dimanche 26 juillet 2015

Transfert de Keniche, Discours contradictoires perturbateurs


Ryad Kamareddine Keniche était un jeune joueur de football (né en avril 1993) ayant contracté une relation professionnelle de trois saisons sportives (prenant effet en 2013 et s’achevant à la fin de la présente saison 2015-2016) avec  l’USM El Harrach. L’imparfait s’impose bien que le joueur soit encore parmi nous. En effet, le joueur harrachi vient de quitter le club banlieusard pour rejoindre les rangs du club-phare des Hauts Plateaux, cette Entente Sportive de Sétif qui défraie la chronique sportive aussi bien par ses résultats sportifs incontestables - champion d’Algérie en titre, tenant de la Ligue des Champions d’Afrique, en course pour celui de la prochaine dont les matchs qualificatifs pour la phase finale se jouent ces jours-ci contre l’USM Alger, El Merrikh du Soudan et ce Mouloudia d’El Eulma, un autre représentant du football des Hauts Plateaux, dont le stade est à quelques 10 minutes à peine d’Aïn Fouara (fontaine emblématique de la ville sétifienne), pour un conducteur à qui on n’aurait pas inoculé le virus de la conduite rapide chère à cette région du pays, en empruntant l’autoroute Est-ouest – que par la voie de la récente et innovante démesure langagière des dirigeants actuels du club.
Ryad Kamareddine émarge dans la catégorie des jeunes footballeurs algériens pétris de talent, appelés à un avenir radieux s’il arrive à se tirer des chausse-trappes creusées sous ses pieds et n’est dévoré tout cru par les monstres (dirigeants, agents de joueurs) qui  phagocytent le football national.
Sétif, auréolé de son palmarès, fait partie des grands clubs algériens qui tirent sur tout ce qui bougent ou plutôt attirent tous les joueurs qui sortent de la médiocrité ambiante, celle qui se capitalise dans le nombre de joueurs locaux en équipe nationale ₺A₺. C’est aussi un club qui maîtrise relativement bien les dessous administratifs du football, possède grâce à ses derniers résultats nationaux et africains une cagnotte permettant des dépenses de recrutement que ne peuvent pas s’autoriser leurs rivaux. Aisance financière, palmarès alléchant, objectifs mirifiques de quoi éblouir les gogos. Keniche en fait partie. Comme tous les jeunes de son âge devant lesquels on fait miroiter un alignement de liasses de billets de banque inaccessibles dans les rêves les plus fous.
Bien que toujours liés avec l’USM. El Harrach, Ryad Keniche, profitant des conseils intéressés de conseilleurs également avides d’empocher une quotte part du transfert, a joué un jeu déplaisant qui aurait pu tourner en sa faveur s’il avait su exploiter les cartes qu’il avait en main au moment où l’USMH vivait une transition administrative et si les dirigeants de l’équipe harrachie n’avait su faire valoir cette roublardise qui semble faire partie de leurs gênes. Surtout que, comme tous les dirigeants de clubs, notables parmi les notables, ils insinuent leurs tentacules dans toutes les institutions où leurs supporters sont légion. Une explication simpliste mais possible pour comprendre qu’une signature rejetée par la banque n’est pas absence de provision et conduit, dans le processus de libération engagée sur cette base auprès de la CRL, sur une décision favorable au joueur puis à une autre qui ne l’est pas.        
Comme toujours, les dirigeants sétifiens se donnent le beau rôle mais ne maîtrisent pas le tempo en faisant valoir auprès des supporters et des lecteurs que le transfert s’est opéré sous les bons auspices de la CRL et donc en application de la réglementation. Puis, pour tourner à leur avantage un dossier qui a dérapé, se donnent des airs de grands seigneurs en versant  - à « leurs amis harrachis », avec lesquels ils entretiennent de  «très bon rapports»,  alors que rien ne les obligeaient - « par respect et par correction envers nos amis » 300 millions au titre de dédommagement amical sans doute.
Un actionnaire de l’USM El Harrach, pour rétablir les faits, se fend lui aussi d’une déclaration dans la presse. La vérité harrachie est qu’il s’agit d’un transfert de joueur conclu selon les règles et les pratiques de l’art  de la négociation excluant l’intervention de  la CRL. Dans le monde du football où l’argent conduit la manœuvre, le responsable de l’USMH ne s’en cache pas et met plus bas que terre cette Entente qui voulait voler tel l’Aigle noir au dessus du menu fretin. En disant «l’argent, nous l’avons encaissé mardi, nous avons signé la libération le lendemain». Pour les Harrachis toujours aussi fiers : pas de charité qui tienne.


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