mardi 21 juillet 2015

Affaire Jonathan Matijas, Les joueurs floués par la FAF et les dirigeants



Jonathan Matijas est de ceux qui, en ce moment très précis de l’année, font le buzz. C’est un footballeur comme il y en a beaucoup sur les terrains. Un de ceux pourtant qui le pratique en mettant la main … à la pâte. Avec des gants pour faire bonne…mesure. Tout est dit : il est gardien de but venu du football français!
Recruté par l’USM Bel Abbés au début de la saison 2014-2015, il a signé un contrat de deux saisons sportives. Sur ce point (c’est d’ailleurs le seul), tous les intervenants dans cette affaire sont unanimes. Deux saisons sportives est d’ailleurs la durée minimale prévue par les dispositions réglementaires de la FAF mais aussi celle qui est communément négociée. Les contrats d’une durée plus longue sont si rares que la signature de Zemamouche pour 5 ans a surpris plus d’un.
 Jonathan Matijas, joueur franco-algérien, inconnu à son arrivée dans le championnat algérien, considéré comme l’un des meilleurs éléments de son équipe au cours de la saison qui vient de s’achever,  aurait fait  (selon ses déclarations à la presse) inclure une clause lui permettant d’obtenir sa libération en cas de relégation de l’équipe où il est signataire. Cette information a été confirmée quelques jours plus tard par le président (ou ex, futur ex-président ?) de l’USMBA. Fort de cette clause et de la relégation de l’USM Bel Abbés, Jonathan (nous nous conformons à la règle non écrite mais pratiquée avec gourmandise par la presse écrite algérienne qui fait qu’un joueur étranger ou algéro-français soit cité par son prénom) s’est engagé avec le plus grand club, le « doyen » des clubs algériens, le plus solide financièrement car parrainé par la plus grande entreprise pétrolière du pays et du continent. Jusque là rien d’anormal. Sauf que, le contrat à peine signé, les dirigeants de l’USMBA font valoir que Jonathan n’est pas libre de ses mouvements car toujours engagé vis-à-vis du club.
Il semblerait de plus que le contrat que déteindrait Jonathan ne soit pas conforme à celui déposé auprès de la LNF  pour homologation qui est le seul à faire foi. La question sera examinée dit-on par la CRL qui obligatoirement se basera sur les dispositions réglementaires édictées par la FAF et au statut du joueur professionnel de la Fifa (alinéa 15.1 des dispositions). Les alinéas 15.4 et 15.5 sont  explicites « les différents exemplaires d'un même contrat doivent être identiques » et « une copie du contrat est remise obligatoirement au joueur ». Implicitement, la copie remise au joueur est identique aux autres copies.
Deux hypothèses. Effectivement la copie en possession du joueur n’est pas identique à celle détenue par le club et la LNF, la question déborde largement le cadre sportif pour entrer dans le domaine judiciaire.
Si le contrat est identique à celui homologué, il y a lieu de revoir et préciser l’alinéa 15.2 qui prévoit que « le contrat est exclusivement rédigé conformément au modèle disponible auprès de la ligue de football professionnel. Ce contrat ne peut faire l’objet d’aucune modification ou rajout et ne peut contenir des informations manuscrites » ou de récrire le contrat type qui n’envisage pas cette disposition particulière. Notons que si « le contrat Jonathan » a été homologué il a acquis force de loi dans la relation entre le joueur, le club et la LNF. La CRL ne peut que statuer en faveur du joueur.
Pour compliquer une situation qui n’est pas simple, on apprend qu’un avenant aurait été signé entre les deux parties (Jonathan et l’ex-président de l’USMBA) qui porterait sur l’insertion de cette clause de libération. Toute honte bue, l’ex-président informe les supporters de l’USMBA que le dit avenant n’a pas été transmis pour homologation. Jonathan restera à Bel Abbés aux prix d’une….trahison, celle de la confiance d’un partenaire.   
Si ce n’est que Jonathan a été berné (comme beaucoup d’autres joueurs l’ont certainement été et que d’autres le seront) par la réglementation nationale qui indique dans l’alinéa 15.2 que « le contrat est exclusivement rédigé conformément au modèle disponible auprès de la ligue de football professionnel. Ce contrat ne peut faire l’objet d’aucune modification ou rajout et ne peut contenir des informations manuscrites ». Le contrat type ne prévoit aucune clause particulière.  Tout est dit.  En attendant la suite.



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