La surprenante décision du bureau de la fédération algérienne de
football a estomaqué l’univers footballistique et surtout médiatique algérien qui
ne s’y attendaient guère. Une décision si étonnante qu’elle a fait l’objet d’un
petit article dans le journal généraliste français Le Figaro. Un tout
petit article qui relate simplement les tenants et les aboutissants (tels que publiés
dans les médias algériens) pour dire que cela ₺bouge₺ en
Algérie. Une décision que les internautes français-lecteurs de ce journal ont,
dans leurs commentaires, appréciée à sa juste valeur et auraient voulu qu’elle
soit prise en exemple par les dirigeants français de la FFF et de la Ligue pour
en faire une application qui démantèlerait in fine la question des quotas.
Pour une fois que les événements d’Algérie sont loués par un média de
centre droite, il fallait le relever.
Cette fermeture du souk du football algérien - que nous savons
complètement désorganisé comme le sont tous les marchés d’Algérie à commencer
par ceux des fruits et légumes - ne modifie (soyons conséquents avec nous
même), pas grand-chose sur un marché qui
n’est pas entièrement ouvert aux étrangers puisque moins d’une cinquantaine
d’entre eux pouvaient être recrutés dans une des 16 équipes de la Ligue 1
Mobilis et seulement une trentaine avait la possibilité d’être aligné pendant
une journée du championnat. Nous dirons
donc que le contingentement a pris fin et que c’est une bonne chose.
Tous les arguments présentés en faveur ou en défaveur de cette mesure
tiennent la route. Chacun la motive ou l’explique en partie. C’est la sommation
de ces arguments contestables lorsqu’ils sont pris isolément qui font qu’elle
est bénéfique. Soyons sérieux, le niveau du football algérien ne sera pas
meilleur ni pire d’ailleurs. L’humoriste Fellag, dans un de ses one-man-shows
très acerbes, ne disait-il pas que l’Algérie avait atteint le fond de l’océan
et qu’elle creusait pour descendre plus bas.
La validité des arguments juridico-administratifs,
économico-financiers est inattaquable. Il semblerait que seul un petit nombre
de ces joueurs recrutés l’étaient en infraction avec toutes les réglementations
qui régissent le fonctionnement des institutions de souveraineté nationale.
Comment aurait-il pu en être autrement quand c’est le fonctionnement du
football national qui est à mettre au placard sur un fond de violations des
règles basiques de gestion (respect des contrats, déclarations aux assurances
sociales, fiscalité, transfert de fonds) et que toutes les institutions ont
laisser faire, ont couvert des dérives, ont trop souvent donné raison à des
dirigeants conditionnés par les pratiques de la sphère informelle au détriment
de joueurs algériens peu formés aux arcanes des
univers juridico-administratifs, soucieux avant tout d’être délivrés
d’une forme d’esclavagisme pour se laisser tenter par un autre. Le roi dinar,
avant tout même au prix du reniement.
Nous croyons fermement que les instances de gestion (LNF et FAF) et
d’arbitrage (CTRL et TAS) du football algérien n’ont pas joué convenablement
leurs rôles. Mais, pouvait-il en être
autrement quand on sait qu’ils sont issus du sérail, de cet univers plongeant
ses racines certes dans le milieu du football, mais aussi dans ceux de la
gestion des entreprises publiques où le critère de la compétence n’est pas
prépondérant et du secteur privé où les approximations (pour nepas dire autre
chose) sont normales.
Nous avons la certitude (en dépit de l’argumentaire qui l’accompagne)
que cette mesure, apparue sans ces effets habituels d’annonce qui précèdent les
décisions fafiennes, est imposée comme beaucoup d’autres par des contraintes
extranationales.
Nous subodorons que les instances dirigeantes du football national ont
été acculées dans une impasse par les instances internationales les ayant
sommées de remettre de l’ordre dans la « maison FAF » au lieu de
comporter en voyeurs, complice des
pratiques clubardes.
Dans tous les cas où les clubs ont été dans l’obligation de rendre
gorge, sous le fallacieux prétexte d’absence de moyens financiers, de
difficultés prétendument passagères de trésorerie, la FAF est venue à leur aide
en leur accordant des avances sur des droits de télévision qu’elle n’avait
elle-même pas encore perçues.
Pour quelques commentateurs, cette décision pourrait favoriser
l’émergence de jeunes joueurs au sein des effectifs professionnels. Comment
croire une telle hypothèse ? Tout présage du maintien du statu quo.
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