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ous revivons à peu de choses près le long et ennuyeux, fastidieux même
(lorsqu’on y repense) « feuilleton Fekir ». Un
feuilleton qui fit et fait le bonheur de la presse et de ses agents en eaux
troubles et des marionnettistes qui se tiennent, semble-t-il, en retrait quelle
que part dans les couloirs de la FAF ou de quelque autre compagnie restant
à identifier. Un feuilleton dont on connait (presque) tous les mécanismes
d’écriture qui font justement que la nouvelle série, dont les acteurs
principaux sont Benzia et Ounas, nous mène en ce pays connu où règnent la
médiocrité et l’indigence intellectuelle. Une série, dont les scénaristes n’ont
pas pris la mesure de l’inaboutissement du « projet Fekir »,
accumulant à nouveau les mêmes ressorts.
Cette fois-ci, les responsables du casting de l’EN, fonctionnant en
circuit fermé, sans tenir compte du contexte général convoitent pour le renforcement de l’effectif
des Fennecs, de jeunes franco-algériens à peine sortis du centre de formation,
venant de signer leurs premiers contrats professionnels et n’ayant que quelques
rencontres ou plutôt (selon cette formule qui a cours chez nous pour signifier
l’insignifiance du temps de jeu) quelques minutes dans le haut niveau.
Pourtant, ces adolescents, émargeant depuis quelques mois à peine sur les
listes électorales des rives Nord et Sud de la Méditerranée, sont courtisées
(de ce côté de la mer) comme des rosières à la dot fabuleuse. Dotés de
formations tactique et technique de bon aloi, ils n’ont pas l’expérience
(douloureuse pour les organismes, les chevilles en particulier) des rencontres
à l’intensité physique et mentale que possèdent les joueurs de leurs âges
exerçant leurs talents dans les championnats (dantesques sur tous les plans) de
Ligue 1 et de Ligue 2.
S’ils n’ont pas encore acquis cette culture (ce savoir-faire) qui nait
de la pratique, ils possèdent une maturité qui démontre qu’ils ont les pieds
sur terre, qu’ils savent raison gardée et que leurs egos ne sont pas encore
surdimensionnés par les dithyrambes journalistiques dont on se demande si elles
ne sont pas commandées dans les haute sphères du football algérien pour les
inciter à franchir le plus rapidement le pas……….du changement de la nationalité……
sportive pour occulter les nombreuses carences indéniablement constatées du
football national.
Le cocon dans lequel ils ont évolué et dont ils viennent d’émerger ne
les a pas empêché (à moins que cela ne fasse partie de leurs cursus de
formation de joueur professionnel) de noter l’existence d’une progression qui
passe obligatoirement par le perfectionnement de leurs profils et le respect de
phases d’apprentissage du métier dans un pays où l’accès n’est pas permis par
un oukase fédéral mais par un comportement sur le terrain et de sa répétition
étalé dans le temps, par l’acquisition d’un statut qui permette l’ancrage dans
la durée en équipe nationale. La brièveté du statut d’international n’est pas
leur apanage et ne fait partie de leurs éducations et de leurs cultures. Du
moins, leurs explications (ou celles de leurs proches) le laissent entendre.
Dotés d’une double nationalité citoyenne attribuée par un double droit
dont le droit du sol produit par le lieu de naissance (que notre législation n’accepte pas) et le
droit du sang (transmission d’une nationalité héréditaire y compris depuis
quelques années par la ligne maternelle qui autorise l’élargissement du terrain
de chasse des pisteurs (des « scouts » comme les dénomment
les commentateurs et l’univers footballistique britannique) aux triples
nationalités, ces joueurs ont matérialisé leur appartenance à la nationalité
algérienne qui n’intervient (et quoiqu’on en dise) qu’en second lieu (dans un
contexte où le droit du sol est prépondérant puisqu’ils vivent dans la société
qui les a vu naitre et dans laquelle ils ont la quasi-totalité de leurs
attaches) en formulant une demande d’établissement de passeport algérien. Une
démarche qui s’inscrit actuellement par la délivrance d’un document de voyage
spécifiant l’identité de son détenteur qui n’est pas aisée en territoire
consulaire ainsi que le démontrent certains épisodes récents ayant milité pour
une adaptation de la procédure d’entrée sur le territoire national.
Le premier pas, celui de la reconnaissance identitaire, ayant été
fait, il ne reste plus que celui de l’engagement pour une
nationalité….sportive. C’est une autre question qui s’inscrit dans le temps
pour le joueur et l’immédiateté pour les dirigeants (et commentateurs) qui
pourtant laisseraient bien tomber (s’ils ne l’ont pas déjà fait) la nationalité
découlant le droit du sang pour celle du droit du sol.
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