Béjaïa est connue pour être une cité balnéaire qu’il fait bien de
visiter en période estivale. Elle est aussi un pôle industriel assez réputée au
niveau national pour certains de ses produits disponibles dans la majorité des
commerces de détail. L’huile, la margarine, les eaux minérales, les boissons
gazeuses, les dérivés du lait sont portés par de grandes marques :
Cevital, Danone, Soummam, Ifri, Candia, Toudja, etc. Des marques que l’on
retrouve très souvent sur les maillots d’équipes ou de manifestations sportives
qu’elles sponsorisent.
Elle est aussi une métropole sportive réputée pour son haut niveau de
pratique en volley-ball, hand-ball, athlétisme, sports de combat. En football,
cette discipline qui domine tout le reste, elle fait partie des villes
privilégiées dont la caractéristique est que plus d’une équipe dispute les
championnats de l’élite (Ligue 1 et 2 professionnelles). Alger la capitale
étant hors concours, seule Oran (avec le MCO et l’ASMO) lui dispute ce
privilège et la dépasse d’une légère encolure puisque les deux équipes
oranaises sont engagées en Ligue 1 alors que Béjaïa est présente en Ligue 1
(MOB) et en Ligue 2, depuis que la JSMB a rétrogradé à la fin de la saison
dernière. Sétif pourrait s’intégrer dans cette courte liste si on en élargissait
le territoire à la wilaya (ES Sétif et MCE EL Eulma, les deux équipes évoluant
en Ligue 1). Tout comme peuvent l’être la wilaya de Blida avec les équipes du
RC Arbaâ et USMB évoluant également en Ligue 1 et 2) ou encore celle de
Constantine (avec le CSC en Ligue 1 et l’AS Khroub en ligue 2) qui sont dans la
même configuration que Béjaïa.
Tandis que le MOB caracole aux avant-postes de la Ligue 1 avec la
prétention de décrocher une place en Ligue d’Afrique des champions après avoir remporter,
au début du mois de mai, la Coupe d’Algérie lui ouvrant les portes de la
seconde compétition continentale (Coupe de la CAF), la JSMB, club doyen de la
« Vallée de la Soummam » et de Kabylie, après plusieurs années parmi
l’élite, une Coupe d’Algérie et des participations aux compétitions
continentales, a perdu ses repères de ce qui semblait une bonne gestion et s’est retrouvé en Ligue 2 qu’elle a failli encore quitté pour rejoindre
la division inférieure dite « division nationale amateur ».
Certains indices laissent penser que le retrait de la fratrie des Tiab
(état de santé précaire, démotivation) est à l’origine de ce recul. Sauvée de
justesse d’une seconde relégation consécutive, la JSMB est, ces derniers jours,
au cœur d’une polémique entre dirigeants et anciens dirigeants et entre ces
mêmes dirigeants et d’anciens entraineurs. Entre ceux qui sont actuellement aux
commandes et ceux qui le furent. C’est en fait la face visible, la devanture du
club qui se déchire sur un fond de tentative de prise du pouvoir démontrant à
nouveau que le mouvement sportif est aussi instable que la société civile et
que les deux univers sont agités par les mêmes phénomènes sociétaux.
Un illustre inconnu de la saga de la JSMB est apparu sur le devant de
la scène pendant l’inter saison. Le sieur Berkati dont le statut au sein du
club reste à définir avec exactitude (actionnaire, membre de l’AG du CSA,
industriel aux moyens consistants, etc.) car on dit qu’il serait le ₺sponsor officiel ₺ (une autre dénomination floue qui
en d’autres temps, ne lui permettrait pas de parler au nom du club) de l’équipe
pour avoir dépenser 6 milliards, profitant de l’exposition médiatique et des
difficultés rencontrées dans la gestion de l’équipe, prétend entreprendre une
révolution et de mettre un terme à la vie juridique de la SSPA en prononçant la
dissolution de la société commerciale gérant le club. Une forme de suicide de
personne morale. La mort prématurée est
accompagnée par une série de mesures d’accompagnement dont le changement d’une
partie importante (50% environ de l’effectif de l’équipe) qui dans d’autres
club n’a produit les résultats attendus (CSC, MCA, JSK, etc.) de jouer le titre
ou du moins les premiers rôles.
La durée de vie de la SSPA est définie par ses statuts. Généralement,
elle est de 99 ans. La « mort » de la société ne peut être décidée
que par ses actionnaires. A condition qu’ils en aient la capacité, qu’ils
disposent de suffisamment de voix au sein de l’assemblée générale des associés.
Dans le paysage sportif algérien, la SSPA/JSMB présente une
configuration particulière. Il n’existe pas si nos souvenirs sont exacts (et
s’il n’y a pas eu de modification
fondamentale dans le tour de table de l’actionnariat, l’été dernier avec
le retrait de Boualem Tiab et frères) d’actionnaire majoritaire et prépondérant
à l’instar de l’USMA Alger, du MAC, du CSC, de la JSS et du MCO).
L’actionnariat bougiote n’est pas également dilué. Il est concentré entre
quelques mains qu’il faudra convaincre d’aller à cette dernière extrémité. Ce
qui n’est pas évident lorsqu’il s’agit de détruire l’œuvre d’une vie. Il est
vrai toutefois que les circonstances dramatiques vécues ces dernières semaines
pourraient être une incitation à laisser faire, à se désengager d’un lourd
fardeau estimé à une dette de plus de 40 milliards de centimes dont 18 milliards
aux titres des rémunérations à verser aux joueurs et autres salariés.
Il faudra aussi convaincre de nouveaux actionnaires en vue de la
création d’une nouvelle SSPA dont le noyau dur serait sous toute vraisemblance le
CSA entouré de commanditaires, simples pourvoyeurs de fonds renflouant les
dérives de gestionnaires d’entreprises distribuant à tours de bras des
milliards à leurs ₺danseuses₺ préférées à la manière des nouveaux
riches industriels européens du 19ème et du début du 20ème
siècle.
La dissolution de la SSPA est sans contestation la preuve d’un échec
qu’il faudra imputer à un ou plusieurs responsable(s) qui ne pourront être les
consorts Tiab lesquels ont toujours su être présents auprès de la JSMB .
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