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Il existe une complémentarité parfaite entre les instances nationales
du football que sont la fédération algérienne du football (FAF) de Mohamed
Raouraoua et la ligue du football
professionnel (LFP) présidée par Mahfoud Kerbadj. La dernière démonstration en
est la mise en conformité des stades algériens avec les normes de sécurité. Ces
deux instances se partagent les terrains d’investigations. La première (la FAF)
s’est réservée, un peu par la force des choses, les stades sur lesquels évolueront
les équipes qualifiées pour les phases de poule des compétitions continentales.
La seconde (la LFP) vient d’installer la « commission nationale d’audit
des stades » chargée de superviser les stades qui abriteront les
rencontres des compétitions nationales des clubs professionnels (championnats
de Ligue 1 et 2) durant la saison 2015-2016.
Jusque là, il n’y a rien de bien extraordinaire de la part de ces deux
organisations dont la mission est de faire respecter les règles d’organisation
dont elles sont garantes devant l’Etat algérien, d’une part, et des
organisations continentales (la CAF) et mondiales (la FIFA), d’autre part.
Ce qui est dérangeant est le tempo et le procédé. Dans les deux cas,
ces deux organisations algériennes activant dans un pays dont les dirigeants
sont sensés bien connaitre les arcanes de la société pour avoir occupé, dans un
passé pas si lointain, de hautes responsabilités décisionnelles dans des
entreprises publiques et en relation quasi-permanente, depuis leurs élections
aux fonctions de responsabilité des
organisations, avec les administrations nationales, semblent faire preuve de
cécité ou pour le moins de méconnaissance des réalités algériennes. Il est
possible que leurs fonctions (et les nombreux déplacements que cela impliquent
pour participer aux nombreuses réunions de commissions et sous-commissions, de
bureau exécutif, etc.) dans les instances internationales (régionales,
continentales ou mondiales), aient permis cet oubli des contraintes du terrain
en imposant un calendrier pour le moins étriqués. Pour sa défense, nous
admettrons que même la LFP est prisonnière par le temps, aux prises avec un
créneau des plus courts : la fin d’un championnat et le début d’un autre.
La phase des visites des stades par trois sous-commissions régionales
composées de responsables et de membres des ligues régionales et d’anciens
arbitres a débuté le 7 juin pour s’achever, selon le programme défini, dix jours plus tard, le 17 juin. Quatre jours après, à partir du dimanche 21 juin, et
pendant 10 jours, la commission nationale d’audit examinera les rapports
transmis par les 3 sous-commissions régionales et informera, au début du mois
de juillet, les clubs des réserves constatées qui devront être levées durant le
mois de juillet. L’homologation définitive des stades aura lieu au mois d’août.
Le dispositif décrit et le calendrier présupposent, ce qui finalement
est une bonne chose et procède d’un préjugé positif, d’abord que les stades
retenus seront, dans la majorité des cas, conformes aux normes et ensuite que
les réserves (s’il y a) seront mineures et pourront être prises en charge
rapidement.
Cependant, il est à remarquer ce qui pourrait être présentée comme une
anomalie. La non-homologation de l’infrastructure sportive aura pour effet la non-programmation de
rencontres ce qui pénalisera le club qui y est domicilié.
Nous rappellerons ici que, dans cette situation, trois personnes
morales sont concernées : la LFP, une SSPA (le club de football) et,
généralement, un OPOW. Les trois entités sont autonomes mais liées par des
relations fonctionnelles qui conduisent à un imbroglio. La SSPA forme le pivot
de cette triade. Elle est partie intégrante de la LFP et est en convention avec
l’OPOW dont elle utilise les infrastructures sportives au titre de prestataire.
La SSPA ne peut formuler des exigences à une entreprise placée sous la double
tutelle de la wilaya (le wali, représentant du ministère de l’intérieur et des
collectivités locales, est le président du CA de l’OPOW qui agit pour le compte
du MJS) et du ministère des sports. La LFP est une structure déléguée de la
fédération algérienne de football (qui œuvre dans son domaine de prédilection
qui est la gestion de la pratique et le développement du football par
délégation du MJS) prenant en charge la gestion du football professionnel. La
FAF est également considérée comme une organisation non gouvernementale (ONG) membre d’une fédération internationale
(la FIFA) qui interdit l’immixtion des Etats dans le fonctionnement de ses
membres.
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