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a planète du football algérien, telle qu’elle se présente ces derniers
temps, pourrait être un sujet
d’inspiration pour les conteurs et les fabulistes. Esope, La Fontaine et tant
d’autres de leurs compères à l’imagination fertile y percevraient ce que nous
lecteurs ne voyons pas et que les
observateurs patentés feignent de ne pas déceler dans les informations proposées
quotidiennement dans les titres de la presse. Cet univers, digne des films de
fiction et de séries de télévision à rallonge, offre une multiplicité de
scenarii attribuant aux volatiles de la basse-cour footballistique les plus
beaux rôles qui soient.
Le monde du football algérien n’est plus celui de l’humble homo
sapiens courant à la poursuite d’une
sphère libérant, dans chacune de ses rotations, des bouts rectangulaires de
papier multicolore. Il est celui de la pratique
d’un jeu qui rapporte beaucoup à tous ceux qui y prennent part, Pendant ce
temps, des primates trônent muets, sourds et aveugles, confortablement
installés dans les tribunes officielles tandis que les commentateurs de
profession sont placés dans un espace contingenté proposant des conditions à la
dimension de la considération accordée par ceux qu’ils encensent sans fin, se
voient offrir hebdomadairement des spectacles insipides.
Les organismes génétiquement modifiés s’ébattent. Les aras beaux
parleurs tiennent des discours sans queue ni tête, disant une chose et son
contraire, ressassés chaque été et chaque hiver que Dieu fait, partageant la
beauté du ramage avec le roucoulement des pigeons et des colombes, disputant le plumage mirifique aux paons
exhibant leurs roues dans l’arène médiatique. Pendant ce temps, les coqs, rois
de la basse-cour, se dressent sur leurs ergots défiant leurs contradicteurs, menaçant
des foudres de Jupiter les poules qui ont perdu leurs dents.
C’est le spectacle offert par les mercato, cette période où sont sensé
s’interrompre les exhibitions footballistiques pour céder la place à des
assauts haut en verbe repoussant les limites de la raison à des frontières
inimaginables et que reprennent ouvertement des négociations jamais réellement
interrompues. Pendant que les agents de joueurs font leur métier très
rémunérateur d’intermédiaires entre les joueurs qu’ils représentent et les
dirigeants attirés par les charmes exposés voire proposés, quelques uns parmi
les dirigeants font monter les enchères ou crient insolemment qu’ils ne
laisseront pas passer ce qu’ils se plaisent à décrire comme des attentats à la
morale sportive qu’eux-mêmes, en d’autres circonstances profitables à des
intérêts jamais clairement définis, ont allégrement violée, en se lançant dans une pathétique parodie du « No
pasaran» cri et hymne célèbre et
historique des volontaires des brigades internationales en lutte contre les
franquistes et leurs alliés vêtus de chemises noires nazies et brunes fascistes.
Ce sont souvent des maîtres Renard qui lissent voluptueusement leurs
pelisses. Ils vouent aux gémonies leurs détracteurs et profitent de leurs
positions dominatrices et esclavagistes pour harceler leurs sujets corvéables à
merci transformés, malgré eux, en dépit ou peut être surtout à cause de la
médiatisation qui les entoure, en immigrants clandestins dépourvus de permis de
travail et de carte de séjour et que l’on déloge sans pitié. Une rengaine qui
fait fureur cet hiver dans les rangs des joueurs étrangers qui ne se sentent
plus désirés depuis que la réglementation ne leur permet plus de faire
fructifier leurs talents sur les terrains.
Ce sont les mêmes ou leurs semblables qui, hier dans un besoin
pressant de renfort de bonne et très bonne qualité (lorsqu’il fallait justifier
les coups de cœur de recrues exotiques), ont accepté des clauses juridiques jugées
normales pour l’apposition d’une signature sur un contrat bétonné et qui les
trouvent aujourd’hui inacceptables quand le vent a tourné. L’aveu implicite de l’existence
d’une gestion des contrats à géométrie variable selon que l’accompagnateur du
joueur soit enthousiasmé par sa commission ou qu’il s’agisse d’un vieux loup
des négociations contractuelles en pays étrangers se satisfaisant uniquement
des contrats FIFA sécurisant ses poulains.
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