vendredi 17 juillet 2015

Audit des stades, Une question de tempo

)

Il existe une complémentarité parfaite entre les instances nationales du football que sont la fédération algérienne du football (FAF) de Mohamed Raouraoua  et la ligue du football professionnel (LFP) présidée par Mahfoud Kerbadj. La dernière démonstration en est la mise en conformité des stades algériens avec les normes de sécurité. Ces deux instances se partagent les terrains d’investigations. La première (la FAF) s’est réservée, un peu par la force des choses, les stades sur lesquels évolueront les équipes qualifiées pour les phases de poule des compétitions continentales. La seconde (la LFP) vient d’installer la « commission nationale d’audit des stades » chargée de superviser les stades qui abriteront les rencontres des compétitions nationales des clubs professionnels (championnats de Ligue 1 et 2) durant la saison 2015-2016.
Jusque là, il n’y a rien de bien extraordinaire de la part de ces deux organisations dont la mission est de faire respecter les règles d’organisation dont elles sont garantes devant l’Etat algérien, d’une part, et des organisations continentales (la CAF) et mondiales (la FIFA), d’autre part.
Ce qui est dérangeant est le tempo et le procédé. Dans les deux cas, ces deux organisations algériennes activant dans un pays dont les dirigeants sont sensés bien connaitre les arcanes de la société pour avoir occupé, dans un passé pas si lointain, de hautes responsabilités décisionnelles dans des entreprises publiques et en relation quasi-permanente, depuis leurs élections aux fonctions  de responsabilité des organisations, avec les administrations nationales, semblent faire preuve de cécité ou pour le moins de méconnaissance des réalités algériennes. Il est possible que leurs fonctions (et les nombreux déplacements que cela impliquent pour participer aux nombreuses réunions de commissions et sous-commissions, de bureau exécutif, etc.) dans les instances internationales (régionales, continentales ou mondiales), aient permis cet oubli des contraintes du terrain en imposant un calendrier pour le moins étriqués. Pour sa défense, nous admettrons que même la LFP est prisonnière par le temps, aux prises avec un créneau des plus courts : la fin d’un championnat et le début d’un autre.  
La phase des visites des stades par trois sous-commissions régionales composées de responsables et de membres des ligues régionales et d’anciens arbitres a débuté le 7 juin pour s’achever, selon le programme défini,  dix jours plus tard, le 17 juin. Quatre  jours après, à partir du dimanche 21 juin, et pendant 10 jours, la commission nationale d’audit examinera les rapports transmis par les 3 sous-commissions régionales et informera, au début du mois de juillet, les clubs des réserves constatées qui devront être levées durant le mois de juillet. L’homologation définitive des stades aura lieu au mois d’août.
Le dispositif décrit et le calendrier présupposent, ce qui finalement est une bonne chose et procède d’un préjugé positif, d’abord que les stades retenus seront, dans la majorité des cas, conformes aux normes et ensuite que les réserves (s’il y a) seront mineures et pourront être prises en charge rapidement.
Cependant, il est à remarquer ce qui pourrait être présentée comme une anomalie. La non-homologation de l’infrastructure sportive  aura pour effet la non-programmation de rencontres ce qui pénalisera le club qui y est domicilié.

Nous rappellerons ici que, dans cette situation, trois personnes morales sont concernées : la LFP, une SSPA (le club de football) et, généralement, un OPOW. Les trois entités sont autonomes mais liées par des relations fonctionnelles qui conduisent à un imbroglio. La SSPA forme le pivot de cette triade. Elle est partie intégrante de la LFP et est en convention avec l’OPOW dont elle utilise les infrastructures sportives au titre de prestataire. La SSPA ne peut formuler des exigences à une entreprise placée sous la double tutelle de la wilaya (le wali, représentant du ministère de l’intérieur et des collectivités locales, est le président du CA de l’OPOW qui agit pour le compte du MJS) et du ministère des sports. La LFP est une structure déléguée de la fédération algérienne de football (qui œuvre dans son domaine de prédilection qui est la gestion de la pratique et le développement du football par délégation du MJS) prenant en charge la gestion du football professionnel. La FAF est également considérée comme une organisation non gouvernementale  (ONG) membre d’une fédération internationale (la FIFA) qui interdit l’immixtion des Etats dans le fonctionnement de ses membres.      

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire