vendredi 24 juin 2016

Dans le rétro (14), Une fin en queue de poisson

D
ans l’affaire de dopage dans laquelle ont été impliqués  Zahra Bouras et Larbi Bourraâda, celui-ci n’a que peu d’importance. Un peu plus que Réda Arezki Megdoud dont on ne fait quasiment jamais cas. Larbi Bourraâda n’existe lui qu’en association avec Zahra Bouras avec laquelle il est lié parce qu’il a été en premier lieu entraîné par Ahmed Mahour Bacha. Il apparait également  en raison de leurs suspensions quasi-simultanées pour avoir été contrôlés positifs à quelques jours d’intervalle tous les deux lors de compétitions se déroulant à l’étranger. On pourrait ajouter que lors de ces meetings tous les deux ont réalisés leurs meilleures personnelles (agrémenté d’un record d’Afrique du décathlon pour Bourraâda) qui furent bien évidemment annulées. Autre élément commun, ils ont été cités dans le même communiqué de la fédération algérienne d’athlétisme. Le communiqué annonçant leurs suspensions conservatoires. Des sanctions suivies par un dépôt de plainte contre X qui nous semble être la fin du parcours commun.

Après, plus personne n’entend parler de lui sauf pour des histoires de stages de préparation qu’il aurait suivi (quelquefois clandestinement) qui ont permis à certains d’en profiter pour dénoncer les dérives fédérales.
L’affaire Bouras, ainsi que l’affirmait notre confrère, pouvait commencer. Et….. se boucler à peine après avoir débuté. Amar Bouras s’est démené pour défendre sa fille. Pour cela, il a contacté, pourrait-on dire, presque  tous les organes de presse. A l’agence nationale de presse, il déclara que  «en attendant l’enquête qui sera diligentée par le ministère de la Jeunesse et des sports, la Fédération algérienne d’athlétisme (FAA) et le Comité olympique algérien (COA), Zahra Bouras a porté plainte contre X pour empoisonnement».

Trois enquêtes, à en croire Amar Bouras, devraient être ouvertes. Sans compter celle qui découle du dépôt de plainte. Extraordinairement, à notre connaissance, aucune des enquêtes n’a aboutie. D’ailleurs les enquêtes sportives le pouvaient-elles  dans ce microcosme que Zahra Bouras décrivit.

Interrogée par un journaliste sur les marques de soutien apporté par les « instances de la fédération d’athlétisme », elle relata ce qui s’était passé dans les jours qui suivirent son retour du Bénin et les réactions des uns et des autres et déclara « je pense que les responsables de la Fédération ne savaient pas comment réagir. Ils ne sont pas préparés à gérer ce genre de problème. D'ailleurs, je n'ai rencontré M. Belhadjoudja (Ndr : Le président de la FAA en poste au moment des faits) que 48 heures après mon retour du Bénin ». L’incompétence, l’incapacité de la FAA sont ainsi relevés par une athlète prise à défaut de tricherie.  Elle précisa aussi (ce qui est aussi significatif)  qu’en revanche elle avait  « été reçue, à sa demande, par le secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des Sports, qui m'a manifesté son soutien ».

Amar Bouras était plus précautionneux. A l’agence nationale de presse (APS), après avoir évoquée les enquêtes qui seront diligentées par les instances sportives (MJS, FAA, COA), il observe qu’ « Il faut attendre les résultats de la contre-expertise pour se fixer sur la suite à donner à cette affaire». Les contre-expertises ayant dû confirmées les résultats de l’échantillon A, on suppose que le dossier a été clos.

Cela n’empêcha pas que le médecin de la fédération fut incriminé dans cette affaire. Il fut accusé un temps d’avoir délivré aux athlètes  des comprimés qui les auraient rendus positifs. Un changement de défense assez énigmatique puisque dès le début les Bouras avaient mis en cause une contamination des injections pratiquées par Mahour Bacha. Et là, on change de mode opératoire.  On passe d’injections à ingestion de comprimés avec une certitude (en arrière-plan) que les injections ne furent pas contaminées. Ces comprimés multicolores que d’anciens athlètes transportaient dans leurs sacs de sport.

Quant à la « théorie du complot », jusqu’à plus ample informé, elle ne semble pas avoir été retenue par les autorités enquêtrices. Du côté de la FAA, depuis début 2013, le silence règne sur cette affaire. Amar Bouras, élu à la tête de la fédération, semble avoir oublié les préoccupations qu’il mettait en avant lorsqu’il était en retrait.
 Des échos qui nous sont parvenus laissent entendre qu’il s’est désengagé de l’affaire et qu’il s’est désolidarisé de sa fille arguant que si problème il y a, c’est entre elle et Mahour Bacha. Les amitiés sont plus fortes que la famille. Surtout, si l’on croit les médisances, que Cuba est au cœur de l’imbroglio

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