France, elle devrait
selon les supputations des pronostiqueurs de la fédération algérienne
d’athlétisme conserver son titre continental et profiter de la rude concurrence
des athlètes kenyanes et sud-africaines pour enfin devancer la championne du
monde et olympique.
Vingt années après, Amar
Bouras, par la victoire de sa fille - dont il a pris en charge son entraînement
depuis quelques semaines (suite la rupture fracassante et encore inexpliquée
avec l’entraineur qui l’avait coaché pendant 10 ans, à savoir Ahmed Mahour Bacha,
ami de longue date du père)- pourrait renouer avec les fonctions officielles au
sein de la FAA dont celle de président de l’instance nationale.
Une victoire de sa fille,
accompagnée de surcroit d’un record (et pourquoi pas d’une place de finaliste
et, mieux encore d’une médaille, aux jeux olympiques de Londres) lui ouvrirait
la possibilité de s’installer dans un fauteuil trop brièvement occupé (deux
ans). Lui qui rêve aussi de devenir le plus grand entraîneur de tous les temps.
Moins d’une semaine après
leur retour, un quotidien appartenant à un magnat de la construction, proche
des décideurs politiques, note, en introduction à un article consacré à la
plainte contre X déposée par Zahra Bouras et Larbi Bourraâda bien esseulé qui
s’accroche au wagon, qu’ « Il
y a de fortes présomption sur cette hypothèse qui crédite plus que jamais la
thèse d'un complot visant à détruire ces deux athlètes et à travers eux
exécuter un règlement de comptes au sein d'une discipline minée par les luttes
de clans depuis quelques années déjà ».
Il est également affirmé que,
selon Amar Bouras, « sa fille est victime soit d'une machination
sordide soit d'une malencontreuse infection du laboratoire fabricant des acides
aminés qui sont de simples vitamines que tous les athlètes du monde prennent et
qui ne sont nullement interdits par les instances internationales du sport ».
L’opinion de Bouras a le double
mérite de la clarté et de désigner un éventuel fauteur de trouble en la
personne d’Ahmed Mahour Bacha. Notons également qu’Amar Bouras ne reconnait que
la consommation de vitamines et que, déjà du temps de Hassiba Boulmerka, il
préconisait la préparation biologique.
En 1989, à l’occasion des
championnats d’Algérie Open, dans les tribunes du Stade du 17 juin (stade
Chahid Hamlaoui aujourd’hui) de Constantine, il avait spécifié, lors d’un
entretien qu’il nous avait accordé (publié dans les colonnes d’ « El
Hadef »), qu’il entendait par ce terme la complémentation
alimentaire. En juin 2012, il précise que «C'est le seul et unique produit que
Zahra a pris sous contrôle de son ex-entraîneur et il ne fait l'objet d'aucune
restriction car il s'agit de vitamines».
Réda Arezki Megdoud a été
contrôlé positif au Stanozolol (le même produit que Zahra Bouras et Larbi
Bourraâda) lors d’une compétition qui se disputa à Namur en Belgique environ un
mois avant que ne soit connu le dopage des deux athlètes ayant été entraînés
par Mahour Bacha. Zahra Bouras à Montreuil et à Villeneuve d’Ascq et Larbi
Bourraâda à Rehlingen (Allemagne). Les trois furent pris dans des compétitions
se déroulant à l’étranger.
Notre confrère remarque, certainement à l’invitation
d’Amar Bouras, que le contrôle positif de Megdoud « était passé
presqu'inaperçu » si ce n’est que le soir même l’information avait
été publiée sur Facebook par « un mystérieux internaute, anonyme
évidemment » et dont nous constatons aujourd’hui qu’il n’a pas été
découvert. Un internaute dont nous devons supposer qu’il était bien introduit
dans les coulisses de la FAA pour avoir connaissance d’une telle information au
moment le jour elle parvient
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