vendredi 8 janvier 2016

La fable du football, Tous les rôles y sont distribués


L
a planète du football algérien, telle qu’elle se présente ces derniers temps, pourrait être un  sujet d’inspiration pour les conteurs et les fabulistes. Esope, La Fontaine et tant d’autres de leurs compères à l’imagination fertile y percevraient ce que nous lecteurs  ne voyons pas et que les observateurs patentés feignent de ne pas déceler dans les informations proposées quotidiennement dans les titres de la presse. Cet univers, digne des films de fiction et de séries de télévision à rallonge, offre une multiplicité de scenarii attribuant aux volatiles de la basse-cour footballistique les plus beaux rôles qui soient.
Le monde du football algérien n’est plus celui de l’humble homo sapiens courant à  la poursuite d’une sphère libérant, dans chacune de ses rotations, des bouts rectangulaires de papier multicolore. Il est celui de la  pratique d’un jeu qui rapporte beaucoup à tous ceux qui y prennent part, Pendant ce temps, des primates trônent muets, sourds et aveugles, confortablement installés dans les tribunes officielles tandis que les commentateurs de profession sont placés dans un espace contingenté proposant des conditions à la dimension de la considération accordée par ceux qu’ils encensent sans fin, se voient offrir hebdomadairement des spectacles insipides.
Les organismes génétiquement modifiés s’ébattent. Les aras beaux parleurs tiennent des discours sans queue ni tête, disant une chose et son contraire, ressassés chaque été et chaque hiver que Dieu fait, partageant la beauté du ramage avec le roucoulement des pigeons et des colombes,  disputant le plumage mirifique aux paons exhibant leurs roues dans l’arène médiatique. Pendant ce temps, les coqs, rois de la basse-cour, se dressent sur leurs ergots défiant leurs contradicteurs, menaçant des foudres de Jupiter les poules qui ont perdu leurs dents.
C’est le spectacle offert par les mercato, cette période où sont sensé s’interrompre les exhibitions footballistiques pour céder la place à des assauts haut en verbe repoussant les limites de la raison à des frontières inimaginables et que reprennent ouvertement des négociations jamais réellement interrompues. Pendant que les agents de joueurs font leur métier très rémunérateur d’intermédiaires entre les joueurs qu’ils représentent et les dirigeants attirés par les charmes exposés voire proposés, quelques uns parmi les dirigeants font monter les enchères ou crient insolemment qu’ils ne laisseront pas passer ce qu’ils se plaisent à décrire comme des attentats à la morale sportive qu’eux-mêmes, en d’autres circonstances profitables à des intérêts jamais clairement définis, ont allégrement violée, en se lançant  dans une pathétique parodie du « No pasaran»  cri et hymne célèbre et historique des volontaires des brigades internationales en lutte contre les franquistes et leurs alliés vêtus de chemises noires nazies et brunes fascistes.
Ce sont souvent des maîtres Renard qui lissent voluptueusement leurs pelisses. Ils vouent aux gémonies leurs détracteurs et profitent de leurs positions dominatrices et esclavagistes pour harceler leurs sujets corvéables à merci transformés, malgré eux, en dépit ou peut être surtout à cause de la médiatisation qui les entoure, en immigrants clandestins dépourvus de permis de travail et de carte de séjour et que l’on déloge sans pitié. Une rengaine qui fait fureur cet hiver dans les rangs des joueurs étrangers qui ne se sentent plus désirés depuis que la réglementation ne leur permet plus de faire fructifier leurs talents sur les terrains.

Ce sont les mêmes ou leurs semblables qui, hier dans un besoin pressant de renfort de bonne et très bonne qualité (lorsqu’il fallait justifier les coups de cœur de recrues exotiques), ont accepté des clauses juridiques jugées normales pour l’apposition d’une signature sur un contrat bétonné et qui les trouvent aujourd’hui inacceptables quand le vent a tourné. L’aveu implicite de l’existence d’une gestion des contrats à géométrie variable selon que l’accompagnateur du joueur soit enthousiasmé par sa commission ou qu’il s’agisse d’un vieux loup des négociations contractuelles en pays étrangers se satisfaisant uniquement des contrats FIFA sécurisant ses poulains.           

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