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eudi dernier, les membres de la commission indépendant de l’AMA
donnait une conférence de presse à Munich, dans le fief de l’enquêteur allemand,
et dévoilait la seconde partie tant attendue du rapport de ses investigations.
Cette rencontre avec la presse mondiale a permis aussi à la procureure
française chargée de l’enquête sur les agissements du groupe de responsables de
l’IAAF mis en examen de faire un point d’étape sur le traitement du dossier de
corruption, d’extorsions de fonds et de blanchiment d’argent pris en charge par
la justice française.
Attendue de pied ferme par les journalistes, cette conférence de
presse a accouché d’une souris. Rien de bien nouveau sur le dopage dans
d’autres nations citées et qui, pour l’instant, s’en tirent à bon compte
puisque la commission indépendante mise sur pied par l’AMA n’avait qu’une
mission : enquêter et examiner les accusations de dopage portées contre
les athlètes russes et la fédération de ce pays. Rien d’autre. Mais, d’autres
commissions pourraient être mises sur pied pour remettre de l’ordre.
Comme on aurait pu s’en douter, la deuxième partie du rapport a servi
simplement à enfoncer un peu plus l’ancien président de l’IAAF, le Sénégalais
Lamine Diack, qui aurait été le pivot d’un système de gouvernance parallèle de
l’instance faîtière de l’athlétisme. Un système se réduisant, dans l’état
actuel des fuites provenant du parquet financier national français alimentant
les colonnes de notre confrère « Le Monde » (qui avait
publié la veille de la rencontre l’essentiel du rapport de la commission de
l’AMA et des éléments constitutifs du dossier judiciaire) et des déclarations
du trio de la commission AMA qui les ont en quelque sorte officialisées, à un
groupe népotique se limitant à trois membres de la famille Diack et à des
comparses grassement rémunérés pour occulter des passeports biologiques
d’athlètes présentant des profils anormaux en contrepartie de véritables
fortunes : 450 000 euros pour Liliya Shobukhova et 500 000 euros
(la totalité des primes reçues) pour la Turque Asli Alptekin (championne
olympique du 1 500 de Londres 2012) qui, refusant de passer à la caisse et
de se soumettre, écopa de 8 ans de suspension.
Le rapport a donc évacué toutes les informations et suspicions de tous
genres pesant sur d’autres responsables de l’IAAF (dont l’actuel président
Sébastian Coe impliqué dans un conflit d’intérêts ne concernant pas directement
l’AMA et l’IAAF mais relève dorénavant de la justice française mais touché par
les agissements de son compatriote et actuel bras droit, son chef de cabinet à
la présidence de l’IAAF)) et des fédérations nationales visées suite au
nombreux cas de dopages enregistrés dans leurs rangs. C’est ainsi que le Maroc
est perçu aujourd’hui comme une nation où, en plus des pratiques de dopage
fortement référencées dans la liste des interdits de compétitions (aussi bien à
travers ses athlètes que ceux concourant pour d’autres pays tels que la France,
la Belgique, l’Espagne ou le Qatar), la corruption à la manière russe serait
développée.
Des indiscrétions laissent à penser que l’athlétisme algérien ne
serait pas indemne. Les cas médiatisés sont certes peu nombreux (trois en 2012,
dont la fille de l’actuel président de la FAA et le 5ème du
décathlon des championnats du monde de Pékin et 2 autres l’été dernier sur
lesquels six mois après aucune information n’a été diffusée). Mais, les gorges
chaudes proches de la FAA susurrent que le dossier dopage serait lié aussi à
celui de la mauvaise gestion de la fédération et à des conflits d’intérêts. On
ne se gêne guère pour affirmer que la délégation algérienne serait revenue des championnats du monde de
Moscou (2013) avec une pharmacie (valeur 3 000 euros) comprenant des
produits interdits et que cette facture, ainsi que d’autres dysfonctionnements,
n’auraient pas permis la certification du bilan financier de l’année 2013. Une
affaire dont on dit qu’elle serait pendante tant au niveau du ministère de la
jeunesse et des sports que de la justice.
Pour corser le tout, la gestion des cas de dopage de 2012 par la
fédération algérienne (prise en charge des athlètes et participations des
athlètes dopés à des stages, sur le territoire national et l’étranger,
organisés et financés par les deniers publics) aurait valu une mise en garde de
l’IAAF, indiquant par là même que malgré ses dérives, elle garde un œil pointé
sur l’athlétisme algérien.
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