mercredi 13 janvier 2016

Démission du président de la CRL, Otage de pratiques malsaines


I
l y a quelques jours, en début de semaine, nous avions ressenti un malaise infini et indéfinissable en constituant et en compulsant le corpus sur le mercato hivernal et la part (et les formes) que prenait le RC Arbaâ dans ce dossier. Cela nous avait incité à rédiger une chronique intitulée « Mercato et RCA, Dans la lignée des ₺cartoons₺ de Tom et Jerry » qui se voulait à la fois une synthèse de ce qui était publié et un coup de gueule à propos d’un sentiment de dérive.
Les informations relatives à la question des plaintes déposées, par une demi-équipe d’éléments considérés par la majorité des observateurs comme essentiels dans la composition de la formation de l’Arbaâ , auprès de la commission de résolution des litiges nous avaient laissé perplexes. Bien que dans cet univers du football le nombre de joueurs n’ayant pas perçu leurs salaires soit important (le président de la FAF, dans sa récente conférence de presse, évoque quelques 130 cas à l’étude au niveau de la CRL), le nombre de plaintes émanant des joueurs du RCA nous a semblé effarant avant que nous revienne le souvenir d’autres clubs (sans idée de tenir d’une comptabilité) ayant connu une vague semblable (USM Bel Abbés, ASO Chleff, RC Relizane). L’embarras  provenait de certaines ambiguïtés  que nous avions pu déceler dans le rapport de situation fait par nos confrères couvrant l’actualité de différentes équipes (Arbaâ, Alger, Sétif, Tizi Ouzou, etc. ) impliquées, à un titre ou à un autre dans les mouvements de joueurs, ces mutations qui s’activent , deux fois par an, pendant les deux mercato, avec une frénésie non dissimulée. Nous avions in petto pesté contre des relations qui, toutes, sans aucune exception, n’auraient pas permis à une poule de retrouver ses poussins. 
Globalement, les règles sont connues. Un joueur n’ayant pas perçu ses salaires pendant une période de 3 mois est en droit de saisir la CRL et d’ouvrir droit, par l’entremise d’une décision prononcée par cette instance de la FAF, à la fois sa libération (le droit de s’engager avec un autre club et de rompre réglementairement le contrat) et de percevoir les salaires dus.
Les instances du football (FAF, LFP et CRL) ont décidé (cette décision a été médiatisée et les concernés en ont  pris acte, du moins nous le supposons) que, contrairement aux habitudes ancrées dans l’esprit des joueurs algériens, les plaintes pourraient être déposées dès que le délai de 3 mois sans salaire aurait été atteint (se référer également à la plainte déposée par Medjani auprès de l’a FIFA). Cette décision est confortée par une autre qui stipule (toujours selon les responsables de la FAF) que les litiges salariaux relevant de l’exercice (saison précédente) ne sont pas considérés par la CRL. Une autre manière d’apurer les situations litigieuses. Par ailleurs, il est constaté et affirmé que cette décision extrême n’est pas mise en œuvre puisque les instances footballistiques privilégient les solutions de conciliation (inciter les clubs à payer les joueurs) plutôt que de trancher dans le vif : apprendre aux dirigeants de clubs à respecter leurs engagements et inciter les joueurs à défendre leurs droits.
Sue ce plan-là (celui de la réglementation) la situation  a le mérite de la clarté.  Si ce n’est que la majorité des clubs sont en retard de paiement et que leurs joueurs se retiennent de saisir la CRL pour préserver les relations avec le club employeur et également percevoir la totalité de leurs salaires dont une partie ne pourrait pas être  payée s’ils faisaient appel à cette structure. 
C’est ce sentimentalisme ambiant qui profite aux clubs qui bénéficient de l’annulation des salaires antérieurs dus (du moins l’exclusion de l’examen de cette partie de la plainte), de la possibilité de payer par un chèque (de garantie) ou par un prélèvement sur les droits de retransmission télévisée à venir, et s’arrogent le droit de procéder à la cession des droits de contrat négociés via une mutation vers un autre club puisque la relation est définitivement détériorée.

Avec la bénédiction de la CRL, les dirigeants de clubs jouaient gagnant sur tous les tableaux à tous les coups. Une explication vraisemblable à la démission du président de la CRL, otage de ces pratiques (habilement menées par les dirigeants de clubs) et du consentement des joueurs.   

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