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e docteur Zerguini, après avoir mis en cause le staff médical des
clubs et de la fédération, s’en prend, sans mettre de gants, au staff technique
de l’athlète Zahra Bouras dont il commente, rappelons-le, une déclaration à la
presse . Sans toutefois citer nommément les deux entraîneurs qui ont eu charge
sa préparation.
De nombreux indices permettent cependant
d’affirmer qu’il est fait allusion à Amar Bouras et Ahmed Mahour Bacha, lorsqu’il
met en cause l’entourage des athlètes, ces personnes qui « ne
sont pourtant pas des novices » et qui « ont accompagné certains de nos talents
jusqu’au plus haut niveau mondial ». Les deux entraîneurs ont encadré des athlètes
médaillés des championnats du monde d’athlétisme de Tokyo (1991). Il leur
reproche à demi-mots de ne pas avoir fait expertiser ces produits par des « laboratoires
spécialisés nationaux performants qui existent, afin d’éviter toute mauvaise
surprise ».
Indirectement, il apporte une réplique contradictoire à Mahour Bacha
qui proposait lui, pour innocenter les
deux athlètes (Zahra Bouras et Larbi Bouraâda) "d'ouvrir une
enquête, en envoyant tous les produits utilisés par l'ensemble de nos athlètes
aux laboratoires de Paris et Cologne afin d'en contrôler l'exacte composition".
Il rétorque que cette expertise doit avoir lieu avant la consommation des
produits. Le commentaire qui suit est imparable. Faisant appel au principe de précaution, le docteur
Zerguini observe que : « une fois que le mal est fait, que de
superbes jeunes athlètes ont été sacrifiés, toutes les tentatives lamentables
d’excuser l’inexcusable ne servent plus à rien. Il est de même tout à fait
inutile, dérisoire et saugrenu, comme il a pu être proposé çà et là ».
Les arguments de la défense de l’athlète et de son entourage ayant été
démontés, le docteur Zerguini, pour conclure cet aspect, remet sur ses pieds le
processus de contrôle anti-dopage (que le duo Amar Bouras- Mahour Bacha voulait
renverser dans une dialectique d’inspiration marxienne) en constatant que « le dopage est,
par définition, prouvé par l’analyse de l’échantillon biologique d’un athlète ».
Le dopage se traduit par la présence de produits interdits dans l’organisme de
l’athlète. L’analyse ne porte pas contrairement à leurs invocations (dont nous
dirons qu’elles sont à vocation médiatique, destinées en fin de compte au grand
public) contrairement à leur souhait de manipuler la démarche scientifique et
les procédures « l’analyse d’un produit qui serait identique aux
produits que cet athlète consommerait d’habitude ».
Le médecin du football démontre le ridicule de l’affirmation qui
voudrait inverser le processus d’analyse. Il relève la lourdeur d’un processus
que nos deux entraîneurs voudraient
imposer qui serait alors indéniablement à l’avantage des fraudeurs. Un
processus qui ferait que tous les laboratoires accrédités par l’Agence Mondiale
Antidopage seraient dans l’obligation d’analyser tous les produits consommés
par tous les athlètes du monde soupçonnés de dopage, d’assurer la garde
précieuse (sous scellé et sous contrôle d’huissiers) « des petits
restes de compléments nutritionnels, et pourquoi pas de repas, de boissons ou
de friandises, consommés par tous les athlètes de la planète ». On
voit que l’approche proposée par Mahour Bacha contrevient aux principes de la
procédure appliquée.
Nous observerons, dans un souci d’équité, que la démarche préconisée
(analyse de produits postérieurement à un contrôle positif) a été mise en œuvre
dans certains cas récents (2015) de dopage avéré lorsque l’athlète soupçonné de
dopage était sous un traitement prescrit par un médecin, c'est-à-dire un genre
d’AUT (autorisation à usage thérapeutique). La presse spécialisée décrit
quelques situations de ce genre enregistrées en France et sanctionnées par
l’AFLD (agence française de lutte contre le dopage) où l’athlète a prolongé, de
son propre chef, la durée de traitement.
S’étant demandé si les contrôles positifs sont
« acte de malveillance, négligence coupable ou amateurisme déliquescent
? », le docteur Zerguini
termine son commentaire par une autre question : «
Et si ce n’était finalement que la conséquence au sein de notre sport d’une
banalisation rampante de la médiocrité ambiante ?… »
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