Nous savions depuis longtemps que le football algérien s’était immiscé
dans un engrenage le conduisant vers la folie. Mais, pour beaucoup, une telle
pensée est insensée. Il est vrai que dans le domaine des mirages, de
l’imaginaire et des rêves, le changement est rapide est peut aboutir aux
cauchemars.
La saison 2014-2015 du championnat de Ligue 1 en est un exemple qu’il
faudrait donné à méditer aux apprentis gestionnaires de clubs de football
professionnels où ils devraient faire leurs classes avant d’en prendre les
rênes. Le couperet de cet échafaud
qu’est la relégation est tranchant et a un coût pour le moins dispendieux.
L’USM Bel Abbés qui a pris l’ascenseur vers la Ligue 2 en sait quelque chose.
Le budget d’une seule saison en Ligue 1, l’élite du football, aurait été chiffré,
selon des indiscrétions divulguées, sous le coup de la colère, par certains
supporters à 40 milliards de centimes. On avance du côté de Constantine, où la
tête du directeur général Omar Bentobbal, se disant démissionnaire de son poste
dès la fin du match contre la JSK, a été demandée par des supporters révulsés
par les promesses non tenues, que le montant versés en salaires et primes de
matchs serait de 35 milliards. Une somme qui est également le montant du budget
sollicité par Bentobbal auprès de Tassili Airlines, l’actionnaire principal de
la SSPA, pour clôturer l’exercice 2015.
Il y a plusieurs semaines, un dirigeant du MO Béjaïa, équipe
détentrice de la Coupe d’Algérie 2015 et toujours en course pour la seconde
place du championnat, estimait le budget de son équipe entre 30 et 40 milliards
de centimes. Les récompenses versées par
la présidence de la république, les révisions du montant des subventions des
collectivités locales, le relèvement - sous forme de bonus ou autres – des
sommes versées par les sponsors ont permis aux dirigeants du club de Yemma
Gouraya d’accorder la mirifique prime de 150 millions de centimes à chacun des
joueurs ayant participé à la conquête de la Coupe (les remplaçants auraient
perçu ₺seulement₺ la moitié). L’Entente de Sétif
l’avaient précédé dans cette voie après remporté les titres africains. Dans le
bonheur, dans l’ambiance de fête et de folie qui prévaut en de telles
circonstances, on peut facilement comprendre que les cordons de la bourse se
délient avec plus de facilité.
Ainsi que nous l’avons écrit ici même, les primes de match se sont
envolées vers des sommets que les situations financières des clubs auraient du
rendre inaccessibles. Nantis ou pas, financés par des entreprises publiques ou
par des dirigeants d’entreprises du secteur privé, les clubs ont su trouver les
fonds nécessaires pour ₺motiver₺ leurs joueurs.
Dans ce championnat où une vraie hiérarchie n’existe pas (on a
longtemps joué presque pour le titre en cas de victoire et en même temps pour
la relégation dans l’hypothèse d’une défaite), l’ASO Chleff, qui avait surpris tout son beau monde en
contractualisant de très jeunes joueurs prometteurs) innove à nouveau en
offrant d’abord la mirobolante prime de 100 millions (de centimes), réévaluée à
la veille du match à 200 millions, en cas de victoire (désespérément attendue)
au cours de l’ultime match de la saison contre le NAHD (un autre mal-classé)
signifiant qu’automatiquement le maintien serait acquis. Cette prime viendrait
s’ajouter au paiement de tous les salaires encore dus. On comprend qu’avec ces
sommes à empocher les joueurs ne soient pas seulement motivés mais survoltés au
point de survoler la rencontre de leur vie. Il n’y a pas mieux que l’argent
comme forme de dopage !!!!
Ici, comme à Bordj Bou Arreridj où le wali avait imposé aux membres de
l’assemblée générale du SSPA de participer au renflouement financier de
l’équipe des Bibans, c’est le wali de Chleff qui est l’auteur de cette promesse,
sans équivalent dans l’histoire, qui créera sans doute un précédent.
Les dirigeants des clubs, la ligue du football professionnel, la
fédération et le ministère redevenu de
la jeunesse et des sports pourront remercier avec ferveur ce commis de l’Etat
d’avoir ouvert la nouvelle boite de Pandore. La victoire et le maintien de l’ASOC entrouvre
une porte dans laquelle tout le monde s’engouffrera pour modifier légalement,
au nom des droits acquis, le listing (et le montant) des primes à verser aux
joueurs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire