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epuis l’intrusion de l’argent dans l’athlétisme, depuis que les
contrats de sponsoring contractés avec les plus importantes entreprises
publiques d’énergie (Sonatrach, Sonelgaz) et de téléphonie mobile (Mobilis)
alimentent généreusement les caisses de la fédération algérienne d’athlétisme, la
première des disciplines olympiques connait un repli qui alarme ceux qui furent
ses valeurs les plus sures. Les Hassiba Boulmerka, les frères Morceli
(Nouredinne et Abderrahmane) ne se sont pas tus mais leurs voix ne portent
guère. Que dire alors de celles des autres qui n’ont pas la même notoriété, la
même aura en dehors du milieu, en dehors des stades !
Hassiba Boulmerka, dans une de ses interventions fracassantes, a mis
le doigt sur ce qui est, de ce son point de vue, le mal de l’athlétisme
national, la régression phénoménale du nombre de licenciés qui ne serait plus que de 3 000 après
avoir été de 30 000 à l’époque où elle et Morceli remportaient victoire
sur victoire. A l’international, SVP ! Ces données statistiques
démontreraient la désaffection du « peuple sportif » vis-à-vis de
la discipline reine de l’olympisme.
La profusion monétaire sert l’athlétisme algérien. Comment cela ne
serait-il pas le cas dans un monde où l’argent est devenu incontournable et où
les commissions et les pourcentages soulèvent le monde ? La politique de
la FAA est de protéger les compétitions existantes et d’en créer d’autres. Nous
reconnaitrons que c’est la manne fédérale qui a permis à certains compétitions
de conserver leurs prestiges, de ne pas être à la traîne quand les athlètes
sont devenus (comme le sont les footballeurs) des mercenaires, des chasseurs
de…. primes qui ne remplissent leurs poches que s’ils réussissent des résultats.
Et ceux-là sont peu nombreux. L’athlétisme, contrairement au sport-roi, n’offre
pas de rémunérations mirobolantes. Dans le meilleur des cas, des indemnités
mensuelles appelées d’ailleurs à disparaitre avec la nouvelle réglementation
qui interdit aux clubs sportifs amateurs (ce qui est le statut de toutes les
sections et clubs d’athlétisme) de verser des indemnités et autres
rémunérations aux sportifs amateurs.
Les compétitions concernées par ces subventions fédérales sont
essentiellement les courses sur routes et les cross country. Ce qui dans
d’autres pays sont les courses hors stades qui ne sont pas la préoccupation première
des fédérations mais d’entreprises commerciales rentabilisant par tous les
moyens leurs manifestations. Nous avons cru comprendre que l’athlétisme (les
compétitions se déroulant dans les stades), même s’il a réussi à délocaliser
quelques meetings à l’intérieur du pays, n’est pas aussi rémunérateur. Ce ne
serait en fait qu’une illusion, un mirage servant à distribuer quelques miettes
à des athlètes en devenir et peu considérés par les instances fédérales. Des
seconds couteaux qui ne perceront jamais parce que jamais réellement aidés. La
perception fédérale est de jeter de la poudre aux yeux, de tenter de faire
croire qu’elle prend en charge les jeunes talents en leur proposant, de temps à
autre, un regroupement prétendument national. Alors que l’essentiel de la prise
en charge des jeunes talents, nous affirme des gens sérieux, est à porter au
crédit du comité olympique algérien qui s’intéresse aux cadets et cadettes
potentiellement sélectionnables pour les jeux (africains et olympiques) de la
jeunesse.
Les gorges chaudes de l’athlétisme, des opposants à la politique
fédérale et à ceux qui composent les instances fédérales, ces voix qui ne
veulent pas se taire et propagent des informations outrageantes pour cette
discipline malmenée et stigmatisée par le comportements des plus hautes
dirigeants de la fédération internationale en butte à des affaires de
corruption, de blanchiment d’argent, d’extorsions de fonds et de conflits
d’intérêts. Ainsi que nous l’avons écrit dernièrement, beaucoup de commentaires
portent sur l’implication de certains responsables fédéraux dans le silence qui
entoure de nombreux cas de dopage ce qui
permettrait de protéger des athlètes susceptibles d’être bannis à vie des rangs
de la discipline et qui donc profiteraient de ce temps de latence pour gonfler
(en dinars et en euros) leurs comptes.
Ce qui est étrange est cette réflexion que l’on entend malheureusement
souvent : où vont les 25 milliards de budget que l’on ne voit pas sur le
terrain ?
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