Dans l’esprit de Zahra
Bouras, alors que se disputent les jeux olympiques de Londres, l’idée du
complot est présente dans son esprit. Sans doute suggérée implicitement par les
propos et les actes de ses proches et de ce qui fut son groupe d’entraînement
avec Ahmed Mahour Bacha. Un milieu qui depuis longtemps baigne dans cette
ambiance de complot.
On peut penser que c’est pour
cette raison alors que tout et tous accusent celui qui fut son entraîneur
(alors qu’il ne l’est plus que c’est Amar Bouras, son père, qui a pris la
relève), elle n’en veut pas à son ancien coach qu’elle a quitté depuis déjà
plusieurs mois. Cependant, dans son esprit et dans ses déclarations à la
presse, elle établit inconsciemment un
lien entre la thèse de l’ajout du produit dopant et les injections de ce que
Mahour Bacha affirmait être « des amino plasma qui sont des acides
aminés ».
Dans une
tentative de compréhension des faits, elle avoue avoir pensé qu'on lui avait
injecté à « mon insu un produit pour me rendre plus performante ».
Toujours et encore des injections.
Toutefois, contrairement à ceux qui accusent Mahour Bacha, elle ne croit pas à
sa culpabilité. Pour cette diplômée en langues étrangères, le fait que Larbi
Bourraâda ait été lui aussi contrôlé positif au même produit, serait une
démonstration des soupçons de contamination et de machination. En ce temps-là
(à quelques exceptions près) dans les milieux de l’athlétisme, le dopage est
perçu comme un acte individuel. Ce n’est que plus tard que des lanceurs
d’alerte, précédemment impliqués dans le dopage, et les instances de lutte
contre le dopage (IAAF et AMA) montreront qu’il peut faire partie d’un système
organisé pour booster les performances des athlètes. Nous noterons, que pour la
défense de son ancien entraîneur, elle met en avant la manie qu’il aurait « de
toujours tout vérifier ce qu'il me faisait prendre, de peur que cela ne soit
néfaste à ma santé ».
Mais, tout n’étant pas
vraiment clair dans son esprit et pour éloigner tous doutes, elle déposa
plainte contre X en invoquant l’empoisonnement car, dit-elle, « je
considère que ce qui m'a été injecté est très dangereux pour ma santé ».
Une plainte que beaucoup ont considérée comme visant Mahour Bacha.
Pour expliquer le dépôt de
plainte, elle décrit ce qui semble avoir été les effets des injections.
Ecoutons-la : « Quand une fille de mon âge a un dérèglement de
cycle de cinq mois, un dérèglement hormonal, une forte pilosité, de l'acné,
ajoutez à cela des problèmes de foie, de rein et qu'elle apprend que le produit
qui lui a été injecté par voie intraveineuse pouvait provoquer un dessèchement
des veines et causer sa mort, je trouve tout à fait normal que je dépose une
plainte. Mahour Bacha a fait preuve de beaucoup de négligence».
Pourtant, ce ne sont pas ces
symptômes dont elle a certainement pris conscience qu’après son contrôle
positif qui l’ont mené à quitter le groupe d’entraînement de Mahour Bacha. Bien
qu’elle ait affirmé dans un premier temps que la séparation a été motivée par
« un besoin de changer d’air », « de
connaître d'autres entraîneurs » après dix ans de travail dans le
groupe, elle se laisse à dire que « l'ambiance s'était
dégradée » du fait que Mahour Bacha était devenu instable,
préoccupé par ses affaires familiales qu’il cumulait plusieurs fonction, celle
d’entraîneur, de médecin et de masseur.
C’est à ce moment de la narration
que l’on apprend que la séparation « fut houleuse ». La
séparation n’ayant pas eu lieu dans les meilleurs termes, elle comprend
qu’il n’ait pas cherché à la contacter après la sanction. Son ancien
mentor sachant qu’en plus, elle ne veut pas lui adresser la parole.
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